Israël : Les rivaux de Netanyahu s'associent pour le déloger.
Par Dan Williams
JÉRUSALEM (Reuters) - Les rivaux du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, tentaient lundi de mettre sur pied une coalition qui permettrait de détrôner le leader vétéran, alors que les commentateurs politiques prédisent une lutte acharnée à venir.
Le chef de l'opposition centriste, Yair Lapid, a obtenu dimanche le soutien de l'ultranationaliste Naftali Bennett pour mettre en place un "gouvernement de changement" composé de rivaux idéologiquement disparates.
La décision de Naftali Bennett pourrait infliger à Benjamin Netanyahu son premier revers électoral depuis 1999.
L'accord, dans le cadre duquel Naftali Bennett occuperait d'abord le poste de Premier ministre avant de céder plus tard la place à Yair Lapid en vertu d'un système de rotation, doit être finalisé avant mercredi minuit (22H00 GMT).
Selon une source au fait des pourparlers, des "progrès significatifs" ont été effectué pour obtenir un accord final entre les deux hommes, malgré leurs différences politiques.
UN GOUVERNEMENT "ALTERNATIF"
Au lendemain de l'annonce de Naftali Bennett, les observateurs politiques étaient divisés.
"Une possibilité réelle a été créée (...) Un gouvernement alternatif dans tous les sens du terme", a écrit Sima Kadmon dans le journal israélien le plus vendu, Yedioth Ahronoth.
Mais, ajoute-t-elle, "ce n'est pas encore fini. De longs jours s'annoncent au cours desquels Netanyahou fera absolument tout pour renverser la vapeur."
Le journal pro-Netanyahu, Israel Hayom, a dénoncé quant à lui le rapprochement de Naftali Bennett et Gideon Saar, ancien protégé du Premier ministre sortant, avec "la gauche".
Naftali Bennett, ancien ministre de la Défense, et Yair Lapid, ancien ministre des Finances, veulent tous deux investir dans l'éducation et la santé, et éviter le marasme économique persistant dû à la pandémie de COVID-19.
Cependant, la nouvelle coalition risque de faire face à une impasse sur le conflit israélo-palestinien en raison des divergences politiques marquées entre ses partenaires.
Naftali Bennett est favorable à l'annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie occupée, tandis que ses futurs alliés de gauche pourraient plaider en faveur de la cession de territoires aux Palestiniens.
Cette épineuse question devrait être éludée par les deux leaders politiques lors des pourparlers, indique une source informée des discussions.
Les opposants de Benjamin Netanyahu mettent en avant leur volonté de mettre fin à la période sans précédent d'agitation politique, marquée par quatre élections en deux ans qui se sont terminées sans vainqueur clair.
Jugeant qu'un gouvernement de droite est encore possible, Benjamin Netanyahu a déclaré qu'une telle coalition était un danger pour la sécurité et l'avenir d'Israël.
"Que vont-ils faire pour la dissuasion d'Israël ? Comment allons-nous regarder nos ennemis dans les yeux ?", a-t-il dit. "Que feront-ils en Iran et à Gaza ?
Que diront-ils dans les couloirs du gouvernement à Washington ?"
(Dan Williams, Steve Scheer, version française Hayat Gazzane)
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