Remaniement : Ces copains qui gouvernent depuis 15 ans.


Remaniement : Ces copains qui gouvernent depuis 15 ans.

Les Français croient être en démocratie en votant et changeant de Président, en réalité ils sont dans une démocrature : sous Hollande, Sarkozy, Macron, on retrouve les mêmes au pouvoir, tous reconduits lors du dernier « changement de gouvernement », changement qui n’est qu’illusion. Castex, Revel, Fatome, Kohler,… on prend les mêmes et on recommence.
Qui sont donc ces « conseillers », experts du jeu des chaises musicales, qui nous gouvernent ? 
Dans le privé, on devient conseiller après avoir acquis une expérience dans un domaine, dans l’administration on devient conseiller dans tous les domaines après 2 ans d’ENA où l’on apprend à parler la langue de bois.
Le Monde du 7 aout 2017 écrivait : « le Président de la République, son Secrétaire général et son Conseiller spécial (Ismaël Emelien) concentrent tous les pouvoirs.
 A trois, ils dirigent la France ». Comment se fait-il ? Le Président, élu, nomme le Premier ministre, pour faire SA politique. Qui le choisit et le contrôle ? 
C’est là qu’intervient le Secrétariat de l’Elysée. Une petite cellule, qui, avec le Président, choisit le Premier ministre. Ensuite ensemble ils choisissent les ministres, et surtout les directeurs de cabinets de ces ministres, qui sont sous leurs ordres, non sous ceux du ministre, ce dernier n’étant là que pour présenter cette politique, décidée à l’Elysée et Matignon. C’est pour cela que vous pouvez voir un Ministre un jour à l’éducation, un jour à la santé, un jour à la culture. 

On ne leur demande aucune compétence dans leur ministère. Les députés ? Ils doivent voter comme on leur dit de voter, sinon ils perdent leur investiture aux élections suivantes. Ils doivent choisir : carrière ou convictions personnelles.
Le Secrétaire Général actuel est Alexis Kohler, ENA, après avoir été sur les bancs de SciencePo avec Edouard Philippe. Grand copain de Macron (SciencePo-ENA), la paire ayant été mise en cause dans le fiasco fiscal de la taxe sur les dividendes retoquée par la Cour de Justice de l’Union Européenne et le Conseil Constitutionnel, fiasco à 10 milliards, payés par le contribuable. 
Le Premier ministre, choisi par le Président et ses amis de l’ENA, est donc Jean Castex (SciencePo-ENA), succédant à Edouard Philippe, autre SciencePo-ENA (au passage : PS, RPR, UMP, LR, SE Macron). Il a par le passé remplacé Raymond Soubie à l’Elysée de Sarkozy (conseiller en affaires sociales puis Secrétaire général adjoint). Raymond Soubie, autre SciencePo-ENA, restera toujours pour moi Monsieur « diminuer l’offre pour diminuer la demande », qui a conduit à interdire à nos enfants de faire médecine, obligeant certains à aller se former en Belgique ou en Pologne, à faire venir plus de 10 000 médecins à diplômes étrangers, insuffisant pour pallier à la pénurie organisée, à la désertification des campagnes et des rendez-vous à 6 mois en ville. 

Notre Premier ministre n’est jamais resté plus de 2 ans au même poste, pas assez pour mettre en route de vraies réformes, voir le résultat, et assumer les conséquences de celles-ci. C’est une constante dans l’administration française, une règle enseignée à l’ENA. Pour ses derniers postes, délégué interministériel aux JO, délégué interministériel aux grands évènements sportifs, président de l’Agence Nationale du sport (et une Agence de plus, autre spécialité de l’ENA), monsieur déconfinement, soit 4 postes en 4 ans, tous très formateurs pour devenir Premier ministre. (Postes à 160 000 euros/an, + 50 000 pour ceux de maire et Conseiller général, 3 postes bien entendu exercés à plein temps).
Nicolas Revel, SciencePo-ENA, qui devient directeur de cabinet du Premier ministre, est ancien Secrétaire général adjoint de l’Elysée, ayant pris la suite de Castex en tandem avec Macron sous Hollande, et ancien directeur de la CNAM, poste aujourd’hui refilé à Fatome, qui quitte le poste de directeur adjoint, toujours du Premier ministre.
Que peut-on mettre à l’actif de ces gens-là ? Il en est un que je connais bien, Thomas Fatome, ENA, conseiller à la santé de Sarkozy, il a été Directeur de la Direction de la Sécurité Sociale (DSS), ayant suivi la dégringolade du RSI, dont j’ai présidé la plus grosse des 30 caisses pour démissionner après 18 mois, après avoir constaté que le Président n’était là que pour le titre, tout se faisant ailleurs. Qu’est ce qui a été fait pour le mettre sur les rails et éviter les problèmes ? Rien, jusqu’à l’équivalent d’une faillite , une première en France pour une d’une caisse maladie et retraite. Qu’a-t-il fait pour redresser la barre ? Rien, tout comme cet autre ENA, sorti du Cabinet de Borloo, nommé directeur en attendant sa retraite. Je l’ai toujours vu en spectateur aux Conseils d’Administration. 

La CIPAV autre caisse de retraite, avec moult problèmes : un directeur maintenu et promu directeur de la CNAVPL, malgré une condamnation dans l’exercice de ses fonctions. Mon directeur n’aurait pas eu droit aux mêmes égards. Un Président soutenu, tant dans sa caisse qu’ensuite à la CNAVPL avec le soutien des syndicats amis de Fatome (UNAPL et Dr Chassang, premier et seul médecin à se réjouir de cette nomination), alors qu’il avait été élu dans l’illégalité (pas à jour de ses cotisations), en toutes connaissance de cause du directeur de la SS. 

Je n’aurais pas eu droit aux mêmes égards. Un autre énarque ami, balancé ensuite directeur de de la CIPAV, malgré un conflit d’intérêt, car il est illégal que le directeur d’un organisme de contrôle devienne directeur d’un organisme qu’il vient de contrôler. Monsieur Fatome applique la Loi différemment. Il y a eu aussi la réforme des placements des caisses de retraites à son actif : décret inutile, très mal ficelé, inapplicable avec depuis des années sanction du Conseil d’Etat, modifications par ses successeurs, reports, et toujours pas appliqué tellement c’est inutile, néfaste et inapplicable. 

Devenu directeur adjoint du cabinet  Premier ministre, du fait de ses anciennes compétences il a piloté la réforme des retraites (rejetée par toutes les caisses), ce qui lui a valu d’être traité de con par le Haut-commissaire aux retraites Delevoye (je n’aurais jamais osé, mais je n’en pense pas moins). Il a aussi été en première ligne pour la gestion du Covid avec Alexis Kohler, on a vu les résultats.
A ce propos, en ce qui concerne les masques, il y a les élus, les ministres que l’on accuse et qui n’étaient pas là, mais aussi les « conseillers » de l’ombre, présents du début à la fin. Ainsi Thomas Fatome était conseiller santé sous Sarkozy lorsqu’a été décidé la diminution des stocks, il était directeur de la SS, premier financier de la réserve sanitaire (Eprus), chargée de gérer les stocks sous Touraine, et il était directeur de cabinet adjoint du premier ministre lors de la gestion inefficace de la pénurie sous Macron.
Pour terminer j’ajouterai qu’il est profondément anti démocratie, n’hésitant pas à pondre un décret en plein mois de juillet pour virer un Président de caisse qui a le culot de ne pas faire allégeance à l’énarchie, également pour accéder aux demandes des syndicats amis cités plus haut. Peu importe le choix des électeurs de la caisse, le sien passe avant. 
Cette attitude antidémocratique est aussi une dérive de l’ENA, où l’on apprend sans doute aux élèves qu’ils sont supérieurs aux élus, qui sont à leur service et non l’inverse. Cette école a été créé sous De Gaulle, je cite : « pour démocratiser l’accès à la haute fonction publique de l’Etat ». Cette volonté de démocratie a sombré dans le népotisme * et le despotisme**. Je n’ai rien contre ce genre d’école, mais il est scandaleux qu’ils soient embauchés à vie au prétexte que l’Etat leur paye 2 ans d’études. Leur monopole aux frais du contribuable n’est pas prêt de s’arrêter, ils sont maintenant 6 500, et c’est eux qui mettent cela en place et s’embauchent mutuellement.
La plupart de ceux que j’ai cité ont été « embauchés » par la Cour des Comptes. Cet établissement embauche des gens dont elle n’a pas besoin, qui vont ailleurs, reviennent quand ils veulent (souvent pour la retraite), et « cela ne coûte rien, c’est l’Etat qui paye », comme disait cet autre SciencePo-ENA devenu Président. Les organismes contrôlés par cette Cour, se feraient taper sur les doigts pour un tel nombre d' »emplois fictifs », mais ici, tout est bien organisé, les contrôleurs se contrôlant eux-mêmes. Toute est bien organisé, bien huilé, bien verrouillé.
Voilà pour ceux qui nous gouvernent réellement, toujours en poste, se distribuant les postes entre eux, quel que soit le choix des électeurs : Sarkozy, Hollande, Macron. 
Députés, Sénateurs, réveillez-vous et reprenez la main sur l’Administration qui a inversé les rôles, avec les résultats que nous constatons.
*Népotisme = tendance de certains dirigeants institutionnels, à favoriser l’ascension des membres de leurs familles dans la hiérarchie qu’ils dirigent, au détriment des processus de sélection ordinaires et du mérite.

** Despotisme = forme de gouvernement qu’Aristote jugeait propre aux sociétés serviles où l’autorité est exercée par un despote qui, seul et sans le concours de la loi, règne avec un pouvoir politique absolu et arbitraire.


Gérard Maudrux

Par GÉRARD MAUDRUX

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