Sahara : Albares répond aux interrogations malveillantes suite au discours de Sanchez à l'ONU

 

Sahara : Albares répond aux interrogations malveillantes suite au discours de Sanchez à l'ONU

Sahara: Albares répond aux interrogations malveillantes suite au discours de Sanchez à l'ONU
Ce mardi 27 septembre 2022

Le ministre espagnol des Affaires Etrangères, José Manuel Albares, a défendu la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara. 

Dans une interview, le ministre a souligné l’importance de la feuille de route hispano-marocaine en exprimant sa gratitude aux forces de l’ordre espagnoles et marocaines dans la coopération migratoire.

La position exprimée par le Premier ministre espagnol lors de son discours devant l’ONU, « est très claire et a été réitérée à de nombreuses reprises », a déclaré le chef de la diplomatie espagnole dans une interview pour le site d’information La Razon qui a relevé l’absence de la mention du soutien de l’Espagne à la proposition d’autonomie comme base de la résolution du dossier du Sahara dans le mot de Pedro Sanchez.

« Elle consiste en la recherche d’une solution politique mutuellement acceptable dans le cadre des Nations Unies. Et c’est ce que le président a souligné aux Nations Unies. La position de l’Espagne est également clairement exprimée dans la déclaration commune hispano-marocaine du 7 avril » dans laquelle Madrid apporte son soutien à la proposition marocaine d’autonomie comme « la base la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible pour la résolution du différend », a-t-il dit.

Et d’ajouter: « J’insiste sur le fait que la déclaration hispano-marocaine du 7 avril est, en tous ses points, la position que nous avons avec le Maroc et, bien sûr, elle est valable. Et ce que le président a clairement exprimé aux Nations unies, c’est que cela se fait en recherchant une solution politique mutuellement acceptable, dans le cadre des Nations unies et de ses résolutions du Conseil de sécurité ».

Albares était interrogé par la journaliste Carmen Morodo, qui a exprimé dans ses questions des positions ouvertement anti-marocaines, racistes et néocolonialistes (des idées encore ancrées dans l’esprit de certains espagnols fiers du passé colonial de leur pays) voulant démontrer selon elle, que l’Espagne en tant que membre géographiquement situé en Europe serait « plus » démocratique qu’un pays africain, et sous-entendant par conséquent que son pays respecterait les droits de l’homme et que le Maroc ne le ferait pas. En réponse, le ministre a soutenu la nouvelle relation entre Madrid et Rabat, désormais basée sur le respect mutuel et une relation d’égal à égal.

« Il existe une relation très étroite entre l’Espagne et le Maroc en raison de notre position géographique, de nos liens historiques, culturels, économiques, familiaux et personnels, et, par conséquent, le grand objectif est de maintenir l’amitié entre l’Espagne et le Maroc » a-t-il affirmé en référence à l’application de la déclaration conjointe.

« Tous les points de cette déclaration hispano-marocaine sont remplis. C’est une feuille de route, et en tant que feuille de route, elle se développe dans le temps et est appelée à perdurer », a-t-il noté, ajoutant que tous les groupes de travail qui sont sur cette feuille de route se sont réunis, et travaillent activement, ce qui a permis en quatre mois d’enregistrer une baisse très importante, de 20%, des entrées irrégulières, alors qu’en Europe elles se multiplient, a-t-il affirmé.

Carmen Morodo a également demandé au ministre si la partie espagnole a « exigé que Rabat s’adapte au respect des droits de l’homme » dans la collaboration au contrôle des migrations et en affirmant, selon elle, que le Maroc « n’est pas une démocratie comparable aux démocraties européennes », ce à quoi Albares a répondu avec fermeté: « La coopération hispano-marocaine dans ce domaine, comme dans tous les autres, se fait toujours dans le respect scrupuleux des droits de l’homme et des droits fondamentaux ».

Cela « malgré le défi posé par les mouvements migratoires irréguliers, malgré le fait qu’il s’agit d’une lutte constante contre les mafias, qui traite des êtres humains, et malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés sur le terrain », a-t-il souligné. Avant de marteler: « Et je veux transmettre toute ma solidarité à la police et à la garde civile espagnoles et aux gendarmes marocains ».

Albares a également fait signaler « la difficulté du travail de la police et de la garde civile espagnole et de la gendarmerie marocaine. Ils font face à des avalanches totalement inattendues de plusieurs milliers de personnes, portant parfois des bâtons ou autres objets contondants ».

Le ministre a aussi été interrogé par la journaliste pro-polisarienne (qui a mentionné dans ses questions « la cause sahraouie ») sur les incidents de Nador à la clôture de Melilla en juin dernier, qui ont vu la mort de 23 migrants, et où la journaliste a semblé vouloir dire que les droits de l’homme n’ont pas été respectés sous-entendant que ce serait la cause de la mort des migrants, tout en faisant l’impasse sur les bavures policières la garde civile espagnole de Sebta contre des enfants marocains.

Pourtant, lors des faits de Melilla, les images et les témoignages des migrants subsahariens eux-mêmes attestent que les victimes sont décédées dans les bousculades et sous le poids de la chaine humaine montée sur le grillage pour rejoindre l’enclave.

« C’était quelque chose d’exceptionnel, qui démontre également le travail scrupuleux de la coopération hispano-marocaine. Il y a beaucoup, beaucoup d’assauts sur la clôture, et les drames humains, comme celui dont vous vous souvenez, sont évidemment exceptionnels », rétorqué le ministre espagnol.

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