Pourquoi les prix du poulet et des oeufs ont-ils augmenté ?
di 28 août 2022La hausse fulgurante que connait en ce mois d’août, le prix de la volaille n’en finit pas de faire jaser les consommateurs de cette catégorie de viande blanche. Le prix du poulet oscille entre 24 (sortie d’usine) et 32 dhs le kilo dans plusieurs villes du Royaume.
Le président de la fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), Bouazza Kherrati, explique les raisons de cette hausse des prix.
Aussi, dans ce contexte marqué par des incertitudes, l’avenir semble être de plus en plus compromis et la rentrée qui pointe à l’horizon s’annonce très tendue pour nombre de bourses de citoyens. Cela étant, la viande blanche viande la plus adaptée au panier de la ménagère -avec la sardine- devient, de plus en plus, inaccessible pour certaines poches des Marocains. Les oeufs aussi, ont connu une augmentation de prix.
Une hausse des prix du poulet et autres volailles serait liée à l’envolée du cours des céréales, de l’alimentation achetée par les éleveurs, de la sécheresse mais aussi à la saison estivale et la multiplication des intermédiaires. C’est du moins l’explication qu’avance la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA).
Selon un communiqué de la FISA, « la flambée des prix de vente ne signifie pas une augmentation de la marge des producteurs ». Le document explique également que « le prix du poulet, à la sortie de ferme est de 17 DH/kg, alors que le coût de revient a augmenté de 16 DH / Kg voire 16,5 DH / kg, à cause de l’explosion des prix des aliments de volailles ». En effet, le prix du maïs et du soja a, au moins, doublé.
La FISA pointe comme autres facteurs, le conflit russo-ukrainienne. La fédération fait remarquer que la flambée du prix des aliments pour volailles a fait monter le coût de revient du poulet, lequel oscille aujourd’hui entre 16 dirhams et 16,5 dirhams.
Cela impacte directement le prix au détail du kilogramme du poulet et l’offre de volailles a diminué face à une hausse notable de la demande, en particulier pendant cette saison estivale qui se caractérise par l’augmentation du taux d’activité des restaurants et des snacks et du nombre de mariages célébrés.
Cette hausse des prix des volailles est aussi imputable à la multiplication des intermédiaires, a ajouté l’organisation, soulignant que « pour arriver dans l’assiette du consommateur final, la volaille passe par le marché de gros, arrive chez les fournisseurs avant d’atterrir enfin en magasin ».
Parallèlement, cette flambée des prix est également liée à la chaleur qui a impacté le taux de croissance, indique la FISA, précisant que celui-ci a baissé à 1,7 Kg par poulet, contre 2Kg et plus en temps normal.
Sollicité par Hespress FR, le président de la fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), Bouazza Kherrati, pour expliquer les raisons de cette hausse a estimé que « le consommateur marocain arrive de moins en moins à subvenir à ses besoins. Le gouvernement doit avoir une politique claire de défense des consommateurs ».
Et Kherrati de poursuivre, « les raisons de la hausse des prix de la volaille sont plus complexes qu’on ne le pense et s’inscrivent dans la logique de la cherté de la vie, de la flambée des prix, de l’inflation galopante… ». Autant de contraintes que le gouvernement devra mettre sur la table lors de la session du dialogue social de septembre.
Cela dit Bouazza Kherrati poursuit: « La sécheresse engendre des discontinuités et peut entraîner des soucis de production ponctuels et donc des quantités insuffisantes par rapport à l’accoutumée.
Par ailleurs, le prix de l’alimentation animale progresse très vite et celui de la volaille en est très touché »
« Cette tendance haussière des prix, notamment sur les produits de base, est forcément préjudiciable aux citoyens marocains. Pour cette catégorie de viande blanche en l’absence d’une subvention d’état qui en aurait pu régir cette poussée inflationniste dont se ressent le portefeuille des ménages marocains, cela laisse libre cours à la concurrence et les prix, forcément, flambent », indique-t-il.
On peut expliquer cela par le contexte international (conflit en Ukraine, cours des matières premières qui ont atteint des sommets historiques… d’où l’impact sur bien des activités économiques).
« Au niveau local, d’autres facteurs entrent en considération comme la sécheresse, la période estivale revenue à la normale après deux années Covid, d’où les festivités et la forte demande de poulet, les prix de l’alimentation animale qui ont explosé à plus de 80% voire du simple au double, les intermédiaires de plus en plus nombreux depuis la ferme jusqu’à l’assiette du consommateur et bien d’autres encore. Cependant avec la rentrée scolaire le secteur devrait freiner ses ardeurs et retourner à une situation de moindre détresse » rassure-t-il.
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