Après la lettre de Netanyahu sur l’antisémitisme, la réponse cinglante de l’Élysée....

Après la lettre de Netanyahu sur l’antisémitisme, la réponse cinglante de l’Élysée.

Publié le mardi. 19 août 2025


CHRISTOPHE ENA / AFP Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Emmanuel Macron tiennent une conférence de presse conjointe à Jérusalem le 24 octobre 2023.


INTERNATIONAL - Une mise en cause fermement rejetée par Paris. 
La présidence française a dénoncé ce mardi 19 août comme « erronée, abjecte » l’accusation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a estimé que la volonté d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État palestinien nourrissait l’antisémitisme.

La lettre du chef du gouvernement israélien « ne restera pas sans réponse », a ajouté l’Élysée, qui a aussi affirmé que « la République protège et protégera toujours ses compatriotes de confession juive ». 
« La période exige gravité et responsabilité, pas amalgames et manipulations », a encore indiqué l’Élysée.

Netanyahu appelle Macron à renoncer sur la Palestine avant cette date symbolique.

La présidence française précise qu’Emmanuel Macron a pris connaissance du contenu de ce courrier par voie de presse, mais qu’il y répondra également par courrier.
La France n’a « pas de leçons à recevoir »
« Les violences contre la communauté juive sont inadmissibles. 
C’est pourquoi, au-delà des condamnations, le Chef de l’Etat a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017 - et encore davantage après les attentats terroristes du 7 octobre 2023 - la plus grande fermeté à l’endroit des auteurs d’actes antisémites », souligne encore la présidence française, dans un communiqué transmis à la presse. Dans son « combat contre l’antisémitisme », elle rappelle l’inscription de la date 12 juillet au calendrier des commémorations nationales, dès 2026, « pour le 120e anniversaire de la reconnaissance de l’innocence du capitaine Dreyfus ».

Plus tôt, le Premier ministre israélien avait accusé le chef d’État français « d’alimenter le feu antisémite » en France. « Je vous appelle à remplacer la faiblesse par l’action, l’apaisement par la volonté, et à le faire avant une date claire : la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025 », écrit-il dans une lettre, en date du 17 août, et transmise à l’AFP mardi. « Depuis vos déclarations publiques attaquant Israël et signalant la reconnaissance d’un État palestinien, il a augmenté [ l’antisémitisme] », dénonce-t-il encore dans cette missive.

La France n’a « pas de leçons à recevoir dans la lutte contre l’antisémitisme », avait dans la foulée rétorqué sur la chaîne BFMTV le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, qui appelle à ne pas « instrumentaliser » le sujet de « l’antisémitisme qui empoisonne nos sociétés européennes ». Les autorités françaises ont selon lui été « toujours extrêmement mobilisées contre l’antisémitisme ».

Dans sa lettre, Benjamin Netanyahu liste aussi plusieurs incidents récents, notamment le saccage de l’entrée de bureaux de la compagnie aérienne israélienne El Al à Paris, l’agression d’un homme juif à Livry-Gargan, ou des rabbins « agressés dans les rues de Paris ». « Ces incidents ne sont pas isolés. 
Ils constituent une plaie », souligne-t-il.
Donald Trump loué pour son « combat » contre les crimes antisémites

Il loue en contre-exemple le président américain, Donald Trump, pour son « combat » contre les crimes antisémites et pour « protéger les Juifs américains ».
La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les velléités internationales à reconnaître l’État de Palestine.
Fin juillet, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l’État de Palestine à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. 
Dans la foulée plus d’une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, ainsi que l’Australie, ont appelé d’autre pays du monde à faire de même. 

L’Assemblée générale de l’ONU prévue en septembre prend fin précisément le 23, date posée par Benjamin Netanyahu dans son courrier.

Par Éva Craine

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