Les stewards recherchés par la justice française n’ont même pas été suspendus ou sanctionnés par Air Algérie.
Les stewards recherchés par la justice française n’ont même pas été suspendus ou sanctionnés par Air Algérie.
C’est un véritable scandale. Les 5 stewards algériens recherchés par la justice française à la suite de leur implication dans un vaste réseau international de vols de bijoux et de téléphones portables n’ont même pas été suspendus ou sanctionnés par la compagnie Air Algérie, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations.
Faisant l’objet de mandats d’arrêt lancés par le tribunal judiciaire de Rennes depuis la mi-octobre dernier, ces stewards d’Air Algérie ont été uniquement auditionnés par les services de sécurité à Alger. Après avoir été entendus sur leur complicité avec les auteurs d’une série de vols de bijoux et de téléphones portables dans le centre-ville de Rennes, en Bretagne, au nord-ouest de la France, ces stewards ont été relâchés le plus normalement du monde sans être inquiétés par les autorités judiciaires algériennes.
Quant à leur employeur, Air Algérie, il s’est contenté de seulement les écarter des vols qui lient l’Algérie à la France. Aucune autre mesure disciplinaire n’a été adoptée ou décidée alors que ces stewards sont impliqués dans un vaste scandale international de vols et de détournements d’objets précieux.
D’après les informations communiquées par la justice française à l’AFP, les vols étaient commis « par des mineurs ou jeunes majeurs étrangers en errance » et les appareils acheminés vers l’Algérie.
Pour envoyer les téléphones en Algérie, le réseau avait obtenu la complicité de stewards et d’un fonctionnaire algérien dont l’identité n’a pas été dévoilée par les autorités judiciaires française qui ont décidé d’ouvrir officiellement une information judiciaire en février 2021.
Selon les enquêteurs cités par l’AFP, « au moins 600 téléphones mobiles haut de gamme ont ainsi été exportés » entre décembre 2020 et février 2021 vers l’Algérie, « générant un profit de plusieurs dizaines de milliers d’euros par mois ». Ce réseau collectait également des téléphones volés à Paris et en Normandie.
Selon nos investigations, ces stewards ont été épargnés par la direction générale d’Air Algérie à la suite des recommandations du chef département Personnel Navigant Commercial (PNC) de la compagnie aérienne nationale, Mourad Elberkounou. Selon nos informations, le beau-frère de ce haut responsable d’Air Algérie figure parmi les stewards recherchés par la Justice française.
C’est ce qui explique sa passivité face à ce scandale inédit qui ternit gravement la réputation d’Air Algérie. Il est à signaler enfin que depuis l’éclatement de ce scandale fracassant de « recel en bande organisée de vols commis en bande organisée », la Police française inspecte régulièrement les avions d’Air Algérie et vérifie minutieusement l’identité de leurs équipages à la recherche d’éventuels indices ou personnes suspectes.
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