Maroc-Espagne : Madrid ne semble pas vouloir franchir le pas vers la réconciliation !
1 janvier 2022 Si l’on s’en tient à la presse espagnole, l’Espagne a toujours une dent envers le Maroc malgré des gestes et paroles dits de « bonne volonté » du roi Felipe VI.
C’est ainsi que les réactions ont jailli de toutes parts en réponse au briefing de Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement au sortir du Conseil de gouvernement à propos du voisin ibérique.
Lors de son point de presse, Baitas avait indiqué que « concernant l’Espagne, le Roi Mohammed VI, a évoqué, – lors de son discours à l’occasion du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple -, l’importance des relations stratégiques entre Rabat et Madrid . L’Espagne a exprimé son ambition, mais pour qu’elle soit consolidée, nous avons besoin de beaucoup de clarté« .
Pour EFE « le Maroc a cru bon d’accroitre la pression sur l’Espagne pour qu’elle modifie sa position avec le Sahara. Après toute une semaine au cours de laquelle le gouvernement avait envoyé divers messages à Rabat pour faire avancer la réconciliation entre les deux pays qui permettrait de clore la crise ouverte en mai dernier. L’Exécutif marocain a répondu ce jeudi avec la plus grande froideur : sans une avance de l’Espagne dans la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara ne mettra pas fin à la crise ».
De son côté, El Mundo souligne que « le ministre des Affaires étrangères, José manuel Albares , avait affirmé avoir porté l’affaire du Sahara à la Maison Blanche lors d’un déplacement aux Etats-Unis. Albares a expliqué, que le secrétaire d’Etat américain, Tony Blinken , s’était mis d’accord avec lui pour s’allier afin de résoudre ce conflit qui n’a que trop duré et pour lequel une solution doit être trouvée. Une déclaration exceptionnelle, considérant que les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara en décembre 2020, à l’origine de la situation actuelle« .
Mais officiellement tout cela n’est que foutaise car, le Département d’Etat américain publiait après que le ministre espagnol des Affaires étrangères se soit pourfendu en faux, les allocutions de Blinken et Albares lors du pré-briefing leur dite-réunion et il n’était nullement question.
Les sujets abordés, furent l’OTAN, la Russie, l’Ukraine, le Sahel et l’Europe mais sans mentionner la question du Sahara. Ce qui a fait dire à nombre de politologues spécialisés dans la question du Sahara, dont Tajeddine Husseini, que l’Espagne via Albares voulait profiter de la tension entre les Etats-Unis et la Russie dans la crise ukrainienne pour faire avancer ses pions en faveur de l’Algérie et du polisario.
En effet, l’Espagne veut soutirer le maximum des Etats-Unis en échange du soutien fort que les Américains cherchent auprès de l’Europe dans le conflit russe en Ukraine. Par ailleurs en début de semaine à Madrid, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez avait faussement nié devant la presse, avoir soulevé le différend du Sahara avec son homologue allemand, Olaf Scholz en visite en Espagne.
Mercredi soir, le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch , avait bien exposé la position de Rabat quant à son Sahara, demandant à tous ceux qui veulent être les alliés du Maroc, « fidélité à la cause nationale du Sahara », donnant au passage l’exemple de l’Allemagne. Ila en ce sens mis en avant la déclaration allemande soutenant le « plan d’autonomie » du Maroc pour le Sahara en tant que « contribution à un accord de paix ». Cela voudrait dire que l’Allemagne serait en passe de renoncer à l’autodétermination pour soutenir une autonomie au sein du Maroc, ce que propose Rabat.
A priori l’Espagne ne semble pas encore disposée à franchir le pas car si l’on en croit El Mundo « le pas de renoncer à l’autodétermination du peuple sahraoui pour soutenir l’autonomie au sein du Maroc est celui que l’Espagne ne franchit pas et, selon la version officielle du gouvernement, n’entend pas franchir ».
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