Pendant que la France est en feu, Macron danse avec Elton John et l’hypothèse d’un état d’urgence plane sur le pays.

 

Pendant que la France est en feu, Macron danse avec Elton John et l’hypothèse d’un état d’urgence plane sur le pays.

Les événements qui déchirent la France depuis mardi dernier, suite au meurtre à bout portant commis contre le jeune Nahel par un policier à Nanterre continuent de susciter de multiples réactions d’indignation.

Nous assistons ce vendredi à une véritable mobilisation apparentée à une confrontation, alors que l’Etat français, apparemment dépassé, mobilise pas moins de 40.000 policiers dont plus de 5000 uniquement à Paris. Cette dernière est quasiment à feu et à sang, la police chargeant à tours de bras, sans distinction, tandis que les manifestant – qualifiés d’émeutiers – semblent déterminés à aller jusqu’au bout, brûlant tout ce qui se présente devant eux, saccageant immeubles et magasins, suivis là aussi par une frange importante de la population…

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Le président Macron a , de nouveau mais en vain, appelé au calme et exhorté ce vendredi les manifestants à l’apaisement. Des dizaines d’arrestations sont opérées, autant de blessés comptés et de hauts responsables expriment leur inquiétude. Dans la foulée, le président de la République a choisi d’ignorer la crise et semble s’adonner à sa proverbiale indifférence. Une vidéo l’a surpris en train de danser au milieu de la fête avec le musicien britannique Elton John , suscitant l’ire du peuple français au cœur d’une France en flammes. Il avait quitté jeudi précipitamment le Sommet de l’Union européenne à Bruxelles pour présider à Paris une réunion en urgence consacrée aux tragiques événements en France. Non sans envoyer pas moins de 40.000 policiers partis combattre les manifestants et les réprimer.

Gérard Darmanin, tout à son impatience à mâter ces derniers, porté aux commandes, n’a pas trouvé mieux que réagir brutalement : il a demandé aux préfets l’interdiction de circuler dans toute la France des tramways et bus à partir de 21 heures. « Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé vendredi aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France à partir de 21H00, après trois nuits d’émeutes urbaines dans tout le pays causées par la mort du jeune Nahel, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Le ministre leur a aussi demandé la « prise systématique d’arrêtés d’interdiction de vente et de transport de mortiers d’artifice, de bidon d’essence, d’acides et de produits inflammables et chimiques ».

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Les prémisses d’une guerre civile
A l’aune de ces mesures, beaucoup estiment que la situation est grave, d’autant plus imprévisible que l’on parle de plus en plus « d’état d’urgence », mesure extrême en effet qui nous rappelle le même contexte de Mai-juin 1968… Face à ces violences, plusieurs voix se sont élevées dans l’opposition de droite et d’extrême droite pour réclamer la mise en place de l’état d’urgence : « En aucun cas, la République ne peut se soumettre. Je demande le déclenchement sans délai de l’état d’urgence partout où des incidents ont éclaté », a exigé le patron du parti Les Républicains (LR), Éric Ciotti, dans un communiqué diffusé jeudi.

Ce 30 juin, c’est le Rassemblement national, par la voix du vice-président de l’Assemblée, Sébastien Chenu, qui demandait l’instauration de l’état d’urgence et de couvre-feu dans les quartiers qui ont à nouveau été le théâtre de violences. « Nous demandons l’instauration de couvre-feu d’abord, et puis de l’état d’urgence et la mobilisation de tous les moyens de sécurité dans notre pays », a-t-il déclaré sur la chaîne LCI. Au micro d’Europe 1, vendredi, Éric Zemmour a quant à lui souhaité une « répression féroce » et défendu le décret de l’état d’urgence, voyant dans les violences qui enflamment la France les prémices d’une « guerre civile »

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Parmi les réactions qui condamnent le pouvoir et l’insouciance du président de la République, celle de l’ancien ministre de l’Intérieur et Premier ministre Bernard Cazeneuve nous interpelle . Il a décidé de prendre la parole pour défendre la loi de 2017 précisant les conditions d’ouverture du feu, pour les policiers et les gendarmes, texte dont il fut l’un des promoteurs, sous la présidence de François Hollande. Premier ministre lors de la promulgation de la loi, Bernard Cazeneuve répond aussi aux critiques de Jean-Luc Mélenchon qui en réclamait mercredi l’abrogation en dénonçant dans un tweet « une loi permis de tuer ».

Bernard Cazeneuve : « Non, il n’y a pas en France de permis de tuer »

« Il n’y a pas, en France, de permis de tuer, simplement la reconnaissance, pour les forces de l’ordre, de la possibilité de protéger leurs vies ou la vie d’autrui, dans le cadre de la légitime défense », a-t-il déclaré. La France s’acheminerait-elle vers une « guerre civile froide » ? 

La raideur d’un président de la République qui nous rappelle son indifférence lors des manifestations réprimées des Gilets jaunes ou du peuple de France contre la réforme des retraites, cette propension toute jupitérienne de faire face à la situation inédite créée par le meurtre du jeune Nahel avec le mutisme arrogant est condamnée unanimement à l’échelle internationale. De l’Europe même, aux Etats-Unis, en Chine et en Afrique…c’est la même désapprobation.

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