Polisario : Mais où est passé Brahim Ghali ?

Polisario : Mais où est passé Brahim Ghali ?



Brahim Ghali a brillé par son absence de la scène politique, ne communiquant que par messages et lettres, alors que le mouvement séparatiste vient de déclarer la guerre au Maroc. 

Publié le 14/11/2020 à 22h57
Brahim Ghali, chef du Polisario / Archive - DR

Mais où est passé Brahim Ghali ? 

Aucune allocution ni aucune image du secrétaire général du Polisario n'a été médiatisée. 
L'habitué des médias n'a pas daigné s'exprimer sur l’opération menée, le vendredi 13 novembre, par les Forces armées royales pour libérer le passage d’El Guerguerate.

Une absence qui soulève des interrogations aussi bien dans les grandes villes du Sahara, notamment chez les partisans du Front, que parmi les Sahraouis des camps de Tindouf qui attendent de voir leur «chef». Dans pareilles circonstances les chefs de mouvements armés prennent immédiatement la parole pour rassurer ses troupes par le biais de discours ou d’enregistrements audiovisuels et non par lettre adressée au secrétaire général des Nations unies.

Pire, lorsque Antonio Guterres a voulu parler avec Brahim Ghali pour évoquer les derniers développements à El Guerguerate, ce vendredi 13 novembre, c’est Khatri Adouh en sa qualité de secrétaire général du secrétariat de l'organisation politique et chef de la délégation de négociation, qui a été mandaté pour discuter avec le Portugais.

Par ailleurs, Ghali n’a joué aucun rôle dans la campagne de communication du Polisario dénonçant l’opération des FAR. Elle a été confiée aux représentants du Front dans certaines capitales européennes et africaines. Chez le voisin de l’Est, Abdelkader Taleb Omar multiplie les déclarations à la presse algérienne. Dernière sortie en date, ce samedi soir, il était l’invité spécial de la chaîne Al Hayat TV.

Une pesante absence

Pour atténuer la pesante absence de leur chef, les lieutenants se relayent dans les capitales où le Front est présent : Mohamed Yeslem Beissat à Pretoria, Abdellah Larabi à Madrid, Bachir Abi Bouchraya à Bruxelles, Mohamed Sidi Ammar à New York.

Même les déclarations portant sur le blocage d’El Guerguerate et la préparation des milices du Front à la reprise des armes contres le Maroc ont été délégués au coordinateur des milices armées, Mohamed Ibrahim Biadillah, et Abdellah Lahbib Belal, le chef des renseignements, connu pour être le poulain du général algérien Said Chengriha.

La dernière apparition officielle de Brahim Ghali date du 7 novembre, lorsqu’il a présidé une réunion du secrétariat général. Il est loin le temps où Ghali ne ratait aucune occasion pour manifester son leadership sur le Polisario. 
En août, il avait effectué une visite d’inspection dans certaines zones tampons que le mouvement séparatiste qualifie de «territoires libérés». Ghali, à l'instar des autres cadres du Polisario, est connu pour être un adepte de la diplomatie des photos.

Cette absence n’est pas sans rappeler celle de Mohamed Abdelaziz lors de la très controversée visite de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans les camps de Tindouf en mars 2016. 
Il décedera deux mois plus tard, le 31 mai 2016.

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