Au Maroc, le packaging Spécial Saint-Valentin d’une génoise fait réagir toute la Toile !
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Au Maroc, le packaging Spécial Saint-Valentin d’une génoise fait réagir toute la Toile !
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"Tu
me manques", "Je t’aime", "Je ne peux pas t’oublier" …. le tout,
inscrit en darija (dialectal) sur les emballages d’une célèbre marque
marocaine de génoises fourrées. Il n’en fallait pas plus pour provoquer
de vives réactions sur les réseaux sociaux, faisant du nom de la marque
#Merendina l’une des tendances sur Twitter au Maroc, durant quelques
heures, dans la journée du jeudi 10 février. La cause? Le packaging
n’est pas du goût de tous, les inscriptions ont été jugés immorales par
certains consommateurs, notamment ceux qui considèrent que fêter la
Saint-Valentin va à l'encontre de leurs préceptes religieux."
Rabat, Maroc
À
l'approche de la Saint-Valentin, une marque marocaine de génoises se
retrouve au cœur d’une polémique en raison de son packaging, que
certains jugent "osé". Débats sur les réseaux sociaux et appels au
boycott, décryptage de ce phénomène avec une experte en communication.
"Tu me manques", "Je t’aime", "Je ne peux pas t’oublier" …. le tout, inscrit en darija
(dialectal) sur les emballages d’une célèbre marque marocaine de
génoises fourrées. Il n’en fallait pas plus pour provoquer de vives
réactions sur les réseaux sociaux, faisant du nom de la marque
#Merendina l’une des tendances sur Twitter au Maroc, durant quelques
heures, dans la journée du jeudi 10 février.
La cause ? Le packaging
n’est pas du goût de tous, les inscriptions ont été jugés immorales par
certains consommateurs, notamment ceux qui considèrent que fêter la
Saint-Valentin va à l'encontre de leurs préceptes religieux.
Il y a trois problèmes concernant cette affaire de Merendina : - Vous prenez les jeunes pour des débiles. - Un musulman ne fête pas la Saint-Valentin. - La promotion de la Darija pour torpiller l'utilisation de la langue arabe classique.https://t.co/yrlBuipz89
La
campagne a tellement choqué les plus conservateurs que certains
épiciers sont allés jusqu’à retirer le produit de leur boutique, tout en
appelant au boycott de la marque.
En
un rien de temps, ce qui au départ amusait la Toile s’est finalement
transformé en sujet de débat autour d’une "nécessaire protection des
mœurs" pour certains, d’une "hypocrisie ambiante" pour d’autres.
Pour certains, tout est complot visant à les pervertir et les détourner de leur religion, même l'emballage d'un biscuit.
Va comprendre ! Dans le pays où des hommes
refusent de vendre une génoise fourrée avec inscrit sur l’emballage un
«je t’aime» ou «tu me manques», d’autres hommes en mode salaf n’ont
aucun scrupule à vendre de la lingerie motif léopard à la clientèle
féminine 😅 pic.twitter.com/4y8aBIo44V
Contactée
par Sputnik, Khadija Idrissi Janati, experte en communication et en
relations publiques, estime que cette polémique est en réalité
révélatrice de nombreux maux de la société arabe.
"Le
fait d’avoir des voix qui s’élèvent contre une marque qui inscrit sur
ses packagings des déclarations d’amour, avec des mots qui n’ont rien de
vulgaire, et qui ne sont interdits ni par nos codes sociaux ni par la
religion, nous pousse à penser cette société où certains rejettent les
valeurs de l’amour, les considérant comme tabou, "hchouma" [honteux]
voire parfois haram [péché]. Pourquoi une telle relation avec l’amour ?", s'interroge l’intervenante.
Elle ajoute:"On
se dirige vers une polarisation de la société avec d’un côté les ultra-
conservateurs et de l’autre les ultras-libéraux. Au centre, on n'a plus
grand-chose. Il ne reste plus que des personnes qui veulent imposer
leur point de vue."
Les réseaux sociaux, amplificateurs des maux sociétaux.
Comment
expliquer qu’en l’espace d’une semaine seulement, le Maroc a basculé
d’un élan d’humanisme, de communion et d’entraide suite à la tragédie du petit Rayan, à un mouvement de rejet de ces valeurs même d’amour, se demandent certains sur la Toile marocaine ?
Pour
la spécialiste, il faut souligner d’une part que les réseaux sociaux
ont un rôle d’amplificateur des réactions, avec l’objectif de
convaincre, par la forme, les montages ou les vidéos...Ils ont aussi un
rôle de sensibilisation à une cause et le pouvoir de rallier une
communauté, constate-t-elle.
" Leur rôle devient crucial, avec un
impact immédiat et dont les limites ne sont plus définies. Ce qui est
intéressant ici, c’est que l’on peut faire passer les gens à l’action.
On lance une campagne et elle a un véritable impact dans la vie réelle".
Par
ailleurs, cette réaction serait également le résultat d’un long cumul
chez les consommateurs.
En effet, la même marque n’en est pas à sa
première polémique. Il y a quelques années, une campagne vidéo mettant
en scène deux jeunes amoureux avait également fait réagir la Toile, car
jugée par certains comme inappropriée pour un pays arabe et musulman,
dont il faudrait protéger les mœurs.
Selon l’experte, "les Marocains estiment probablement que ne pas réagir maintenant ouvrirait la porte à des campagne plus ‘osées’".
Un bon coup de buzz ?
Une
chose est sûre, la marque aura réussi à faire parler d’elle durant
plusieurs jours. Les avis divergent toutefois entre ceux qui saluent une
campagne remarquable et ceux qui parlent d’un gros ratage. Pour Khadija
Idrissi Janati, la situation peut être interprétée des deux manières. "La marque profite actuellement de ce bad buzz. Certains se sont déplacés chez l’épicier pour voir le produit, d’autres ontété agréablement surpris par le contenu qu’ils ont aussitôt relayé en taguant la marque". Certaines marques ont même saisi la perche pour leur propre communication.
Mais
cette polémique aurait peut-être fait perdre des clients à la marque, à
cause du boycott lancé par certains épiciers. Il n'en demeure pas moins
que le résultat final dépendra de la réaction de l’enseigne, estime
l’interlocutrice de Sputnik, qui conclut: "L’idée est créative,
intéressante et engageante. Et le pouvoir des réseaux sociaux montre si
l’initiative crée de l’engagement ou pas".
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