L’encanaillement qui vient des sommets.


L’encanaillement qui vient des sommets.



La peur d’être rejeté, le besoin d’être accepté et approuvé, est sans doute le plus sûr terreau de renouvellement et de prolifération des toxicités sociales. Car le pouvoir et la souveraineté de dire non et d’être différent, implique le courage indomptable de vouloir être soi et d’assumer le sens et la justice quand les foules majoritaires structurées par la canaille au pouvoir, pataugent dans l’aberration officielle et dominante.
La canaille, en son acception la plus plausible, peut se définir comme toute collection d’individus, classes, castes, groupes, associations qui se vautrent avec arrogance et agressivité dans les pires vilenies et méfaits sans la moindre idée de la dignité qui vient des valeurs spirituelles, intellectuelles et morales authentiques et qui tendent à infliger leurs salissures à tous ceux qu’ils côtoient. 

Ainsi, comprise, nous appréhendons immédiatement que la canaille et ses racailles putrides déferlent, prolifèrent dans toutes les classes et milieux sociaux. Et que, malgré la salissure invasive et crasse de certaines cohues d’en bas en milieu interlope où sévissent tous les crimes et comportements indignes, la canaille dangereuse qui infecte le corps social est celle du pouvoir, celle de l’économie et de ses valets de la politique. 

La canaille coutumière des rues est bête et sale, sa vie se passe entre les œillères mentales qui la conditionnent en sagouins moins que rien. 

Loin du pouvoir, ce genre de canaille, est juste à éviter. Mais l’un des pires drames humains affectant la vie des humains en général, hommes de bien minoritaires, élites authentiques et marginales comme des innombrables majorités sur terre, est l’accaparement de l’espace du pouvoir économique avec la domination sociale qu’il sous-tend, par une oligarchie abjecte, sans aucune valeur humaine, qui décide des politiques et érige l’encanaillement en ordre sociopolitique voire ordre du monde.   

En vérité, si la canaille et toutes ses racailles envahit le monde de ses agressivités, ses obscénités, c’est parce que d’abord, les dirigeants constituant la soi disant élite du monde sont une canaille dominante, elle-même asservie par ses pulsions de crapulerie prédatrice, manifestée à travers tous les noms mélioratifs que lui inventent leurs hagiographes idéologues. Des noms comme « combattre le déficit budgétaire » pour orchestrer l’extorsion du peuple par les pires austérités tout en ménageant les riches responsables des crises du capitalisme; « défense de la démocratie » pour justifier l’interventionnisme du nord en pays du sud ciblés pour leurs richesses minières… Pire encore, une véritable association de malfaiteurs économiques et leurs flagorneurs politicards privatisent la planète qu’ils prennent pour leur chose comme si l’humanité et toutes les créatures devraient leur être redevables et que c’est une faveur qu’ils font à tous de les laisser vivre. Après le colonialo-esclvagisme direct où quelques monarques et aristocraties voyous, envoyaient leurs immondes sbires prendre terres et hommes pour se faire des ressources sur leur dos, aujourd’hui, malgré tout le prolixe baragouin sur la démocratie qui autorise les interventions validées par l’Onu, malgré l’intumescence "moralisatrice" des rois bouffis de l’argent sale et la boursouflure de leurs valets proches, nul ne peut s’y tromper: la première canaille la plus vile, la plus méchante par ses pouvoirs de séquestreurs d’État et du monde, par le truchement diabolique de l’économie asservissante, paupérisante qu’elle impose, ce sont bel et bien, les élites économiques et politiques. 

Élites si encanaillées qu’elles en sont encanaillantes de quasi tous par les conditions de corruption sinon la mort dans la misère qu’ils leur infligent, tout en se gonflant comme des baudruches prêtes à éclater, tout en goinfrant inlassablement l’argent financièrement spéculé et fait sur les biens communs de l'humanité, qu’elles s’octroient en privé. Élites-canailles si immondes, qu’il leur faille constamment réinventer l’encanaillement de tous par le mensonge idéologique et la propagande politique.  
Devant une telle masse obscure de malpropretés dites élites, heureux ceux qui savent s’abstenir de vouloir leur ressembler, de les fréquenter. 
Car à côtoyer la nocuité invasive et contagieuse masquée en humains, on ne s’élève guère, on court tout simplement le risque d’être déformé, d’être infecté. 

Heureux ceux qui savent mépriser la canaille décorée malgré tout l’apparat de gloire que puissent se procurer les monstrueuses et opulentes racailles!
Et, pour échapper à la canaille cossue susdite, il faut avoir conscience que seule la justice élève l’homme, que le pillage criminel et les hécatombes et génocides de l’histoire ancienne et récente comme de l’actualité, hécatombes ça et là programmées par manière d’assouvissement de la cupidité et de la vénalité de quelques-uns gouvernant le monde derrière leurs politicards serviles, sont une ignominieuse déshumanisation de ceux qui les font même s’ils jouent à l’arrogance en accusant autrui. 

La seule voie pour échapper à l’encanaillement, c’est la foi ferme en le bien et les valeurs justes contre une idéologie dominante qui bricole de fausses valeurs pour capturer les mentalités dans le rétiaire des monstres dominants qui s’y essentialisent comme gardiens du monde.
En fait, aucun ordre infect ne peut dominer sans essentialisation de ceux qui l’imposent  comme « supérieurs naturels », ce qui en même temps, fait des dominés, des « inférieurs naturels ». 

L’essentialisme avoué ou inavoué est l’arme de la domination. Refuser tout essentialisme de classe sera le pas décisif du renversement de cet édifice d’encanaillement entretenu par quelques-uns au détriment de tous. La grandeur substantialisée des groupuscules pléthoriques, la prépondérance essentialisée de quelques oligarques, ne survit que de la croyance à leur légitimité qui perdure chez le grand nombre passablement asservi, encanaillé!
Pour le reste, tous les hommes sensés le savent :
Seules les valeurs vraies ou fausses mises en acte font la noblesse ou l’indignité des hommes.

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