La RASD, une absurdité africaine !

 

La RASD, une absurdité africaine !

Non reconnue par l’ONU

Le 29-10-2022


L’ONU tranche sur le dossier du Sahara bien qu’il existe une organisation continentale comme l’Union africaine qui ne sera digne de ce nom que lorsqu’elle chassera de son enceinte une entité qui n’est, au final, ni un mouvement de libération ni un Etat.

C’est la faute de Edem Kodjo. La vie politique et diplomatique de cet ancien Premier ministre togolais, décédé en avril 2020 à Paris, fut grandement marquée par son rôle décisif dans l’admission, le 18 novembre 1984 à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, de la prétendue République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) au sein de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) -devenue depuis 2011 Union africaine (UA)- dont il fut le Secrétaire général.

Kodjo a fait admettre arbitrairement et frauduleusement, en contrepartie de pétrodollars algériens sonnants et trébuchants, cette «république utopique» grâce à une «majorité» préfabriquée. L’Algérie, initiatrice de cette résolution, s’est appuyée notamment sur la Libye, la Mauritanie, le Nigeria, le Mali et le Togo. 

En réaction à cette mascarade, la délégation marocaine s’était retirée le 12 novembre de cette année, claquant magistralement la porte de l’OUA non sans dénoncer la violation de l’article 28 de la Charte de l’Organisation, qui dispose que tout Etat africain, indépendant et souverain peut être admis en son sein.

Conduite par Ahmed Réda Guédira, conseiller de feu le Roi Hassan II, cette délégation, placée par Edem Kodjo dans la même salle que le Polisario, avait quitté solennellement la salle. Feu Guédira avait pris alors la parole pour annoncer le retrait du Royaume du Maroc et surtout donner lecture du message du Roi Hassan II en ces termes: «Voilà, et je le déplore, l’heure de nous séparer. En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire».

La forfaiture de Kodjo était un complot ourdi contre toute l’Afrique. Après 38 ans, un peu moins des deux tiers des membres de cette organisation continentale reconnaissent encore un Etat qui n’existe que dans l’imaginaire de l’Algérie et de ceux qui profitent encore de ses dons généreux. Une reconnaissance qui subsiste encore comme pour témoigner d’un affront dont n’arrive pas à se laver une organisation qui bafoue le droit international et vénère l’illégalité. Tout en continuant à reconnaitre et à admettre en son sein la RASD, l’UA s’appuie, paradoxalement, relativement au différend régional autour du Sahara, sur le processus politique engagé sous les auspices des Nations-Unies, qui ne reconnait pas une entité qui n’a pas la qualité d’un Etat et les attributs d’indépendance et de souveraineté.

Dans ses résolutions, le Conseil de sécurité cite, d’ailleurs, Brahim Ghali en sa qualité de secrétaire général du front Polisario. Jamais, au grand jamais, le mot RASD! Quand le président tunisien Kaïs Saïed, un juriste connu et reconnu par ailleurs, reçoit (26 août 2022) en grande pompe le «président » d’un Etat fantoche aux yeux de la communauté et du droit internationaux, quand le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, l’accueille (18 octobre 2022) au palais présidentiel de Pretoria, comment le reste du monde peut-il nous prendre, nous Africains, au sérieux? La réaction de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a été à la fois ironique et sage. «Les positions sudafricaines prouvent une certaine faiblesse et non une force», a-t-il déclaré jeudi 20 octobre 2022.

Bref, c’est ridicule! C’est pour ce genre d’iniquités, d’impartialités et d’absurdités typiquement africaines que l’ONU, rempart international contre l’arbitraire, s’est emparée du dossier du Sahara marocain bien qu’il existe une organisation continentale comme l’Union africaine qui, malheureusement, ne sera digne de ce nom que lorsqu’elle chassera de son enceinte une entité qui n’est, au final, ni un mouvement de libération ni un Etat. Une entité qui regroupe une bande d’affairistes qui sévissent sur une terre algérienne et qui continuent de quémander au nom d’une population séquestrée dans les camps de Tindouf.

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