Génération Z... une génération différente de nous.

Génération Z... une génération différente de nous.



Dimanche 28 septembre 2025

Nous sommes une génération qui a ouvert les yeux sur la radio et la télévision en noir et blanc, avec des programmes davantage axés sur le divertissement et l'information nationale que sur l'éducation, des chansons et séries arabes, et quelques dessins animés ou sketches qui nous terrifiaient, comme « Saif Do Yazan ». 

Nous répétions : « Ma famille m'a jeté à la rue et m'a traité de bête du désert », comme un refrain propre à une génération vivant en marge, haletant après la moindre fenêtre ouverte sur le monde.



Dans les années 1980, le récepteur parabolique est arrivé, nous ouvrant les yeux sur la culture et la programmation occidentales à travers divers films, documentaires et émissions. Soudain, nous avons découvert que nous n'étions pas seuls dans cet univers et qu'il existait d'autres sociétés plus avancées et plus ouvertes. Mais il n'a pas fallu longtemps pour que la taxe parabolique nous soit imposée, comme pour punir l'audace de nos yeux qui voulaient voir au-delà. 

Cette taxe n'était pas seulement une mesure financière, c'était une tentative de nous empêcher de nous ouvrir davantage, de restreindre une petite fenêtre sur un monde qui menaçait de s'élargir. 
La taxe a ensuite été abandonnée au Parlement, mais elle est restée un signe de la peur des autorités envers une génération qui osait voir et comparer.

Dans les années 1990, des chaînes arabes privées ont été créées, remplissant l’espace de bavardages, de films consuméristes et de programmes de propagande, dans un mélange de religion et de divertissement qui n’a pas produit de connaissances mais a plutôt accru la confusion.

Puis vint 1997, un tournant : Internet a atteint le monde entier, et la même année une nouvelle génération est née, appelée plus tard Génération Z.

Une génération qui a débuté avec Internet et les téléphones portables, et qui, dans les années 2000, a vu les smartphones et les réseaux sociaux se démocratiser. 

Cette génération n'a jamais connu une vie sans écran, ni un jour sans une simple pression sur un bouton, la connectant au monde entier.

Ici commence la comparaison.

Ce qui nous a été donné était étroit, contrôlé, intermittent et rempli d'interdictions et de tutelle. 
Ce que la génération Z a reçu.
C'est un espace sans frontières : ouvert sur le monde d'un simple clic, il permet de comparer sa vie ici avec celle de ses pairs partout dans le monde. 
C'est donc une génération qui ne se laisse pas influencer par les « magasins », qui ne se laisse pas berner par la rhétorique partisane répétitive et qui se méfie d'une opposition absente.

Notre génération a attendu les nouvelles pour connaître le monde, mais la génération Z a 
crée ses propres informations et partage son moment avec des millions de personnes en quelques secondes. 
Notre génération attendait d'être représentée par un parti ou un syndicat, mais la génération Z Il sait que le parti n’est plus en mesure de le représenter, ni que l’opposition n’est plus en mesure de l’accepter.

Lorsqu’il descend dans la rue et lance des slogans en faveur de la santé et de l’éducation, il ne ravive pas de vieilles revendications, mais exprime plutôt sa peur d’un destin incertain : une éducation qui n’ouvre pas les portes de l’emploi, un travail qui ne garantit ni dignité ni avenir.

Sa protestation est un cri qui dit : « Nous avons été sevrés des écrans, comme un bébé est sevré en jouant avec un smartphone, mais nous n’avons pas été sevrés de notre droit à un avenir digne. »

Une génération qui a ouvert les yeux sur le monde et qui ne les fermera pas tant que les droits et la justice sociale ne seront pas instaurés, tels qu'ils sont perçus dans leur acception globale. 

C'est une génération qui ne croit pas aux « particularités locales », mais qui privilégie une échelle ouverte et globale et exige d'être traitée en conséquence.

Écrit par : Nadia Aswi

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