Débat à l'ONU sur le plan israélien de contrôle de Gaza. ..


« C'est une voie vers davantage d'effusion de sang» : Débat à l'ONU sur le plan israélien de contrôle de Gaza.


Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu ce dimanche 10 août une réunion d'urgence sur Gaza, et ce, après l'annonce du plan israélien pour le contrôle de la ville de Gaza, déplaçant de force près d'un million de Palestiniens. Il est très rare que de telles réunions aient lieu un dimanche, surtout sur Gaza. 

L'objectif était surtout de rassembler les membres du Conseil de sécurité de l'ONU et de permettre à chacun d'entre eux d'exprimer l'opinion de son pays et de sa nation. Un haut responsable des Nations unies a mis en garde contre le plan israélien de contrôle de la ville de Gaza, qui risque de déclencher « une nouvelle calamité » aux graves conséquences régionales.

L'ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, à New York, le 10 août 2025. AFP - JOHN LAMPARSKI.

Publié le : 19/08/2025

Convoquée ce dimanche matin, 10 août, au siège des Nations unies à New York à l'initiative de plusieurs pays européens, la réunion d'urgence s'est achevée sans projet de résolution.

Dans la salle du Conseil, les déclarations se sont succédé, les unes après les autres. Danemark, France, Royaume-Uni, Algérie, Chine, Panama, Slovénie, Corée du Sud... tous sauf les États-Unis condamnent le plan israélien.

« Nous assistons déjà à une catastrophe humanitaire d'une ampleur inimaginable à Gaza », a déclaré Miroslav Jenca, sous-secrétaire général de l'ONU pour l'Europe, l'Asie centrale et les Amériques. S'ils sont mis en œuvre, les projets militaires israéliens « risquent de déclencher une nouvelle calamité à Gaza, résonnant dans toute la région et provoquant de nouveaux déplacements forcés, des tueries et des destructions - aggravant les souffrances insupportables de la population », a-t-il martelé.
« Levez de toute urgence et de manière permanente toutes les restrictions à l'acheminement de l'aide humanitaire »

Le représentant du Royaume-Uni a, lui aussi, dénoncé un plan qui ne ferait « qu'aggraver les souffrances des civils palestiniens à Gaza ».« Ce n'est pas un chemin vers une solution. C'est un chemin vers davantage d'effusion de sang », a tancé le vice-ambassadeur auprès des Nations unies, James Kariuki.
L'intensification des opérations militaires ne contribuera en rien à mettre fin à ce conflit. Elle ne permettra pas d'obtenir la libération des otages. Elle ne fera qu'aggraver les souffrances des civils palestiniens à Gaza. Ce n'est pas une voie vers la résolution. 

C'est une voie vers davantage d'effusion de sang. Cette escalade ne fera qu'exacerber cette crise humanitaire déjà catastrophique, ne fera que piller un million de personnes supplémentaires... et les forcer à se déplacer vers des zones dangereusement surpeuplées et insalubres et sous approvisionnés... Nous avons un message clair pour Israël. Levez de toute urgence et de manière permanente toutes les restrictions à l'acheminement de l'aide humanitaire.


James Kariuki : «Ce n'est pas une voie vers la résolution, c'est une voie vers davantage d'effusion de sang».

« L'Histoire nous jugera tous »

« Israël tue l'entièreté de Gaza, c'est son objectif », estime Riyad Mansour. L'ambassadeur palestinien aux Nations unies, explique la voix brisée que les 2 millions de Palestiniens de Gaza endurent une agonie si insupportable que même l'esprit humain peine à le comprendre. « Nous ne pouvons pas les abandonner plus longtemps. Nous n'avons plus le luxe de ressentir de la culpabilité ou de la honte. Nous leur devons d'agir immédiatement, afin de stopper ce génocide. »

De son côté, le représentant israélien à l'ONU, rejette les précédents argumentaires. « Ce n'est pas une conquête de Gaza. C'est la nécessité de vaincre les terroristes du Hamas appuyé par l’Iran », dit-il.

« Ce qui forcera Israël a changé de cap, rétorque l'ambassadeur palestinien, devant le Conseil, c'est notre capacité de transformer ces condamnations justifiées en actions justes ». « Car l'Histoire nous jugera tous », conclut-il.
Les États-Unis ne condamnent pas le nouveau plan d'Israël

Les États-Unis n’ont pas condamné le plan israélien. Indéfectible allié d'Israël et membre permanent du Conseil de sécurité doté d'un droit de veto, ils ont accusé les nations ayant appelé à la réunion de dimanche de « prolonger activement la guerre en répandant des mensonges sur Israël ».

« Israël a le droit de décider ce qui est nécessaire pour sa sécurité et quelles mesures sont appropriées pour mettre fin à la menace posée par le Hamas », a déclaré Dorothy Shea, envoyée américaine auprès de l'ONU. « La pression ne devrait pas être mise sur Israël, qui a souffert de la plus terrible attaque contre le peuple juif depuis l'Holocauste, mais sur le Hamas », a jugé pour sa part le vice-ambassadeur israélien à l'ONU, Jonathan Miller.

À l'extérieur du siège des Nations unies à New York, quelques manifestants s'étaient rassemblés pour réclamer la fin du conflit, encadrés par un important dispositif de police.

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