Les flux des IDE (investissements directs étrangers) vers l'Afrique ont diminué de 3% l’année dernière, à 53 milliards de dollars, selon le Rapport sur l'investissement dans le monde publié le 20 juin par la Cnuced. Le décrochage des investissements étrangers n’y épargne aucune sous-région, malgré quelques projets spectaculaires dans certains pays : -17% en Afrique centrale, -12% en Afrique du Nord, et -3% en Afrique de l’Est. Seule l’Afrique de l’Ouest semble avoir résisté à cette morosité. Le continent peut cependant se consoler, car la baisse est générale au niveau mondial (-10%). C’est une bien maigre consolation, en effet, car plus que n’importe quelle autre région de la planète, l’Afrique est celle qui a le plus besoin d’investissements pour soutenir son développement. Mais à l’évidence, les régimes africains ne l’ont pas encore intégré, quitte à se lancer dans la politique de la terre brûlée en aggravant encore plus la perception négative du risque adossé au continent par les investisseurs. C’est exactement ce que vient de faire la junte au pouvoir au Niger. Pour se venger de Paris, et soi-disant recouvrer la souveraineté de leur pays, les militaires nigériens ont, sans motif, retiré à Orano, l’ex-Areva, le permis d’exploitation d’une des plus importantes mines d’uranium du pays. Ce qu’ils ignorent, c’est l’impact de leur décision arbitraire sur le risque pays des autres États. Le président kényan, William Ruto, s’étonnait récemment que son pays avait emprunté à des conditions très onéreuses à cause du coup d’État au Burkina Faso. Avec ce qui vient d’arriver à Orano au Niger, il a désormais l’explication. |
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