PARLEMENT: UNE DÉPUTÉE SÈME LA ZIZANIE EN UTILISANT LE MOT "CHELH"

PARLEMENT: UNE DÉPUTÉE SÈME LA ZIZANIE EN UTILISANT LE MOT "CHELH"

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La députée USFP, Mina Talbi, a provoqué un tollé général dans l’enceinte du Parlement en qualifiant l’épicier de «Chelh». Un mot qui a été pris dans son sens péjoratif, a suscité l’ire des députés et provoqué une passe d’armes entre les députés du PAM et le président de la séance.
La Chambre des représentants a failli se transformer en terrain de combat lorsque la députée de l’USFP, Mina Talbi, a pris la parole. 
L’incident s’est produit lors de la séance des questions orales, tenue lundi dernier, quand la parlementaire s'est exprimée pour défendre les petits commerçants. Mal lui en pris de qualifier de «Chelh» «le propriétaire de l’épicerie qui fournit de précieux services aux citoyens». Des mots qui ont provoqué un tollé général dans l’enceinte du Parlement et la colère de ses collègues, avec à leur tête le député PAM Hicham El M’hajri, qui a protesté en tapant du poing sur la table. Il lui a demandé de retirer ce mot qui, selon lui, est synonyme de «dénigrement, haine et affront». 

Ce à quoi elle a répondu qu’elle n’avait pas employé le mot «Chelh» dans un sens  péjoratif. El M’hajri lui a alors répliqué qu’elle avait évoqué les épiciers avec un air condescendant fort blessant. Mais, avant que ce dernier n'ait terminé son intervention, le président de la séance, Driss Chtaibi, a brandi un avertissement et l’a menacé de l’expulser de la salle pour avoir provoqué le désordre.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 23 janvier, que les députés du PAM ont riposté pour défendre leur collègue. Ils ont protesté contre les menaces du président Chtaibi en demandant à l’autre partie de présenter des excuses. Il a fallu l’intervention des députés de la majorité pour calmer les esprits et clore cet incident.

Par la suite, le ministre du commerce, Moulay Hafid Elalamy, a pris la parole pour accuser les grands commerçants d’être des fraudeurs en matière d’impôts. C’est ceux-là, a-t-il ajouté, qui «incitent les petits commerçants à faire des grèves dans plusieurs villes, bien qu’ils ne soient pas assujettis à la facturation électronique». Le ministre a rejeté, au cours de cette séance, toutes les critiques émises par les députés envers le gouvernement.
Pour Elalamy, ce sont les grands commerçants qui ont semé la confusion parmi les petits commerçants de Casablanca, Rabat, Agadir et Inzegane. Il a fait allusion à la différence qui existe entre les grands commerçants, qui possèdent également des épiceries, et les employés de ces commerces qui travaillent 14 heures par jour, ne perçoivent pas le SMIC et ne bénéficient ni de la couverture médicale, ni de la retraite. 

Elalamy affirme ne pas ignorer le rôle primordial que joue l’épicier du coin dans le commerce de proximité. Il a même surpris l’audience en évoquant les services sociaux qu’offre l’épicier dans le cadre de l’économie solidaire. 
C’est lui, ajoute le ministre, qui consent des crédits aux citoyens et c’est à l’épicier que les gens font confiance en lui confiant les clés de leur maison quand ils voyagent.

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