Entre Langon et le Maroc, deux frères géraient un trafic d'êtres humains.

 

  1. A Langon

Entre Langon et le Maroc, deux frères géraient un trafic d'êtres humains.

 

A Langon, deux frères ont été arrêtés par la gendarmerie Langon-Toulenne pour traite d’êtres humains. Ils faisaient venir de la main-d'œuvre du Maroc pour travailler la vigne. 

Un réseau de traite d’êtres humains a été découvert à Fargues, près de Langon (Gironde), par la gendarmerie fin avril 2023. ©Gendarmerie de la Gironde / document transmis à Tradinews Maroc.
C’est une dénonciation anonyme en avril 2023, envoyée sur la messagerie de la gendarmerie de Langon-Toulenne, qui révèle l’effroyable traite d’êtres humains organisée entre le Maroc et Langon, en Gironde. Aussitôt, les investigations des gendarmes démarrent. L’enquêteur responsable de l’affaire identifie plusieurs victimes. La brigade découvre un réseau bien organisé avec un mode de recrutement peu scrupuleux opéré par deux frères Marocains, Ouadii (l’ainé) et Aziz.

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Le frère aîné, habitant de Langon, est la tête pensante du duo. C’est lui qui organise des allers-retours au Maroc pour trouver la main-d’œuvre. Une main-d’œuvre qu’il connait bien puisqu’il recrute principalement ses amis d’enfance.

Il arnaque ses copains d’enfance au Maroc

Le Langonnais promet une vie de rêve à ses copains, résidant au Maroc. « Venez, et vous aurez un logement, une voiture de fonction, et un salaire de 1 600 euros en travaillant à la vigne. » Mais cette vie de rêve a un prix. Et pour entrer en France, il faut payer un ticket d’entrée. Ouadii demande, à chacun, entre 6 et 8 000 euros. Une somme astronomique qui sert à obtenir, d’après lui, les papiers pour séjourner en France.

Mais le rêve tourne rapidement au cauchemar. Arrivés à Langon, ils sont onze à s’être fait avoir. En réalité, ils sont entassés dans une maison insalubre à Fargues-de-Langon, sans eau ni électricité.

Exploités pour travailler dans les vignes du Sud-Gironde

« Lorsque nous sommes intervenus fin avril à l’adresse du logement, nous avons pu constater, avec l’inspection du travail, le caractère insalubre de la maison, ainsi que le mode de fonctionnement des deux frères », explique la commandante de la compagnie, le chef d’escadron Erika Escalin.

Les onze employés n’avaient bien sûr pas de contrat de travail. Quasiment pas de salaire non plus. Il suffisait simplement que le Langonnais signe des contrats avec des châteaux viticoles du Sud-Gironde, puis il encaissait l’argent en échange de sa main-d’œuvre, mais ne versait quasiment rien aux ouvriers.

L’enquête révèle qu’en 2022 l’escroc a encaissé près de 80 000 euros sur son compte, contre 14 000 euros de salaires versés à ses soi-disant copains. Lorsqu’il était au Maroc, c’est son frère qui prenait le relais pour assurer ses arrières. Tous deux ont été arrêtés par la gendarmerie et placés en détention provisoire lors de l’intervention des gendarmes fin avril 2023 dans la maison de Fargues. 

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L’un condamné, l’autre relaxé

Le lundi 19 juin, ils ont été jugés au Tribunal de Bordeaux. Ouadii a été condamné pour traite d’êtres humains dans le milieu viticole. Il écope de deux ans de prison, avec un an de sursis, et 30 000 euros d’amende.

Il a désormais interdiction d’ouvrir des comptes bancaires en France, il doit aussi quitter le territoire français à l’issue de sa peine pour une durée de cinq ans. Sa voiture et ses comptes ont aussi été saisis. Son petit-frère, Aziz, a lui été relaxé. Quant aux victimes, elles ont été prises en charge par une association. 

 

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