Algérie : Le dialogue réouvert avec la tutelle

ALORS QUE LES MÉDECINS RÉSIDENTS VONT MARCHER AUJOURD'HUI À CONSTANTINE

Le dialogue réouvert avec la tutelle

Les blouses blanches reviennent à de meilleurs sentimentsLes blouses blanches reviennent à de meilleurs sentiments
La réunion de lundi dernier n'a pas abouti à un accord, mais laisse entrevoir une sortie de crise. 
Un planning pour la tenue des prochains «rounds» de négociations a même été établi...
La grève des médecins résidents va-t-elle enfin connaître son épilogue? Cela semble en tout cas être sur la bonne voie, malgré la grande marche nationale prévue aujourd'hui à Constantine.
En effet, les médecins résidents de tout le pays ont afflué, hier, vers la ville des Ponts suspendus pour participer à cette nouvelle marche nationale, après celles d'Alger et d'Oran. Néanmoins, la veille de cette nouvelle démonstration de force du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) le dialogue a été réouvert avec le ministère de la Santé. 
Lundi dernier, une réunion qualifiée de la dernière chance a regroupé certains représentants du Camra et les membres de la commission intersectorielle. Aucun accord n'a certes été trouvé par les deux parties, mais un planning pour la tenue des prochains «rounds» de négociations a été établi.

C'est le ministère de la Santé qui est à l'origine de l'initiative de cette reprise des discussions. Selon des sources représentant les deux parties (la tutelle et les médecins résidents, Ndlr), cette réunion n'a pas abouti à un accord, mais laisse entrevoir une sortie de crise. Nos sources font savoir que «certains représentants du Camra, qui se sont butés sur leurs positions, ne laissant aucune place au dialogue, n'ont pas participé à cette réunion», ce qui permet donc d'entrevoir une issue favorable à cette crise, précisent nos sources.

Surtout que cette réunion intervient après que le Camra ait boycotté durant plus de 15 jours les séances de dialogue avec la commission intersectorielle installée par le ministre de la Santé, le 21 janvier dernier. 
D'ailleurs, pour montrer leur bonne volonté, les membres de la commission ont fait de nouvelles propositions aux résidents, tout en confirmant les propositions faites lors des dernières réunions, comme la prime d'installation proposée par le Premier ministre et dont le montant ne serait pas de 20.000 DA, comme annoncé précédemment, mais supérieur à ce chiffre qui sera fixé ultérieurement. Il est aussi question de la «réduction du nombre de spécialités concernées par le service civil, l'attribution d'un logement, l'aménagement et l'équipement des plateaux techniques dans les wilayas d'affectation dans le cadre du service civil, le droit au regroupement familial pour les couples de médecins, le droit à un billet d'avion par année vers les wilayas de l'extrême Sud, outre l'autorisation d'exercer une activité complémentaire dans le secteur privé». Les membres du Camra ont toutefois insisté sur la suppression totale du service civil et celle du Service national.

«Mais, ils ont laissé entrevoir une certaine «flexibilité», contrairement aux précédentes rencontres», indiquent nos sources. Le débrayage enclenché par les 15.000 médecins résidents de différentes spécialités réparties entre 12 facultés a provoqué une grande perturbation dans nombre d'établissements hospitaliers, allant jusqu'à la paralysie dans certaines spécialités, à l'instar de la chirurgie. L'examen pour obtenir le diplôme d'études médicales spécialisées (Dems) a même été boycotté, provoquant un blocage des répartitions des postes pour le service civil.

Un vrai dialogue a donc enfin été ouvert, avec des deux côtés la volonté d'arriver le plus rapidement possible à une issue favorable. La marche d'aujourd'hui, qui réunira les résidents de tout le pays, sera une occasion pour eux de débattre des nouvelles donnes sorties de la réunion de lundi dernier. Il sera ainsi décidé des suites à donner. Une chose est sûre en tout cas, ce n'est plus l'impasse...

Commentaires