La diagonale du fou: Donald Trump inquiète les psychiatres américains.

La diagonale du fou : Donald Trump inquiète les psychiatres américains. .... 



Avec son annonce sur Jérusalem, Donald Trump a déclenché un tollé mondial et il a aussi suscité aux Etats-Unis de nouvelles sérieuses inquiétudes sur son état mental. 

En effet, durant sa prise de parole, brève et explosive, il y avait une sorte de flottement dans l’attitude de Donald Trump qui donnait l’impression qu’il n’était pas entièrement présent, son regard dans le vague mais surtout le fait qu’il avait de plus en plus de mal à contrôler sa locution, pour finir par carrément avaler une partie des mots qu’il prononçait, tout cela a ravivé les craintes de professionnels de la santé mentale américains. 

 Un groupe de plusieurs milliers de psychiatres professionnels ont à nouveau demandé que le président de leur pays fasse une évaluation psychiatrique, à leur tête la psychiatre légiste Bandy Lee qui a coordonné un livre publié récemment aux Etats-Unis: “The Dangerous Case of Donald Trump: 27 Psychiatrists and Mental Health Experts Assess a President” (Le dangereux cas de Donald Trump: l’évaluation de 27 experts en santé mentale). 

 Le livre qui est une collection d’articles de psychiatres américains livrant leurs observations et analyses sur l’état de santé mentale de leur président est sorti en octobre et a été déjà épuisé et réédité à plusieurs reprises. Depuis des milliers d’autres psychiatres les ont rejoints pour alimenter un mouvement, à travers un site internet Dangerous Case, de plus en plus important de professionnels de la santé qui exigent un examen psychiatrique approfondi du président américain. 

 Aux questions des journalistes sur l’apparence vaseuse et le bafouillage de Donald Trump durant son annonce sur Jérusalem, la chargée de la presse de la Maison Blanche, Sarah Huckabee Sanders, a répondu que le président souffrait simplement d’une “sécheresse de la gorge” pendant sa prise de parole. 
Sanders en a profité pour informer les journalistes qui couvrent la Maison Blanche que Donald Trump a un rendez-vous pour un examen médical programmé en début de l’année mais “rien d’autre que l’examen médical général approfondi que la majorité des présidents subissent”. Ce n’est pourtant pas là l’avis des psychiatres du groupe “Dangerous Case” qui affirment que “l’instabilité mentale” dont semble souffrir Donald Trump et qui semble, selon eux, le pousser à prendre des décisions qui prônent la violence ou de se conduire de manière erratique, est un très sérieux motif d’inquiétude. 

 Ces médecins sont d’ailleurs critiqués par une frange de l’intelligentsia et des psychiatres américains qui considèrent qu’il n’est pas possible ou même éthique de diagnostiquer l’état mental d’une personne sans l’avoir examiner en bonne et due forme. 

 Critiques auxquelles répond la psychiatre légiste Bandy Lee en expliquant qu’elle-même et les milliers d’autres psychiatres de son mouvement ne prétendent pas avoir fait un examen à distance de Donald Trump mais qu’il est de leur devoir éthique, étant donné les “signes de dangerosité que montre Donald Trump depuis le début de sa campagne électorale” de sonner l’alarme en appelant d’urgence à ce qu’il soit examiné par un médecin. 

 Cette inquiétude qui va grandissant a d’ailleurs été publiquement partagée par de hauts responsables militaires américains qui s’adressant, le mois dernier, à une commission sénatoriale ont évoqué leur intention d’ignorer un “ordre illégal que donnerait le président Donald Trump de lancer un missile nucléaire”. 

 Ils répondaient à la question d’un sénateur démocrate qui s’inquiétait du fait que le “président des Etats-Unis est tellement instable, tellement explosif, sa manière de prendre des décisions est donquichottesque et il est capable d’ordonner une attaque nucléaire qui est absolument contraire aux intérêts de sécurité de notre pays”. 

 Il demeure que même si la pression de l’opinion publique américaine et des professionnels de la santé réussissait à imposer un examen psychiatrique à Donald Trump et que les conclusions de l’examen corroboreraient la théorie de l’instabilité mentale, cela ne suffirait pas à mettre le président américain sur siège éjectable. 

 Tout ce que peuvent faire les psychiatres est de rendre les résultats, le reste demeure une décision politique qui revient aux seuls sénateurs américains, majoritairement républicains.

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