"Biens mal acquis" : Quatre enfants de l'ancien président gabonais Omar Bongo mis en examen par la justice française.
Tout ceci me rappelle la chanson de Yannick Noah : Saga africa, ambiance de la brousse ...
biens mal acquis. c'est bien de traquer les fraudeurs. à la seule condition que le traqueur soit sans péché.
"Biens mal acquis" : Quatre enfants de l'ancien président gabonais Omar Bongo mis en examen par la justice française.
L'avocate de Grâce Bongo estime que cette mise en examen constitue une atteinte "très grave" portée notamment "au principe de sécurité juridique".
Grâce, Betty, Arthur puis Hermine : quatre enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba viennent pour la première fois d'être mis en examen par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, a appris l'AFP de source proche du dossier le 21 avril 2022.
Entre le 25 mars et le 5 avril, le juge financier Dominique Blanc a successivement mis en examen Grâce (58 ans), Betty (55), Arthur (51) puis Hermine Bongo (53) pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive et d'abus de biens sociaux.
Un patrimoine d'origine frauduleuse selon la justice
La justice française soupçonne plusieurs membres de la famille Bongo, d'Omar, le défunt père, à Ali, le fils et actuel président, en passant par la fille Pascaline, d'avoir "sciemment" bénéficié d'un important patrimoine immobilier "frauduleusement" acquis par le patriarche et dont la valeur a récemment été évaluée par la justice "à au moins 85 millions d'euros". Les quatre enfants d'Omar Bongo Ondimba, président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009, ont tous contesté devant le juge avoir conscience de cette origine frauduleuse.
Après la mise en examen de la BNP en mai 2021, ces mises en cause marquent une nouvelle accélération dans cette enquête difficile et au long cours, déclenchée après une plainte en mars 2007. D'autres enfants, parmi les 54 de l'ex-allié historique de la France pourraient suivre. Contacté par l'AFP, Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise, n'a pas fait de commentaire. "Le chapitre famille Bongo qui s'est ouvert va se poursuivre", a commenté Me William Bourdon, avocat de l'association Transparency International France, partie civile dans ce dossier.
"On ira jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme"
L'avocate de Grâce Bongo, Me Elise Arfi, a réagi le 21 avril 2022 à la mise en examen de sa cliente. Cette mise en cause "est complètement scandaleuse, elle est aussi politique, personne ne s'en cache", a indiqué à l'AFP l'avocate. "On ira jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme", a-t-elle assuré.
"Vingt-cinq ans après une vente, on vient chercher la propriétaire en disant que les faits qui ont servi à financer cet appartement n'auraient pas une origine licite", s'est offusquée l'avocate de Grâce Bongo mise en examen le 25 mars. "C'est une atteinte très, très grave portée au droit de propriété et au principe de sécurité juridique, qui ont valeur constitutionnelle", a ajouté Me Arfi. Cette dernière s'est également interrogée sur l'absence de procédure visant "tous les chefs d'Etat qui ont des biens français", ciblant des dirigeants du Golfe ou du Maghreb. "Pourquoi seulement le Gabon ? C'est une rétorsion", estime-t-elle.
En France, Rifaat al-Assad, oncle du dirigeant syrien Bachar al-Assad, a été condamné en septembre en appel à quatre ans de prison. Sa défense a annoncé un pourvoi. Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, a lui a été définitivement condamné en juillet 2021 à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende, ferme, après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation.
Dans ce dossier des "biens mal acquis", outre les enfants Bongo et la BNP Paribas, sont poursuivies quatorze autres personnes physiques dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels, entre autres, un avocat, un notaire, une gérante de société civile immobilière (SCI).
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