D'ANCIENS MINISTRES FACE AU SPECTRE DE POURSUITES JUDICIAIRES. ...
Une nouvelle «campagne d’assainissement» s’annonce. Plusieurs hauts responsables publics auraient été épinglés par des rapports d’inspection de l’IGF, de l’IGAT ainsi que de la Cour des comptes. Ils risquent gros.
Des enquêtes sont en cours sur d’éventuels délits de gestion impliquant de hauts fonctionnaires, dont d’anciens ministres. Les concernés auraient même été frappés d’interdiction de quitter le territoire et leurs comptes bancaires auraient été mis sous saisie judiciaire, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 16 août.
C’est ainsi, explique le journal, que les différents organes d’audit et de contrôle sont passés à la vitesse supérieure pour boucler, dans les temps, les dossiers relatifs aux infractions et dépassements commis par ces hauts responsables. Ces dossiers, une fois complétés, devraient être transmis à la Cour des comptes et pourraient donner lieu à d’éventuelles poursuites judiciaires.
La gestion des affaires publiques par ces hauts responsables aurait, en effet, été entachée d’irrégularités qui pourraient être qualifiées de délits.
Le journal parle de deux départements ministériels en particulier. Et les méthodes de gestion de certains hauts responsables de ces deux ministères, dont certains ne sont plus en exercice, auraient ainsi fait l’objet, depuis plusieurs mois, de missions de contrôle, notamment par les inspections générales des deux ministères et celles d’autres établissements publics. L’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale de l’Administration territoriale (IGAT) ainsi que les différentes cours régionales des comptes ont également été appelées en renfort dans ces dossiers qualifiés par le journal de «colossaux».
Les données rassemblées dans les rapports de ces organes de contrôle devraient, par la suite, être compilées et rassemblées dans un seul document qui sera transmis à la Cour des comptes, précise Assabah. Une fois que cette dernière l’aura instruit, elle le transmettra, si besoin est, au Parquet qui décidera d’engager ou non des procédures judiciaires.
D’après Assabah qui cite des sources bien informées, des directeurs centraux, des secrétaires généraux de ministères, des directeurs d’entreprises et d’établissements publics ainsi que d’anciens ministres seraient concernés par ces missions d’inspection. Certains, parmi ces responsables, ont déjà été démis de leurs fonctions alors que d’autres ont été mis à la retraite après avoir atteint l’âge légal, précise le journal.
En outre, souligne Assabah citant ses sources, ces missions d’inspection seraient le prélude à une «campagne d’assainissement» attendue dans les mois à venir et qui serait comparable à celle de 1996.
Bien plus, le journal parle même d’une opération tenue au secret, en raison notamment des liens politiques, partisans et familiaux des personnes concernées. Le fait que d’autres responsables, également concernés, soient toujours en exercice exige également beaucoup de discrétion, ajoute le journal.
Dans tous les cas, assure Assabah, des décisions d’interdiction de quitter le territoire ont bien été prises à l'encontre de certains de ces responsables qui ont également vu leurs comptes bancaires, et éventuellement ceux de leurs conjoints, mis sous séquestre judiciaire.
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