Algérie : Le gouvernement de l'embrouille menace France 24 de retrait d’accréditation.

Algérie : Le gouvernement de l'embrouille menace France 24 de retrait d’accréditation. ...

Avertissement adressé à France 24 : La France réagit !









Le ministre algérien de la Communication accuse la chaîne de télévision française de « parti pris flagrant » dans la couverture des manifestations du mouvement prodémocratie du Hirak.

le régime algérien emprisonne le correspondant de France 24 et son réalisateur !

Une manifestation à Alger le 26 février dernier.
Publié le 18/03/2021



Une manifestation à Alger. - / AFP

Le ministre algérien de la Communication a menacé ce samedi la chaîne de télévision internationale France 24 de « retrait définitif » d’accréditation en raison, selon lui, de son « parti pris flagrant » dans la couverture des manifestations du mouvement prodémocratie du Hirak.



« Un dernier avertissement avant retrait définitif de l’accréditation a été adressé à France 24 », a prévenu le ministère dans un communiqué. « Le parti pris de France 24 dans la couverture des marches du vendredi est flagrant, allant jusqu’à recourir sans retenue aucune à des images d’archives pour les antidater afin de porter secours à un résidu antinational constitué d’organisations réactionnaires ou séparatistes, aux ramifications internationales », a-t-il accusé dans une violente diatribe.

Le ministère de la Communication fait ainsi allusion au mouvement islamiste Rachad et au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), tous deux illégaux en Algérie. « Nous essayons de faire notre travail le plus honnêtement possible. Nous faisons juste notre travail de journalistes dans le respect des règles en vigueur », a réagi Marc Saikali, directeur de France 24, auprès de l’AFP. « Nous n’avons pas de parti pris et encore moins d’agenda quelconque destiné à nuire à qui que ce soit », a-t-il assuré.

«Activité subversive»

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a convoqué le bureau de France 24 accrédité à Alger pour le mettre en garde « contre ce qui s’apparente à une activité subversive, illustrée par des pratiques peu professionnelles hostiles à notre pays », précise le communiqué relayé par l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

La menace du gouvernement algérien à l’encontre de France 24 survient au moment où les partisans du Hirak redescendent à nouveau chaque semaine par milliers dans les rues depuis le deuxième anniversaire du soulèvement populaire le 22 février dernier, après un an d’interruption à cause de la crise sanitaire. Le Hirak - un mouvement pacifique, pluriel et sans leadership - exige le démantèlement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962, synonyme à ses yeux de corruption, de népotisme et d’autoritarisme. Ignorant les revendications de l’opposition, le président Abdelmadjid Tebboune a convoqué des élections législatives anticipées le 12 juin prochain afin de reprendre la main face à la rue.

Selon le ministère, « la ligne éditoriale (de France 24) est construite sur les slogans hostiles à notre pays, son indépendance et sa souveraineté, ses services de sécurité et à son Armée nationale populaire ». « Elle s’efforce de régénérer coûte que coûte ces 'bouleversements préfabriqués' contre-révolutionnaires fomentés par des ONG ayant pignon sur rue à Paris et dans d’autres capitales européennes », une référence entre autres à Reporters sans Frontières (RSF) et Amnesty International.

Les médias étrangers travaillant en Algérie sont soumis depuis des années à une procédure d’accréditation bureaucratique, opaque et arbitraire. Le directeur de l’Agence France-Presse (AFP) pour l’Algérie, Philippe Agret, nommé en octobre 2019, n’a toujours pas été accrédité par les autorités, ce sans la moindre explication. En outre, les conditions de travail restent difficiles pour les journalistes algériens, exposés à la fois à des poursuites judiciaires, voire à des peines de prison, comme Khaled Drareni, et à l’hostilité de certains militants du Hirak.

«Baltaguis»

Vendredi, lors du défilé hebdomadaire du mouvement de protestation populaire, des journalistes et une militante du Hirak ont été la cible d’agressions violentes de la part d’un groupe de « baltaguis », des nervis au service du régime qui s’en prennent aux hirakistes, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers d’opinion. En outre, une équipe de France 24 a été prise à partie par des membres du cortège, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Ce n’est pas la première fois que des manifestants expriment de l’animosité à l’égard des médias, accusés de partialité en faveur du régime. Il est également parfois reproché aux journalistes recrutés par des médias français d’être les représentants d’un pays considéré comme un soutien du président Tebboune. L’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF, dégringolant de 27 places par rapport à 2015.


Source : Le Figaro avec AFP



Algérie : Les autorités algériennes persistent dans leur logique d'embastillement de tous ceux qui osent relayer les informations qu'elles jugent contraires à leurs intérêts. 

Les journalistes correspondants d'organes de la presse étrangère sont dans leur ligne de mire.


Safiane Marrakchi, journaliste d'une chaîne libanaise, huit mois de prison déjà purgés. Khaled Drareni, représentant de l'Ong Reporters sans frontières, sous mandat de dépôt depuis mars dernier. Et voilà que deux autres de leurs confrères viennent de subir les foudres du régime pour des raisons tirées par les cheveux.


 En effet, accusation ne pouvait être plus fallacieuse que celle-là pour mettre en prison un journaliste ainsi que son réalisateur. Les autorités algériennes reprochent à Moncef Aït Kaci et Ramdane Rahmouni "d'avoir travaillé pour une chaîne étrangère sans autorisation, ni accréditation" et d’"avoir reçu des financements de l’étranger". Des accusations d'un autre âge, que les autorités algériennes semblent clairement assumer, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une première.



L'ONG Reporters sans frontières (RSF) se dit très inquiète, tout en dénonçant la "répression accrue de la liberté de la presse".

En effet, avant les journaliste et caméraman de la chaîne française, c'est Sofiane Marrakchi, le correspondant de la chaîne libanaise, Al-Mayadeen qui a été embastillé pour, dit le régime algérien, "avoir introduit illégalement en Algérie du matériel sensible". 
En réalité, il s'agissait simplement de son outil de travail avec évidemment une caméra et des accessoires électroniques ou informatiques lui permettant de mener correctement sa profession.


>>>LIRE AUSSI : Le ministre et porte-parole du gouvernement algérien, Ammar Belhimer, accuse la chaîne de parti pris et conteste sa ligne éditoriale. 

On pourrait penser qu'il s'agit d'une démarche visant à intimider la presse, notamment internationale pour qu'elle ne relaie pas les informations sensibles, mais le régime veut clairement sanctionner et instaurer un climat de terreur parmi les journalistes. 
Preuve en est que Soufiane Marrakchi a bel et bien purgé sa peine de 8 mois de prison ferme avant de humer l'air libre d'Alger. 
Les deux correspondants de France 24 sont exposés à une détention au moins aussi longue.

Le représentant de Reporters sans frontières Khaled Drareni, très actif durant les manifestations du Hirak, est également en prison depuis le mois de mars dernier. Il sera jugé la semaine prochaine pour "attroupement non armé" et "attente à l’intérêt nationale".

Il convient de rappeler que Moncef Aït Kaci n'a, à aucun moment, ménagé le régime lors des manifestations du Hirak.
Tous les vendredis, il était au cœur des événements rapportant avec fidélité, la détermination des Algériens à prendre leur destin en main.


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