J’ai rêvé que tous les Français étaient cons…
A la même époque, ce que je voulais c’était être intelligent pour ne pas avoir à me retrouver ouvrier comme le reste de la famille.
Pointer à l’usine, bosser dans un fournil, un laboratoire de pâtisserie, de charcuterie, une cuisine, tout ce qui m’était promis, car ma mère disait que nous, les ouvriers, on n’était pas capables de faire des études.
Pointer à l’usine, bosser dans un fournil, un laboratoire de pâtisserie, de charcuterie, une cuisine, tout ce qui m’était promis, car ma mère disait que nous, les ouvriers, on n’était pas capables de faire des études.
Alors j’ai voulu être intelligent, j’ai donc lu des tonnes de livres, j’ai appris par cœur des moments historiques, vibré avec les Maréchaux de France ; je me suis plongé chaque jour dans un dictionnaire pour comprendre les mots que je lisais, et malgré tout ça, je me suis retrouvé en apprentissage de pâtissier quand même.
On a beau essayer d’échapper à la destinée parentale, rien n’y fait.
La majorité était à 21 ans à l’époque. Je suis devenu ouvrier !
On a beau essayer d’échapper à la destinée parentale, rien n’y fait.
La majorité était à 21 ans à l’époque. Je suis devenu ouvrier !
A 15 ans, en apprentissage, j’essayais de ne pas côtoyer les cons !
Les incultes, les idiots que je jaugeais à l’aune de mes lectures.
Au début d’ailleurs, je croyais qu’ils étaient tous sans cravate.
Facile donc de les reconnaître !
Tous mes collègues étaient des cons de facto.
Puis très vite, j’ai vu avec étonnement, qu’il y avait des cons AVEC cravates.
Les incultes, les idiots que je jaugeais à l’aune de mes lectures.
Au début d’ailleurs, je croyais qu’ils étaient tous sans cravate.
Facile donc de les reconnaître !
Tous mes collègues étaient des cons de facto.
Puis très vite, j’ai vu avec étonnement, qu’il y avait des cons AVEC cravates.
A 30 ans, j’ai compris que j’étais encerclé !
Il y avait des cons y compris chez les Ressources Humaines, chez des directeurs de Centres, et même dans les rangs des directions.
J’en ai même vu beaucoup dans les syndicats.
Les cons avaient envahi mon environnement.
Plus j’en détectais, plus je cherchais à m’en préserver.
Plus je m’en préservais, plus je m’isolais.
J’entendais même des commentaires dans mon entourage proche, qui disaient que j’étais quand même un peu con !
A 50 ans, je me suis résolu à accepter l’évidence.
L’idée que les cons avaient irrémédiablement envahi mon espace vital.
Qu’il ne servait à rien de me battre en m’enfouissant sous des chapitres de livres, d’articles, des faits d’armes, de glorifier des grands hommes !
L’idée que les cons avaient irrémédiablement envahi mon espace vital.
Qu’il ne servait à rien de me battre en m’enfouissant sous des chapitres de livres, d’articles, des faits d’armes, de glorifier des grands hommes !
A 60 ans, je m’étais habitué ! La connerie c’est bien comme le reste, on s’habitue. Il arrive même que par accoutumance, je me laisse aller à dire quelques conneries !
C’est tout dire ! C’est comme un bonbon acide, ça pique un peu la bouche, et puis ça passe. La vie est plus tranquille finalement, les cons vous laissent en paix puisque que vous ne perdez plus votre temps à dire qu’ils sont cons !
C’est tout dire ! C’est comme un bonbon acide, ça pique un peu la bouche, et puis ça passe. La vie est plus tranquille finalement, les cons vous laissent en paix puisque que vous ne perdez plus votre temps à dire qu’ils sont cons !
A 65 ans, j’étais dans ma salle de bain, et j’écoutais RMC de Bourdin. Comme d’habitude, je ricanais des propos un peu cons de Jean-Jacques Bourdin, et des commentaires bien-pensants et forcément cons de certains auditeurs !
Puis vinrent les Grandes Gueules avec les donneurs de leçons habituels, sauf Goldnadel et Zorah, et en faisant ma cuisine, j’ai réalisé d’un coup, que finalement j’étais devenu un vrai con !
Puis vinrent les Grandes Gueules avec les donneurs de leçons habituels, sauf Goldnadel et Zorah, et en faisant ma cuisine, j’ai réalisé d’un coup, que finalement j’étais devenu un vrai con !
Un con total à passer des heures à écouter une radio qui quotidiennement, s’ingéniait à me lisser les neurones, à me laisser sur ma faim, à m’interdire de comprendre, d’analyser par des faits, en refusant d’aller plus loin sur les tenants et les aboutissants d’une situation, à ne jamais me donner l’ensemble de l’information, à me soumettre les bonnes réponses, à toujours donner la parole à Mohamed qui se prenait pour une victime, et à Pierre qui se ridiculisait par son outrance et sa peur de l’immigration, à Robert qui arrivait péniblement à exprimer sa peur de l’islam entre deux protestations des invités, sans compter Juliette qui regrettait de ne pas pouvoir se promener en jupe en hiver, et Marie qui voulait vivre en Afrique pour faire dans l’humanitaire, etc.
Alors ça y est, ils ont réussi ! Je suis devenu un con comme tout le monde ! Je ne suis pas la victime d’un vaste complot de cons qui voulaient me rendre aussi con qu’eux ! Je suis un vrai con, un bon vieux con de Français tout à fait normal, et blanc qui plus est. Je vais pouvoir regarder TF1, France 2, 3, 4 et 5, et surtout BFMTV et même le con d’Hanouna sur C8. A moi la honte, la culpabilisation, la prise de conscience de toutes ces horreurs commises par les méchants blancs, la repentance, etc.
Chaque jour, je vais pouvoir retirer ma dose d’informations bien calibrée, bien comme il faut, dans la ligne, sans débordement, sans exagération. Je n’ai plus qu’à attendre les prochaines élections, à regarder les prochains sondages, me façonner en fonction des discours, et je ne ressentirai plus aucune douleur, plus un seul mal de tête, plus aucune interrogation gênante ! Bref, je serai normal, dans une vie normale, un bon Français comme il faut, qui n’aura qu’un seul regret finalement, celui ne pas avoir pu se métisser, se mélanger ! Il est vrai que je peux toujours accueillir des clandestins chez moi, à ma table, dans mon lit !
C’est à ce moment-là que je me suis réveillé en sueur ! J’avais pris la bonne pilule. J’ai retrouvé mon monde et tous les cons qui allaient avec. Curieusement, ils m’ont paru plus intelligents ! Rassuré, je me suis levé avec un mal de tête effroyable, et j’ai jeté ma radio à la poubelle !
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