Quand Dupond-Moretti ne voulait pas entrer au gouvernement...


Quand Dupond-Moretti ne voulait pas entrer au gouvernement...


07/07/2020 07:20

«Je suis sûr que je ne veux pas faire de politique», avait assuré le célèbre avocat, nommé garde des Sceaux lundi, dans un entretien à Marianne en 2018. À l’époque, il faisait déjà part de son admiration pour Emmanuel Macron.




En avril 2018, il ne semblait pas y avoir le moindre doute. Le célèbre et très médiatique avocat Éric Dupond-Moretti, nommé lundi 6 juillet ministre de la Justice, assurait qu'il ne se lancerait pas en politique. 
Il avait même à l'époque balayé la question des journalistes de Marianne qui lui demandaient s'il accepterait d'être Garde des Sceaux. «Non ! (rires) Que voulez-vous que j'aille faire là-bas ?», avait répondu Éric Dupond-Moretti. 
Avant de poursuivre, affirmatif : «Je suis sûr que je ne veux pas faire de politique. On m'a fait quelques propositions déjà».

«Si les gens peuvent se réunir, je trouve que c'est pas mal»
S'il a donc depuis changé d'avis, acceptant de remplacer Nicole Belloubet, l'avocat soutenait déjà à l'époque le chef de l'État. «J'aime bien ce Macron. Il est jeune. Il arrive de nulle part. Il a fracassé de vieux concepts et clivages qui méritaient de l'être. Il a choisi un opposant politique comme premier ministre, ça a beaucoup d'allure : si les gens peuvent se réunir, je trouve que c'est pas mal», avait indiqué cet homme de gauche, mais jamais encarté dans un parti politique. «Il a redonné à la présidence un certain lustre. 
Et je trouve que Brigitte Macron est une fille brillantissime. Après, j'arrête, je ne veux pas être traité d'hagiographe de Macron !», avait-il même évoqué.

Sa nomination n'a pas réjoui tout le monde de la Justice. Éric Dupond-Moretti est notamment connu pour ses violentes invectives à l'encontre des magistrats. L'USM, le principal syndicat de la magistrature, a ainsi vécu sa nomination comme «une déclaration de guerre». 

«Éric Dupond-Moretti semble détester les magistrats qu'il ne se prive pas d'insulter régulièrement, il souhaite la suppression de l'École nationale de la magistrature (ENM), la scission du corps (siège/parquet), soit tout l'inverse de ce que porte l'USM», a raillé Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats.

Du côté de la politique, Marine Le Pen a, elle, déploré sur Twitter la nomination d'un «militant d'extrême gauche qui souhaite l'interdiction du RN, premier parti de l'opposition». «Ça promet...», a raillé la présidente du Rassemblement national. 

En 2015, Éric Dupond-Moretti avait en effet proposé d'«interdire» le RN, affirmant que «c'est un parti qui n'est pas républicain».


Commentaires