Alors que la tension s’accumule à travers le pays entre policiers et délinquants des quartiers sensibles, les propos gratuits de l’influenceuse ont ulcéré Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP.
Des propos diffamatoires ou simplement vulgaires ?
La jeune policière a interpellé directement l’animateur Arthur: «diffamation et insulte sordide contre des policiers. Des millions d’impacts sur nos enfants. Vous cautionnez cette influence?» Et ailleurs: «elle s’appelle Alix Desmoineaux, suivie par près de 2 millions d’ados et jeunes adultes. 2 millions qui trouveront normal de nous traiter de “fils de p*tes”.» En clair: pour contrer un exemple aussi déplorable, les policiers veulent une peine exemplaire.
Le Secrétaire-général du syndicat, Yves Lefèvre, en a rajouté dans son courrier à Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur: «ce sont avant tout des propos délictueux à l’encontre de notre institution et de celles et ceux qui la représentent», a-t-il martelé, refusant d’écarter l’insulte par sa seule «vulgarité.» Ainsi a-t-il exigé que l’auteur soit traduite devant la justice «pour outrage et incitation à la haine contre les représentants des forces de l’ordre.»
Que risque vraiment Alix Desmoineaux ?
Mais la starlette risque-t-elle d’être condamnée? L’avocat Guillaume Jeanson, porte-parole de l’Institut Pour la Justice (IPJ) a précisé à Sputnik que la peine dépendra du fondement retenu. L’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique fait en effet encourir des peines d’un an de prison et de 15.000 euros d’amende, suivant l’art. 433-5 du Code de procédure pénale. L’incitation à la haine semble toutefois plus complexe en l’espèce. Elle relève en effet selon notre interlocuteur «davantage d’hypothèses de personnes attaquées à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, etc.»
Évidemment, la loi Avia, visant à faire retirer les «propos haineux» sur les réseaux sociaux sous 24h, adoptée par l’Assemblée nationale le 13 mai dernier, n’est pas encore entrée en vigueur. Elle doit de surcroît «passer sous Les Fourches caudines du Conseil constitutionnel.» Aussi la loi anti-fake news, promulguée quant à elle en 2018, cible-t-elle «avant tout les manipulations d’information survenant dans le cadre de campagnes électorales.»
Lui «déciller les yeux» sur le quotidien des policiers?
Ainsi Me Guillaume Jeanson ouvre-t-il de préférence la voie de la diffamation ou, «plus probablement encore», celle de l’injure publique. Les faits s’avèrent en effet imprécis selon le porte-parole de l’IPJ. Or, de telles voies de droit, qui se fondent sur la loi relative à la presse de 1881, mènent à des sanctions essentiellement financières.
Mais alors, comment punir de tels propos, proférés publiquement? Pour le porte-parole de l’IPJ, «il serait intéressant d’imaginer pour un primodélinquant une réponse pénale concrète, plutôt qu’une sanction purement symbolique et inutile». Laquelle? «Un très court travail d’intérêt général, ou une sorte de stage, qui pourrait se tenir auprès d’un service d’accueil des victimes.»
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