"Des services entiers sont fermés" : les soignants dénoncent une situation à l'hôpital "pire que l'an dernier".

 

"Des services entiers sont fermés" : les soignants dénoncent une situation à l'hôpital "pire que l'an dernier".

Un appel à la grève a été lancé pour lundi par des syndicats de médecins qui réclament des revalorisations de salaires et de meilleures conditions de travail.
 
Par Radio France
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Un infirmier pousse un patient sur un brancard dans un service d'urgences. Photo d'illustration. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Les syndicats des médecins de l'hôpital public lancent un appel à la grève pour le lundi 3 juillet. Un mouvement auquel se raccrochent d'autres métiers comme le syndicat des assistants de régulation médicale, qui répondent au téléphone du Samu. Il y a près de deux semaines, quatre des cinq principaux syndicats hospitaliers avaient déjà appelé à une "journée d'action nationale".


Les soignants dénoncent une situation à l'hôpital catastrophique, "pire que l'an dernier". Il n'y a pas assez de personnels aux tableaux de service cet été à cause d'un manque d'attractivité de l'hôpital. Les syndicats réclament des revalorisations de salaires et de meilleures conditions de travail.

Fermetures des urgences la nuit 

Pour ne pas engorger les services d'urgences, cet été encore le ministère de la Santé appelle les Français à ne pas se rendre directement à l'hôpital mais à composer le 15 avant ce qui agace les hospitaliers. "'Vous faites le 15', c'est la réponse à tous les maux de la terre, c'est merveilleux, ironise le docteur Caroline Brémaud, cheffe des urgences de l'hôpital de Laval. Sauf qu'au bout du fil, la nuit, c'est deux personnes qui répondent. Donc si on dit à tout le monde d'appeler le 15, on risque d'avoir des temps de décrochés qui vont être long." Les services des urgences des trois hôpitaux du département (Laval, Mayenne, Château-Gontier-sur-Mayenne) seront fermés toutes les nuits de l'été à partir du 3 juillet. L’Agence régionale de santé invoque le manque de médecins. 

Aux urgences du CHU de Rennes, même inquiétude pour cet été. Certains jours, il manquera trois médecins sur une équipe de 11 alors que le service est déjà engorgé par les patients. "On a un gros problème de lits d'aval, constate le docteur Julien Lazar. Beaucoup de patients restent aux urgences sur des brancards. Ça, c'est un gros problème." Car le problème ne se situe pas uniquement aux urgences, mais dans de nombreux services de l'hôpital estime le professeur Louis Soulat, chef des urgences du CHU de Rennes : "Des services entiers sont fermés 

On estime entre 15 et 20% le nombre de lits fermés. Dans certains établissements périphériques, ce sera jusqu'à 40% du nombre de lits de médecine d'aval qui seront fermés cet été."

Une majoration des heures supplémentaires non reconduite

Aux urgences, les personnels sont épuisés et de jeunes médecins quittent l'hôpital. Sans compter que cet été, la majoration des heures supplémentaires n'a pas été reconduite. "C'était une carotte l'année dernière, ça avait bien marché et cela prenait en compte la pénibilité, regrette le Pr Louis Soula, qui est aussi vice-président du syndicat Samu Urgences de France. Aujourd'hui, ça ne l'est pas. Ça ne donne pas envie de faire des plages additionnelles."

Cet été 2023, le syndicat Samu Urgences de France estime qu'environ un service d'urgences sur trois fera l'objet d'une régulation. Ne seront acceptés la nuit que les patients qui auront auparavant appelés le 15 et auront été autorisés à se présenter à l'hôpital.

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