Confinement : Le conseil scientifique déconseillait une rentrée scolaire en mai.


Confinement : Le conseil scientifique déconseillait une rentrée scolaire en mai.

Le Conseil était de son côté favorable à ce que les crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu’en septembre. Une rentrée scolaire en mai est une « décision politique ».




Le ministre français de l’éducation et de la jeunesse, Jean-Michel Blanquer, à l’Assemblée nationale à Paris, le 21 avril 2020.


(JACQUES 
WITT / AFP)


Renvoyer les enfants à l’école à partir du 11 mai est une « décision politique » dont le Conseil scientifique du gouvernement a « pris acte » en recommandant notamment le port du masque dans les collèges et les lycées, mais l’instance proposait pour sa part d’attendre plutôt septembre.
« Le Conseil scientifique a pris acte de la décision politique de réouverture prudente et progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques », souligne l’instance présidée par le professeur Jean-François Delfraissy, dans une note mise en ligne samedi soir.

« Enjeux sociétaux »

Le Conseil était de son côté favorable à ce que les crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu’en septembre, souligne-t-il dans un second avis publié en même temps, portant sur les mesures nécessaires à un déconfinement.
Le président Emmanuel Macron a annoncé le 13 avril la réouverture des crèches, écoles, collèges et lycées en évoquant notamment les enfants « privés d’école sans avoir accès au numérique et ne (pouvant) être aidés de la même manière par les parents ».

Le Conseil scientifique, dans son avis daté du 20 avril, reconnaît aussi l’existence d’« enjeux sociétaux »« en particulier pour les enfants ayant fait l’objet d’un signalement et leur famille, l’absence d’école pouvant favoriser des situations de maltraitance ».
L’annonce de cette réouverture des établissements scolaires suscite de nombreuses oppositions depuis l’annonce du président de la République, tant de la part de parents que d’enseignants, dont les syndicats ont dénoncé le flou des modalités.

Port du masque « impossible » en maternelle

Cette semaine, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a esquissé les pistes d’un retour à l’école étalé à partir du 11 mai sur trois semaines par niveau de classe, avec des groupes de quinze élèves maximum. Précisant que si une famille ne voulait pas envoyer son enfant à l’école, ce serait possible mais avec l’obligation de suivre l’enseignement à distance.

Dans sa note, le Conseil scientifique propose une liste de mesures strictes pour adapter les règles de distanciation sociale au milieu scolaire. Des mesures détaillées sur dix pages qui devraient éviter « la fermeture de tout un établissement en cas de découverte d’un cas positif ».
Premier point: le masque antiprojections, industriel ou artisanal, doit être obligatoire dans les collèges et les lycées, pour les élèves comme pour le personnel, préconisent les scientifiques chargés d’éclairer le gouvernement.
« Pour les collégiens/lycéens pour lesquels la compréhension est bonne et l’éducation au port de masque est possible, le port de masque doit être obligatoire », tranche le Conseil, considérant en revanche le port du masque « impossible » en maternelle.

Lorsqu’ils ne peuvent pas porter de masque, notamment pendant les repas, « les élèves et le personnel des établissements scolaires devront s’organiser pour respecter la règle de distanciation sociale ».

Déjeuner en classe

Les établissements, nettoyés plusieurs fois par jour, devraient faire en sorte que les élèves d’une classe ne croisent pas les élèves d’une autre classe ou que les élèves d’un même niveau ne croisent pas les élèves d’un autre niveau. Et, « si c’est possible », qu’ils déjeunent tous en classe, à leurs bureaux qui devront être notamment écartés d’un mètre en classe.

Pour aller à l’école, « une multiplication de l’offre » devrait « permettre de réduire la densité des élèves dans les transports scolaires ».
La lutte contre le nouveau coronavirus se jouera aussi à domicile: les parents sont invités à prendre la température des enfants chaque jour avant le départ pour l’école.


Concernant les tests, le Conseil scientifique considère qu’un dépistage massif des élèves et de l’ensemble du personnel « n’est pas envisageable », car il concernerait plus de 14 millions de personnes et devrait être renouvelé régulièrement (tous les 5-7 jours) pour être efficace.
Jean-Michel Blanquer a précisé samedi soir sur Twitter que la note du Conseil sur les écoles servirait de « base » pour « l’élaboration du protocole sanitaire annoncé pour donner un cadre sûr au déconfinement scolaire ».


Le Premier ministre Edouard Philippe doit présenter mardi à 15H00 le plan du gouvernement sur le déconfinement.


Commentaires