La Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye abrite ce lundi les premières audiences dans l'affaire opposant Téhéran à Washington.
Au cœur du conflit, le rétablissement des sanctions américaines.
Mettre un terme sans délai aux sanctions américaines ! L'ambition iranienne est sans équivoque. C'est cette délicate position que Téhéran s'appliquera à défendre au cour des quatre jours d'audiences ouverts ce lundi 27 août à la CIJ. La délégation iranienne plaidera en effet pour une levée des nouvelles sanctions américaines aux « conséquences dramatiques » sur l'économie iranienne, précise l'AFP.
« Intensifier la pression »
En effet, dans une importante procédure amorcée en juillet, Téhéran avait appelé les juges permanents de ce principal organe judiciaire de l'ONU à stopper les sanctions annoncées par le président Donald Trump. Des sanctions qui résultent du retrait américain, en mai dernier, de l'accord sur le nucléaire, signé par l'Iran et les grandes puissances en 2015. L'Iran s'y engage à ne jamais chercher à se doter de l'arme atomique.
Néanmoins, malgré les assurances iraniennes, Donald Trump semble se placer en donneur de leçons et estime que les sanctions qu'il impose visent à « intensifier la pression » sur le régime iranien afin qu'il « change de comportement », notamment en ce qui concerne ses ambitions nucléaires.
Pour Téhéran, les mesures américaines se résument en une série de violations du traité américano-iranien de 1955. Un texte méconnu qui prévoit néanmoins l'entretien de « relations amicales » entre les deux nations et encourage les échanges commerciaux. Pourtant, l'Iran et les États-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.... Dans cette même lignée, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a déclaré qu'il n'y aurait « ni guerre, ni négociations avec les États-Unis ». Cette approche drastique laisse la pleine liberté aux juges de la CIJ de statuer sur la fin provisoire des sanctions exigée par l'Iran dans les deux mois suivant le début des audiences. Une décision finale dans l'affaire pourrait cependant prendre des années.
Siège économique
Un laps de temps pendant lequel Washington n'entend pas desserrer l'étau. Ainsi, les premières sanctions américaines lancées début août seront suivies en novembre d'autres mesures affectant le secteur pétrolier et gazier, qui tient un rôle capital dans l'économie iranienne. Nouveau coup dur pour l'Iran qui évoque d'ores et déjà un « siège » économique imposé par Washington, « avec toutes les conséquences dramatiques que cela suppose pour la population iranienne assiégée ». Et les conséquences se font déjà ressentir. En effet, plusieurs grandes firmes internationales, dont le français Total et l'allemand Daimler, ont annoncé la fin de leurs activités en Iran suite à l'entrée en vigueur des sanctions américaines. Les compagnies aériennes British Airways et Air France ont également annoncé jeudi l'arrêt prochain de leurs vols vers l'Iran, estimant que ces liaisons n'étaient plus rentables. British Airways a cependant précisé que ce départ n'était pas lié aux sanctions américaines, signale AFP.
Selon le même source, les avocats de Washington présenteront leurs arguments mardi. De nombreux experts s'attendent à ce que Washington plaide l'incompétence de la CIJ dans cette affaire...
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