Le déplacement de l’envoyée spécial de Tebboune à Rabat a duré moins d’une heure : Algérie-Maroc, l’extravagance diplomatique

 

Le déplacement de l’envoyée spécial de Tebboune à Rabat a duré moins d’une heure : Algérie-Maroc, l’extravagance diplomatique

Les relations algéro-marocaines sombrent dans l’extravagance après avoir connu tous les pics de tensions possibles et imaginables entre 2021 et 2022. Ce mardi 27 septembre, le ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi, s’est rendu à Rabat en sa qualité d’envoyé du président Abdelmadjid Tebboune au monarque Mohammed VI, Roi du Maroc. 

Mais ce déplacement de l’officiel algérien au Maroc fut d’une très courte durée et suscite d’ores et déjà la controverse.  

En effet, le déplacement à Rabat de l’émissaire du Président algérien aura duré moins d’une heure, ont confirmé à Algérie Part plusieurs sources diplomatiques concordantes.  Abderrachid Tebbi est arrivé à 12h00 à l’aéroport international de Rabat-Salé où « il a été accueilli par un responsable, au grade de diplomate, du ministère des Affaires étrangères », signalent à ce sujet des sources médiatiques marocaines.

Arrivé à bord de l’un des quatre Gulfstream, un jet privé, utilisés par la Présidence algérienne, l’émissaire algérien a dû reprendre très rapidement son avion pour quitter précipitamment le Maroc. Abderrachid Tebbi s’est contenté de rencontrer le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, pour lui remettre officiellement la lettre d’invitation remise par Abdelmadjid Tebboune à Mohammed VI en perspective de la tenue le 1 et 2 novembre prochain à Alger du 31e sommet des Chefs d’Etat de la Ligue Arabe.

Ni déjeuner ni une réception n’ont pu être organisés à l’honneur de l’émissaire algérien en déplacement à Rabat. Aucune déclaration n’a été faite à la presse et seulement une photo officielle ainsi qu’une courte vidéo retraçant le bref échange protocolaire entre Nasser Bourita et Abderrachid Tebbi ont été diffusées par les services du ministère marocain des Affaires Etrangères. Les deux parties ont à peine respecté le minimum syndical des usages diplomatiques.

Ces circonstances extravagantes du déplacement de l’émissaire mandaté par le président algérien au Maroc témoignent de la gravité du conflit qui oppose les deux pays voisins, les deux Etats les plus importants du Maghreb.

Pour rappel, quatre semaines après avoir rompu ses relations diplomatiques, actée le 24 août 2021, avec le Maroc, l’Algérie avait fermé son espace aérien aux avions marocains. Une décision signée par le Haut Conseil de Sécurité au terme de sa réunion, du mercredi 22 septembre 2021, consacrée à l’examen «des développements aux frontières avec le Royaume du Maroc, au regard de la poursuite des provocations et pratiques hostiles du côté marocain».

L’Algérie a déjà adressé officiellement des invitations à 16 chefs d’Etat arabes pour les convier à assister au sommet arabe, prévu le 1er et 2 novembre à Alger. Un sommet qui promet d’être inédit car les tensions actuelles dans les relations algéro-marocaines lui confèrent une dimension particulière.  

Les travaux de ce sommet seront scrutées par les observateurs internationaux qui s’interrogent tous sur le niveau de représentativité du Maroc à Alger. 

En clair, le Roi du Maroc, Mohammed VI fera-t-il preuve d’audace pour fouler le territoire algérien et rencontrer directement les dirigeants algériens lors de ce sommet de la Ligue Arabe ?

 *Source : Algérie Part

Commentaires