Me Ouahbi : « Le PAM rejette le projet de loi sur les réseaux sociaux qui vise à museler les Marocains »


LibertésMe Ouahbi : « Le PAM rejette le projet de loi sur les réseaux sociaux qui vise à museler les Marocains »


28 avril 2020

Les démons du passé sont-ils de retour? Et pour cause, l’avocat Abdellatif Ouahbi qui en même temps le secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM) a dénoncé mardi le projet de loi 20.22 relatif aux réseaux sociaux au Maroc, notamment Whatsapp, Facebook et YouTube, qui a été examiné récemment par le Conseil de gouvernent.

En substance, ce projet prévoit de nombreuses sanctions privatives de liberté, qui peuvent aller jusqu’à 5 ans de prison, ainsi que des amendes pouvant atteindre les 10 millions de centimes.

« J’ai été choqué par ce projet de loi qui vise à museler les Marocains… c’est inacceptable », a expliqué Me Ouahbi.

Et d’ajouter : « Au sein du PAM, c’est l’indignation et le rejet de ce texte car c’est une atteinte flagrante à la liberté d’expression… ».

Ironie du sort, le projet de loi 20.22 décrit par ses détracteurs comme étant une véritable « muselière », a été introduit par un ministre membre du PJD et qui « n’est autre que le ministre des Droits de l’Homme, Mustapha Ramid », note Me Ouahbi.



+ Face à la pandémie, les Marocains doivent être plutôt unis et non impliqués dans des débats conflictuels +

Au sein du gouvernement, le projet a provoqué des désaccords, et pour sortir de l’impasse, El Othmani a proposé la création d’une commission ministérielle pour trouver une formule acceptable avant de le présenter devant le Parlement, affirme-t-on.

« No pasarán », affirme Me Ouahbi, dans une allusion à un rejet de ce projet de loi par la majorité des élus du peuple.

Au cœur de cette controverse qui fait tâche d’huile ce mardi sur la Toile un sujet tabou, celui de « al-Moqata » ou l’appel au « boycott » de produit made-in-Morocco, entre autres…

Me Ouahbi explique son point de vue en ces termes : « Dans une démocratie, tout comme c’est le droit des entreprises du secteur privé de faire leurs annonces publicitaires, les citoyens ont aussi le droit de boycotter les services ou marchandises dont ils ne sont pas contents ni satisfaits … ».

Par ailleurs, relève-t-il, ce projet est « un mélange de lois coercitives qui existaient dans le Code pénal… et des dispositions qui sont soumises à d’autres conditions… tout ça est inacceptable en termes de respect des libertés et des droits de l’homme ».

Le leader du PAM a attiré l’attention du gouvernement El Othmani sur le fait que le Maroc traverse en ce moment « une situation particulière » due à la pandémie du coronavirus où « les Marocains doivent être unis et non impliqués dans des débats conflictuels … ».

« A bon entendeur salut », ajouta-t-il.



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