Le gouvernement d'Akhannouch confronté à un échec structurel dans la gestion des finances publiques.

Le gouvernement d'Akhannouch confronté à un échec structurel dans la gestion des finances publiques.

Les recettes fiscales record ne suffisent pas à freiner les dépenses excessives ni à stopper l’hémorragie du Trésor.

(Analyse financière).

Publié le 14 août 2025 à 🕐 22h50

Alors que le gouvernement continue de vanter les records de recettes fiscales comme preuve du « succès » de ses politiques, les chiffres officiels publiés par la Trésorerie générale du Royaume révèlent que le déficit budgétaire a atteint le chiffre inquiétant de 53,7 milliards de dirhams à fin juillet 2025, contre seulement 35,3 milliards de dirhams à la même période l'année dernière. 

Cet écart important – une augmentation de près de 18,4 milliards de dirhams en un an seulement – contraste fortement avec la réalité. 

Les recettes augmentent, mais les dépenses saignent et le déficit se creuse.

Selon les données, les recettes ordinaires ont augmenté de 19,2% pour atteindre 241,1 milliards de dirhams, tirées principalement par une augmentation de 27,6% des impôts directs, une augmentation de 7,6% des droits d'enregistrement et de timbre, et une augmentation de 34,4% des recettes non fiscales. Toutefois, ce boom de collecte n'a pas empêché le déficit de s'aggraver, car les dépenses ordinaires ont augmenté de 15,4% pour atteindre 185,8 milliards de dirhams, tandis que le total des dépenses du budget général a atteint 325,3 milliards de dirhams à fin juillet, en raison de la hausse des dépenses de fonctionnement (+16,1%) et des dépenses d'investissement (+10,5%), tandis que le fardeau de la dette inclus dans le budget a diminué de 19,1%.


L’impôt épuise les citoyens… et le déficit se creuse.

L'économiste Dr Hussein Bikoudan estime que « le problème au Maroc n'est pas le manque de ressources, mais plutôt leur mauvaise gestion ». 

Il s'étonne que l'État parvienne à collecter des impôts record, notamment sur les impôts indirects qui pèsent sur les citoyens, alors que le déficit budgétaire augmente au lieu de diminuer. 

Cela signifie que le rythme des dépenses n'est pas contrôlé efficacement et que les priorités sont faussées.

Lors d'un entretien téléphonique avec Nichane, Al-Mouden a ajouté : « On observe une dépendance excessive aux taxes à la consommation, comme la TVA, qui touche de manière disproportionnée les classes moyennes et les classes défavorisées. 

À l'inverse, nous ne voyons pas de véritable réforme fiscale ciblant les plus riches ou limitant les privilèges fiscaux dont bénéficient certains secteurs influents. »

L’emprunt est une option actuelle… et la souveraineté financière est en jeu.

Malgré cet essor des ressources, le Maroc continue de recourir à l'emprunt intérieur et extérieur pour financer son déficit. 

Les données indiquent que le fardeau des intérêts de la dette a atteint 29,3 milliards de dirhams (en hausse de 10,8 %), en raison d'une hausse de 17,4 % des intérêts de la dette intérieure. 

Al-Mouden considère cela comme un « indicateur dangereux de l'érosion de la marge de souveraineté financière, l'État payant désormais des sommes colossales au titre du service de la dette au lieu de les orienter vers des investissements productifs ou l'amélioration des services publics ».

Ces données soulèvent une question fondamentale : Le gouvernement n’a-t-il pas su tirer parti de la période de forte collecte fiscale pour réduire la dette ? 

En réalité, le déficit structurel des finances publiques n’a pas évolué, il s’est plutôt complexifié en raison de la hausse des dépenses de fonctionnement et de la lenteur des réformes structurelles, de la lutte contre les loyers à la maîtrise des dépenses courantes, qui absorbent la plus grande partie du budget.


Les citoyens sont la dernière priorité.

En revanche, les citoyens marocains ne perçoivent aucun impact positif des milliards collectés et dépensés. 

Les prix des denrées alimentaires et des carburants continuent de peser sur le pouvoir d'achat, les infrastructures de santé et d'éducation souffrent d'un faible investissement, et une part importante du budget est consacrée à la gestion et aux intérêts de la dette, plutôt qu'à des projets de développement concrets.

Des sources confirment que les chiffres de juillet 2025 révèlent une fois de plus que le gouvernement Akhannouch est confronté à une crise financière silencieuse. 

Malgré des ressources croissantes, son déficit se creuse et il continue d'emprunter, tandis que ses dépenses sont incontrôlables, dans un contexte de système fiscal inéquitable qui laisse les citoyens payer la facture finale. 

En l'absence de véritables réformes, les économistes craignent que cette voie ne se transforme en un cercle vicieux menaçant l'équilibre financier et social du Maroc à moyen terme.


Commentaires