Mercredi 23 janvier 2019. Le “patron des patrons”, Salaheddine Mezouar, a réuni les patrons de presse à Casablanca.
Sous le feu des critiques depuis qu’il est à la tête de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), Mezouar a tapé du poing sur la table, exposant sa vision des choses avant de répondre aux questions des journalistes. Compte rendu.
“La CGEM n’est pas un club fermé. Nous devons préparer l’avenir…”, a lancé Mezouar, visiblement affecté et surpris par les attaques dont il a fait l’objet par médias interposés. “Parler de la faillite d’un homme, c’est un peu fort”, a-t-il ajouté en référence au dernier numéro du magasine TelQuel. “Je suis bon joueur, mais c’est exagéré. Il est de mon devoir de dire les choses telles que je les perçois…”
“C’est terrible. Avant que je prenne les rênes de la CGEM, tout le monde parlait de renouveau et dès que je suis arrivé les critiques ont fusé!”, constate amèrement l’ex-ministre des Affaires étrangères.
Après avoir assuré qu’il a découvert de nombreuses failles à la CGEM, Mezouar a expliqué que “ce qui s’est passé entre les membres du groupe est le fruit d’un vécu qui ne date pas de mon arrivée, et cela s’est déclenché à un instant T. La voix des médias s’est faite entendre au lieu du recours en interne”. “Le linge sale, on le lave à la maison, c’est ce que j’ai dit aux membres. On a fait trois réunions pour régler les problèmes à l’intérieur du groupe. Je suis là pour mettre des règles indépendamment de l’amitié que j’ai avec les uns et les autres”.
Revenant sur l’affaire Ahmed Rahhou qui a claqué la porte de l’institution, Mezouar a déclaré que le PDG du CIH est un “homme engagé avec des idées engagées, il faut respecter la décision de chacun. J’ai respecté sa décision. C’était à lui de s’expliquer sur tout cela. C’est la décision d’une seule personne. Ce n’est donc pas à la CGEM de le faire!”, a-t-il insisté sans préciser s’il avait essayé de convaincre Rahhou de rester.
Poursuivant sa mise au point, Mezouar a lancé: “Apparemment je suis un homme très scruté, puisque des médias trouvent que je suis absent. Sachez que j’ai un agenda très chargé: entre septembre et décembre, il y a eu 50 actes en relation à l’International. J’ai une mission et je l’assume. La CGEM est un acteur stratégique”. Mezouar voulait également “arrêter les confusions”: “je refuse de payer de ma poche. C’est la CGEM qui doit le faire. Je suis président, je ne vois pas pourquoi je vais me déplacer à mes frais. C’est de la transparence. La CGEM ne doit pas ressembler à un parti politique. La CGEM reçoit des dons à hauteur de 20 millions de dirhams et est aidée par le sponsoring. Le financement est totalement transparent. Je veux des règles à la CGEM”. Parmi les mesures importantes annoncées par Mezouar figure notamment l’ambition de lancer une “CGEM International” avec un budget dédié.
Le patron de la CGEM a par ailleurs pointé du doigt les “statuts dépassés de la CGEM qui favorisent le “fait du Prince”, ainsi que le manque de codification de sa représentation au Parlement. “J’ai mon style. Je ne suis pas une star. Ce que je veux, c’est un management participatif. Je crois au travail collectif, je veux responsabiliser et pousser les gens”, a résumé Mezouar. “Il y a 7 vice-présidents qui font un travail uniquement de présentation. Cela doit changer, ils doivent avoir les compétences pour être mieux utilisés”, a-t-il indiqué.
Revenant également sur son rôle au sein de l’institution, il a réitéré: “Je suis là pour responsabiliser et si quelqu’un ne fait pas correctement son travail, je suis là pour le changer”. Un changement de ton radical qui laisse penser que Mezouar n’hésitera pas à sanctionner des membres de la CGEM en cas de faux pas.
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