Iconocide, annihilation de l'image spéculaire de l'Homme.


Iconocide, annihilation de l'image spéculaire de l'Homme.

L'iconocide est le meurtre de la volonté souveraine comme source du continuum pensée-action. 
La pensée-action est le reflet spéculaire de la conscience humaine, et c'est pourquoi, cet attribut humain est la cible du cerbère institutionnel de moulage et de répression qui veut en priver l'homme et le réduire en simple instance réactive programmée par la structuration socio-idéologique extrême et liberticide du mental. 

Car dans le monde et la société, la volonté souveraine constitue par analogie au reflet dans le miroir, ce corps qui projette la pensée-action comme son image, l'image de l'homme, sa manifestation spéculaire du stade de conscience.

Du narcissisme et de la dénégation de l'image de soi dans la société.
Ici, nous ne pouvons ne pas nous référer à ce stade extrême de rapport à l'image mentale et comportementale de soi qu'est le narcissisme. Le narcissisme, même s’il est passablement excentrique et parfois pathologique, demeure contemplatif du reflet de soi.
L'image, quoique idolâtrée du narcissique, reste encore la sienne. Car le narcissique garde l'initiative du statut de penseur-acteur qu'est le sujet humain par vocation. Puisque c'est le continuum pensée-action qui rend l'homme un être manifestant sa volonté et la liberté qui en découle quand elle est mise en route souverainement. Le narcissisme possède donc encore son action comme image spéculaire de sa conscience mégalomane ou simplement, exagérée au prisme de ses débordements.
Aujourd’hui, la plupart des individus dans la civilisation de manipulation et de pulsions totalement conditionnées où nous vivons, sont des reliquats ambulants, victimes de l'iconocide, cette expropriation de leur nature de sujet souverain agissant. 

Expropriation socio-mentale de la liberté du penser-agir, qui réduit l'être humain à une gestuelle sociale programmée, des gesticulations téléguidées. L’esprit dévié, séquestré, l’homme n’est souvent qu’une dépouille sans référent ni repère parce que sans action choisie et assumée, porté par le courant dominant et ses eaux anthropocides (tueuses d’humanité) chez l’animal humain rendu objet anthropomorphe du social.
Tuer l’action en brimant la pensée singulière, enrayant proactivité et spontanéité, freinant l'initiative volontaire, réservant aux manipulés idéologiques, seuls les prêts-à-penser systémiques comme univers, voilà les procédés de l’iconocide.
Dans la sphère sociale, où nous sommes loin de la dimension métaphysique, en rapport à des humains et non à Dieu, la seule maxime suprême que j'adresse aux hommes c'est celle-ci : Dans ton interaction avec autrui, sois ton propre père et ton propre fils en étant enfant de ton choix. Heureux celui qui connaît et pratique ce précepte car même dans l'erreur, il est toujours beaucoup plus supportable de porter les fardeaux de ses propres limites que de devoir subir par couardise, celles des mortels qui se sont érigés dieux à tes dépens!
En vérité, du plus déchirant des constats, un bon nombre d'êtres humains ne sont que des ombres colorées par les scénaristes du macabre, les thanatocrates maîtres des structures, qui agitent les cohues pour les faire mimer existence et présence dans la mimesis de leur propre mort à eux-mêmes: leur banalité paroxystique, leur combien triste et létale vacuité.


Par Camille Loty Malebranche
Ce 13 Mai 2020

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