Le Maroc toujours assoiffé.

 

Le Maroc toujours assoiffé.

Hantise ancrée chez les Marocains, le stress hydrique n’est plus un phénomène conjoncturel mais une réalité structurelle, qui alarme les experts. Les dernières pluies n’y ont rien changé, d’où la nécessité de repenser notre rapport à l’eau, son usage et sa gouvernance.   

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  • .Une perspective alarmante. Dans le dernier rapport climat et développement du Groupe de la Banque mondiale (CCDR), dédié au Maroc et paru en octobre dernier, le constat émis par le pool d’experts alerte sur "la nécessité d’un changement radical de la gestion des ressources en eau fondé sur la prise en compte du fait que la pénurie devient structurelle et non occasionnelle."
  • .Le grand réchauffement. Sur la période allant de 1982 à 2020, le réchauffement climatique s’est traduit par une hausse remarquable et significative de 1,5°C de la température moyenne nationale. Parallèlement, une baisse de 20% du cumul de précipitations a été enregistrée entre 1960 et 2018. Un phénomène dont l’intensité augmente au fil des ans. De quoi inquiéter les experts qui tirent la sonnette d’alarme.
  • .Décrue de la dotation par habitant. Nous acheminons-nous vers un possible passage de la dotation en eau à moins de 500 m3 par habitant, par an, à l’horizon 2030, soit un niveau bien en dessous du seuil de pénurie ? C’est la conséquence qui ressort d’une prévision des agronomes, se basant sur les effets conjugués de la pression démographique, de l’augmentation de la demande et du changement climatique.
  • .L’agriculture, au cœur du problème. Ces perspectives inquiétantes le sont encore plus pour le secteur agricole, une activité qui, tout en étant hydrivore, avec pas moins de 87% de la consommation en eau du royaume en 2020, reste également la première victime de cette détérioration. Faut-il repenser l’orientation de notre politique agricole ?
  • .Nappes pompées frénétiquement. En dépit des explications du ministère géré par Mohamed Sadiki, le pool d’agronomes évoque pour sa part “un développement incontrôlé qui participe à l’aggravation de la surexploitation des nappes fragiles des oasis”, tout en rappelant que “la surexploitation des nappes des oasis n’est pas un phénomène nouveau et n’est pas liée à la seule culture de la pastèque”. Pour ces spécialistes, le problème est beaucoup plus complexe.
  • .Que faire ? Plutôt que d’interdire des types de cultures jugées trop gourmandes en eau potable, les experts préconisent d’autres pistes qui pourraient améliorer la production et prolonger les saisons de culture, mais surtout conduire à l’efficience en matière de gestion de l’eau et des sols.
  • .Interview. Mohamed Taher Sraïri, enseignant chercheur et professeur à l’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat : “On considère que l’agriculture est le moteur du développement. Or, c’est faux”
  • .Le long de l'oued Drâa, deux barrages et une vallée à sec. Source d’eau de toute la région d’Ouarzazate, l'oued Drâa est à sec. Il ne remplit plus le barrage Mansour Eddahbi et n’arrose plus les palmeraies. Ce qui impacte tous les oasis de la vallée. 
  • Source : Telquel 

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