Le front national de sauvetage de la Samir fustige le gouvernement.
Après l’intervention de Nadia Fettah Alaoui à la Chambre des représentants, le «Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole Samir» a revendiqué, une nouvelle fois, la reprise urgente de l’activité de l’unité industrielle.
Les prix du gazoil et de l’essence volent de record en record, portant atteinte au pouvoir d’achat des ménages marocains partout à travers le Royaume. Dans le même temps, le sort de la raffinerie de pétrole «Samir», située à Mohammedia, anime toujours le débat quant à la constitution d’un stock stratégique en prévision de toute rupture ou perturbation d’approvisionnement en carburants.
Dans ce sens, le «Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole Samir» a revendiqué, une nouvelle fois, la reprise urgente de l’activité de cette unité. À travers un communiqué publié récemment, cette instance a fustigé les déclarations de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances. *
Pour rappel, cette dernière avait déclaré, lors de la séance plénière hebdomadaire de la Chambre des Représentants, en date du 6 juin 2022, réservée aux questions orales : «Le gouvernement ne compte pas subventionner le secteur des hydrocarbures, faute de budget».
À signaler que ce dossier -qui traîne toujours dans les méandres de la Justice- a été soumis à l’arbitrage international. Selon la ministre, la reprise éventuelle de la raffinerie «ne permettra pas de résoudre le problème actuel des réserves du fait de l’ampleur de la crise mondiale».
Les revendications du «Front national pour la sauvegarde de la raffinerie»
Dans son communiqué, le «Front national pour la sauvegarde de la
raffinerie marocaine de pétrole Samir» a annoncé que «le gouvernement
est responsable de la paix sociale et de la préservation de la
stabilité» tout en demandant à la primature de «protéger le pouvoir
d’achat des Marocains contre la flambée actuelle des prix en général, et
la hausse des prix des hydrocarbures en particulier».
Le communiqué ajoute qu’il est «nécessaire de règlementer les prix sur la base d’une nouvelle formule garantissant des bénéfices équitables et légitimes pour les opérateurs tout en réduisant le taux des impôts avec, cependant, l’instauration d’une taxe exceptionnelle. Cette dernière permettrait de récupérer les bénéfices cumulés depuis la décision de libéralisation du secteur des hydrocarbures en décembre 2015 à l’époque du gouvernement Benkirane».
L’association, qui regroupe d’anciens salariés de la Samir, ajoute que «la défense du choix de l’importation des produits d’hydrocarbures ne doit pas sous-estimer le rôle de la raffinerie de la Samir et ses acquis en matière de réduction de coût de la facture énergétique et d’augmentation du stock stratégique national ainsi que sa constitution en prévision de toute rupture ou perturbation d’approvisionnement en carburants.
Elle insiste, par ailleurs, «sur la récupération d’environ 20 milliards de dirhams d’argent public à l’origine de l’endettement et la liquidation de la Samir, dont 12 milliards relatifs au crédit d’acquisition octroyé à Mohamed Al Amoudi, l’actionnaire de la raffinerie».
L’enjeu est de se focaliser sur le stockage stratégique
Au cours de son intervention, Nadia Fettah Alaoui, ministre de
l’Économie et des finances a précisé que «le gouvernement est appelé à
gérer cette crise. L’enjeu est de se focaliser sur la question de
stockage stratégique, notamment des hydrocarbures et des céréales».
Évoquant l’impact du contexte de la guerre russo-ukrainienne sur la conjoncture actuelle et le manque de visibilité par rapport à la flambée des prix, elle a précisé d’emblée que «le baril de pétrole est passé d’une moyenne de 86 dollars en janvier dernier à 115 dollars en mars 2022 pour se situer à 128 dollars au début de mois de juin. Le prix de l’essence est passé à 1.600 dollars et celui du gasoil à 1.300 dollars» ajoute la ministre.
Selon elle, «le choix du gouvernement s’est porté sur l’appui au transport, compte tenu de son caractère transversal, et du fait qu’il est le premier consommateur d’hydrocarbures, avec un impact sur l’ensemble des produits, notamment les denrées alimentaires.
Jusqu’à présent, «cette mesure, qui a concerné 180.000 véhicules, a permis d’atténuer les effets de l’inflation et elle sera reconduite d’ici la fin du mois. Pour sa part, la Caisse de compensation sera dotée, cette année, de 30 MMDH», a déclaré la ministre.
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