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Reportage. Un refuge pour les chiens de rue à Marrakech.
À Marrakech, l’association Ranch Beldi s’est donnée pour mission d’en finir avec les chiens de rue, tout en leur offrant une nouvelle vie. Pour ce faire, une seule solution: la méthode TNVR qui consiste à les capturer, les stériliser et les vacciner avant de les relâcher. Explications en images.
Il y a moins d’un mois, des élus de la Fédération de gauche ont mis à nu les conditions insoutenables des chiens capturés par un centre animalier public d’El Arjat, près de Salé.
Les images avaient suscité l’indignation de l’opinion publique. C’est pour éviter ce genre de drames et proposer des solutions efficaces, dans le total respect du bien-être des animaux que des associations militent.
Fondé en 2022 dans la périphérie de Marrakech, sur un terrain de 4000 m2 isolé de tout voisinage, Ranch Beldi « s’est donné pour mission d’être un centre TNVR pour tous les chiens de rue et notamment de Marrakech », nous explique Laurence Lallement, présidente et fondatrice de l’association.
« Le programme de stérilisation TNVR consiste à attraper les chiens, les vacciner contre la rage, les stériliser et ensuite les relâcher (…) exactement dans le quartier où on les a trouvés », poursuit-elle.
Lorsqu’ils sont récupérés, les chiens sont isolés dans des enclos sanitaires, adaptés selon leurs âges. Il y a « des chiens qui ont à peu près entre un an et cinq, six ans pour les plus âgés et ils sont tous à l’adoption », souligne notre interlocutrice.
Plus de 60 chiens à l’adoption
« Lorsqu’on fait un sauvetage d’un chien adulte ou d’un chiot, il doit être isolé pendant au moins deux mois, voire trois mois, pour des raisons sanitaires évidentes. Les chiots sont souvent porteurs de maladies, il faut donc les vacciner à partir d’un certain âge, notamment contre la rage.
Et pendant ce temps-là, ils sont confinés dans ces enclos. Bien sur, ils ne sont pas malheureux, on les fait sortir quand les autres sont enfermés », détaille Laurence Lallement.
L’association compte aujourd’hui plus de 60 chiens à l’adoption. « On a réussi à en faire adopter en tout plus de 70 depuis que le ranch a ouvert il y a un an. Certains sont au Canada, d’autres en Europe et au Maroc. C’est toujours un grand bonheur pour nous d’avoir le suivi de ces chiens et de savoir qu’ils sont heureux », confie-t-elle.
Récemment, un « lot de 13 chiots » a été déposé devant les portes du ranch par des inconnus. « On est confronté quotidiennement à des demandes de sauvetage, à des gens qui viennent déposer des chiots. C’est très compliqué à tous les niveaux, que ce soit au niveau logistique ou financier », déplore-t-elle.
« Ce qu’on veut c’est essayer de résoudre le problème à la base et la seule manière de le résoudre en respectant le bien-être de l’animal, c’est de les stériliser », martèle-t-elle.
La rencontre avec Gastambide
En tournage dans le sud du Maroc, à Ouarzazate, entre février et avril, l’acteur et réalisateur français Franck Gastambide en avait profiter sauver plusieurs chiens de la rue. L’histoire du petit Gladiator et de sa famille avait particulièrement ému les internautes.
« Ces chiens ont eu la chance inouïe de croiser ce granami des animaux qui était en tournage à Ouarzazate et qui n’a pas voulu partir en laissant ces chiens derrière lui », affirme Laurence Lallement.
Sur les cinq chiens accueillis, deux femelles adultes ont déjà été stérilisées. « Bien sûr, tout le monde est vacciné et on va essayer de les faire adopter », souligne la fondatrice de l’association, qui prend en charge toutes les formalités sanitaires et administratives « jusqu’à l’arrivée du chien auprès de ses adoptants ».
Ranch Beldi, qui est la branche dédiée aux animaux de l’association Coeur & Act qui œuvre en faveur des populations démunies, est financée aujourd’hui qu’avec l’argent de donateurs.
Outre sa présidente, l’association compte parmi ses bénévoles Michèle Bitoun, vice-présidente et trésorière, Céline Loison, vice-présidente également et surtout Roland qui prend soin de ses hôtes au quotidien.
Pour convaincre sur l’utilité de ce programme, l’association veut expliquer à un maximum de personnes « que lorsque ces chiens sont stérilisés et vaccinés, ils ne présentent plus de danger sanitaire ».
Un « chien stérilisé, c’est aussi un chien qui va causer beaucoup moins de nuisances, puisque les aboiements plus particulièrement, les bagarres et tout ce qui fait peur au quotidien sont souvent les faits de la reproduction ou de conflits de territoire », souligne la présidente de l’association.
Cette dernière a aussi pour ambition de nouer des partenariats avec des écoles pour « pouvoir ouvrir les portes du centre aux enfants et leur permettre de comprendre ce qu’est le programme de stérilisation » et de les « éduquer à aimer les animaux » en général.
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