Comprendre les origines du conflit entre la Russie et l’Ukraine !

 

Comprendre les origines du conflit entre la Russie et l’Ukraine !

Guerre entre l'Ukraine et la Russie

En un an de guerre en Ukraine, la métamorphose du groupe paramilitaire russe Wagner

Tabou jusqu’à l’an dernier, l’armée privée au service des intérêts russes est sortie de l’ombre récemment. Jusqu’à devenir incontournable, en particulier sur le front du Donbass. Retour en treize dates sur l'évolution de l'organisation.
 
Le 22 févr 2023

Défaites en série pour les identitaires

Rapprochement entre l’Ukraine, l’UE et l’Otan dès 2005, retour de la coopération avec la Russie en 2010, révolution de Maidan réprimée en 2014… Retour historique sur le conflit qui oppose Moscou et Kyiv, alors que l’armée russe a attaqué militairement l’Ukraine le 24 février 2022.
Par Bendriss Chahid
Publié le 22 février 2022 à 17h33

Alors que le président russe, Vladimir Poutine, a décidé d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022, retour sur des décennies de tensions entre Kyiv et Moscou.

 

Quelles sont les origines du conflit ?

Ancienne république soviétique devenue indépendante en août 1991, l’Ukraine est une zone-tampon entre la Russie et l’Europe. Le pays de 44 millions d’habitants était divisé avant l’invasion du 24 février entre une majorité pro-occidentale, à l’ouest, et des séparatistes pro-russes qui refusent de couper le cordon avec Moscou. Environ 17 % de la population est d’origine russe. Au début de la guerre, la partie orientale du pays était majoritairement russophone.

L’élection du président réformateur pro-occidental Viktor Iouchtchenko (2005-2010) a marqué le début du rapprochement de Kyiv avec l’Union européenne et de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), alliance militaire créée en 1949 pour faire face à la «menace soviétique». Une nouvelle proximité impensable et insupportable pour le chef du Kremlin, qui craint alors une menace pour la sécurité de son pays.

 

Pourquoi l’année 2014 marque-t-elle un tournant ?

Elu en 2010, Viktor Ianoukovitch, le nouveau chef de l’Etat ukrainien favorable à Moscou, met un terme trois ans plus tard à l’accord d’association avec l’UE au profit de la coopération avec la Russie. Une décision qui provoque des manifestations massives sur la place de l’Indépendance (Maidan) à Kyiv, où sont réunis entre 200 000 et 500 000 manifestants pro-européens qui réclament la fin du pouvoir autoritaire de Ianoukovitch.

La révolution, violemment réprimée par les forces de l’ordre (plus de 80 morts et près de 2 000 blessés), conduit à la chute du président, le 22 février 2014. Vladimir Poutine profite du conflit pour annexer la Crimée, une péninsule stratégiquement importante sur la mer Noire. La population locale approuve ce rattachement à la Russie à une écrasante majorité (plus de 96 %) à l’issue d’un référendum condamné par la communauté internationale. Les premiers combats éclatent lorsqu’une partie des provinces de Donetsk et de Louhansk, dans le Donbass ukrainien, s’autoproclament «républiques populaires» après des référendums jugés eux aussi illégaux. Aucun Etat ne les reconnaissait jusqu’au 21 février 2022, lorsque Moscou a décidé de le faire, trois jours avant de lancer l’invasion du territoire ukrainien.

 

Pourquoi la situation a-t-elle dégénéré en 2021 ?

Pour la plupart des Ukrainiens, la guerre totale engagée par la Russie contre l’Ukraine en février 2022 n’est donc que le dernier épisode d’un conflit inachevé de huit ans. Malgré la signature des accords de Minsk entre Kyiv et Moscou, sous le patronage de la France et de l’Allemagne, censés mener à une sortie du conflit, les combats ininterrompus dans le Donbass ont fait plus de 14 000 morts depuis 2014.

La situation s’est envenimée en novembre 2021, lorsque Washington a demandé à la Russie des explications sur des mouvements de troupes «inhabituels» à la frontière ukrainienne. En avril, Moscou avait déjà massé des soldats près de l’Ukraine et en Crimée annexée, avant de retirer une grande partie de ses troupes.

La Russie accuse de son côté les Occidentaux de livrer des armes à Kyiv et de mener des exercices militaires «provocants» dans la région. Vladimir Poutine, souhaitant redéfinir l’architecture sécuritaire sur le continent européen, qu’il juge défavorable à la Russie, a exigé de la part de Washington des «garanties» écrites, dont l’assurance que l’Ukraine n’adhérera jamais à l’Otan, des demandes inacceptables pour les Occidentaux.

 

Où en est l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan ?

L’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique représente depuis la fin de la guerre froide l’un des objectifs stratégiques du pays pour contrer l’influence de Moscou. En avril 2008, lors du sommet de Bucarest, tous les membres de l’Otan ont fait valoir à Kyiv une perspective d’adhésion, sans annoncer de calendrier.

La crise de 2014 a marqué une accélération de la coopération entre l’Alliance atlantique et Kyiv, sans toutefois apporter de réponses aux aspirations euro-atlantiques de l’Ukraine. En juin 2020, le pays est néanmoins devenu l’un des six pays partenaires «nouvelles opportunités» de l’Otan, augmentant un peu plus la collaboration entre Kyiv et les membres de l’Otan. Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réaffirmé son souhait que son pays rentre dans l’organisation, réclamant un calendrier d’adhésion «clair et réalisable».

 

Quelle est la position de l’UE et des Etats-Unis ?

La crise ukrainienne illustre le bras de fer auquel se livrent Washington et Moscou depuis la fin de la guerre froide. Les Etats-Unis ont très vite pris au sérieux la menace russe, le président Joe Biden allant même jusqu’à évoquer un risque de «guerre mondiale» en cas de confrontation entre soldats américains et russes si des opérations de sauvetage devaient avoir lieu en Ukraine. 

Tout en dénonçant une «invasion imminente» à l’hiver 2022, l’administration américaine a multiplié les rendez-vous diplomatiques avec les Russes. Sans pouvoir empêcher la guerre de haute intensité qui a suivi.

 

 

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