En Allemagne, la plus importante communauté turque à l’étranger se rend aux urnes depuis ce jeudi pour un scrutin qui doit départager le président Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection, et son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu.
Ils sont 1,5 million. Les Turcs vivant en Allemagne ont commencé à voter pour les élections présidentielle et législatives turques ce jeudi, dans 26 différents bureaux de vote répartis dans tout le pays. Ils ont jusqu'au 9 mai pour glisser leur bulletin dans l'urne.
Parmi eux, beaucoup sont des descendants des travailleurs émigrés «invités» à contribuer au miracle économique allemand des années 1960 et 1970. Ils forment de loin le plus gros contingent de cette diaspora forte de 3,4 millions d’électeurs répartis dans 73 pays dans le monde.
Tous les instituts de sondage annoncent un score serré avant le scrutin du 14 mai qui doit départager le président turc Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa réélection, et son principal rival, Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, candidat de l’Alliance nationale qui réunit six partis de l’opposition.
La Communauté turque d’Allemagne (TGD) a décrit ces élections comme un «sujet très important» pour les Allemands d’origine turque et les Turcs vivant en Allemagne. Parmi les sujets au cœur des préoccupations des électeurs, la TGD a cité la situation économique et la forte inflation en Turquie.
Colère contre la flambée des prix
Âgé de 69 ans, Recep Tayyip Erdogan doit affronter la colère de la population qui souffre de la crise et lui reproche la réaction tardive du gouvernement après le tremblement de terre de février, qui a tué plus de 50 000 personnes. La flambée des prix, avec une inflation à 50,51% sur un an, et la dépréciation accélérée de la monnaie rendent le coût de la vie de plus en plus difficile à supporter pour la plupart des Turcs.
«Je suis ici parce que la situation en Turquie est terrible actuellement», a confié Kutay Yilmaz, 29 ans, interviewé par l’AFP au consulat général turc de Berlin, où se pressaient jeudi les électeurs. «Je veux retourner un jour (en Turquie). C’est pour cela que je suis venu ici pour voter. Je veux que le dirigeant change», a-t-il ajouté.
Nihan Kol, une conseillère en comptabilité de 30 ans, qui vit en Allemagne depuis 2017, a dit elle aussi espérer un changement. «Il s’est passé tant de choses terribles ces dernières années. Mais le tremblement de terre était une catastrophe», a-t-elle ajouté, estimant que cet événement jouerait très certainement un rôle important dans les résultats.
En revanche, Mehmet Yasar Cakir, 67 ans, porte un regard plus positif sur Recep Tayyip Erdogan. «Ce n’est pas à 100% bon ou mauvais. Il a fait bien sûr de bonnes choses, notamment en ce qui concerne les acquis sociaux.»
Lors des dernières élections présidentielles, la participation au scrutin des électeurs turcs habitant en Allemagne était d’environ 50%, avec un soutien plus important pour Recep Tayyip Erdogan qu’en Turquie même, selon des sondages effectués à la sortie des urnes.
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