En Israël, Netanyahou attend encore des cadeaux de Trump !

En Israël, Netanyahou attend encore des cadeaux de Trump !




États-Unis ! 
Donald Trump a bien l’intention de savonner la planche à son successeur Joe Biden. Sur le front diplomatique, il devrait faire d’ultimes cadeaux à ceux à qui il n’a pas ménagé ses services. 

Parmi eux, un certain Benjamin Netanyahou, bien que ce dernier ait reconnu la victoire du candidat démocrate.


Devenu à son corps défendant un président intérimaire, Donald Trump continue le travail et va dès la semaine prochaine envoyer Mike Pompeo, son secrétaire d’État, pour une tournée internationale qui l'amènera notamment à Jérusalem. Toute la question est de savoir ce que Donald Trump pourra bien offrir de plus à un Benjamin Netanyahou, qu’il a déjà gâté au-delà de toutes ses plus folles espérances.

Petit rappel de cette série de cadeaux faits au Premier ministre israélien comme autant de tabous brisés : le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem ; la reconnaissance de la souveraineté de l’État hébreu sur le plateau du Golan conquis sur la Syrie durant la guerre de 1967 ; la proposition d' un « plan de paix » prévoyant l’annexion de 30% de la Cisjordanie ; couper les vivres des Palestiniens accusés d’être des « ingrats » ; et enfin le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien conclu trois plus tôt par Barack Obama et son vice-président… Joe Biden. 

À l’époque, Benjamin Netanyahou avait mené une campagne très dure y compris en prononçant un discours au Sénat contre cet accord qui, selon lui, permettait à la république islamique iranienne de se doter rapidement de l’arme nucléaire et de menacer ainsi l’existence de l’État Israël. 

Et pour finir en « beauté », les Américains ont éliminé Qassem Suleimani, le chef de la branche militaire des Gardiens de la Révolution iranienne, le fer de lance du régime. Difficile de présenter un bilan plus positif.


SANCTIONS CONTRE TÉHÉRAN
Sans surprise, Donald Trump avait la cote d’amour auprès de la majorité des Israéliens avant les élections, contrairement aux juifs américains qui ont préféré de loin son adversaire démocrate. 

Des proches de Benjamin Netanyahou et des colons israéliens espèrent malgré tout de nouveaux « gestes » de l'homme à la mèche. « Un président durant la période d’intérim dispose de tous les pouvoirs jusqu’à la dernière minute » souligne un diplomate israélien rappelant au passage que Barack Obama avec Joe Biden à ses côtés, avait refusé pour la première fois en 2016 de faire jouer le droit de veto américain contre une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU contre la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem est en 2016, un mois avant la passation de pouvoir à Donald Trump.


.Fort de ce précédent, le président encore en exercice est enclin à imposer un nouveau train de sanctions contre Téhéran, voire de mener une opération militaire limitée contre l’Iran ou ses milices alliées en Irak, en Syrie ou au Liban. Des telles initiatives auraient l’avantage de son point de vue de rendre beaucoup plus compliquée la conclusion d’un nouvel accord sur le nucléaire que prône Joe Biden, surtout si le régime des Ayatollah tombait dans le piège en réagissant à des provocations délibérées.


VERS UNE ANNEXION DU JOURDAIN ?
Pour ce qui est des Palestiniens, les colons israéliens espèrent que Donald Trump donnera dans sa dernière ligne droite son feu vert à une annexion de la Vallée du Jourdain à défaut de l’ensemble des colonies de Cisjordanie où vivent plus de 400 000 Israéliens. 

Ce scénario, qui ravirait la base des évangélistes américains pro-Trump, est toutefois dangereux car il pourrait remettre en cause une des grandes réussites du président sortant parvenu à convaincre les Émirats Arabes Unis et Bahreïn d’établir des relations diplomatiques avec l’État Hébreu. 

En échange Benjamin Netanyahou s’est engagé à ne pas monter au créneau contre la fourniture par les États-Unis de F-35, des avions furtifs américains de dernière génération, aux Émirats tout en renonçant « pour le moment » à l'annexion des colonies de Cisjordanie. Mike Pompeo va tenter dans les prochains jours de transformer l’essai en convainquant d’autres pays musulmans de reconnaître Israël.

En revanche, le Premier ministre israélien espère bien obtenir comme cadeau de départ la livraison d’armes sophistiquées, notamment des super-bombes anti-bunkers pouvant tout détruire sous une profondeur de 60 mètres, ce qui pourrait menacer les installations nucléaires que l’Iran a installées dans des sites montagneux. 

Le Premier ministre mise aussi sur une grâce présidentielle de Donald Trump qui permettrait à Jonathan Pollard, qui a passé 30 ans en prison pour espionnage au profit de l’État hébreu. 

Cet ancien agent du service de renseignements de la marine américaine s’est vu interdire à sa libération de quitter le territoire américain alors qu’il souhaite faire son « Alya » en Israël. Tous les précédents présidents ont rejeté ses demandes sous la pression de la CIA et du FBI. Donald Trump pourrait passer outre.


Par Julien Lacorie



Prochain article en rédaction >> Iran, Palestine, Israël : quelle sera la future politique de Joe Biden ?

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