INFIRMITÉ MOTRICE CÉRÉBRALE : CES OUBLIÉS DU MAROC. ...

[REPORTAGE VIDÉO] INFIRMITÉ MOTRICE CÉRÉBRALE : CES OUBLIÉS DU MAROC.

Écrit par : Imane Bouhrara 8 février 2019
AMI infirmité motrice cérébrale
Une petite parcelle de paradis en plein cœur de la ville cosmopolite de Casablanca… Ici évoluent des enfants que vous croisez mais que vous ne regardez pas. A l’AMI, Amicale Marocaine des Imc (Infirmité motrice cérébrale), les enfants souffrant de polyhandicaps trouvent un refuge dans une société qui n’a rien prévu pour les prendre en charge… À l’abri et en sécurité d’un environnement plutôt hostile qui les a livrés à leur triste sort.
Fort heureusement, bien que née en 2008 d’un drame familial, l’AMI, Amicale marocaine de parents d’enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale, se bat pour assurer un traitement digne à ces enfants et leur garantir un avenir meilleur… du moins ne pas baisser les bras ! Loubna Cherif Kanouni, la Présidente fondatrice de l’AMI, en sait quelques choses et fait preuve d’une détermination dont seules les mamans détiennent le secret…
Au sein du centre, on assure plusieurs actions en faveur des enfants en faisant appel à des spécialistes en psychomotricité, en kinésithérapie, en orthophonie, en éveil sensoriel et très prochainement de balnéothérapie… enfin, quand l’association réussira a bouclé le budget d’un projet qui avance lentement faute de moyens.
Ateliers divers, activités artistiques, salle d’attente pour les parents… Ici on fait tout pour soulager aussi bien l’enfant que ses parents dans leur chemin de croix.
Le centre aide les parents face à ce lourd handicap face à l’absence de structure dédiés et face à l’absence d’un système social qui protège les plus faibles d’abord…
Parfois lâchés par les leurs parfois épaulés par leur entourage… Les parents sont vraiment seuls et démunis face à l’handicaps et l’absence de structure de prise en charge. Le centre est pour eux une bouée lancée à un naufragé en plein océan…
Souvent issus de milieux modestes, ces familles n’ont pas les moyens nécessaires et pourtant ils effleurent toujours le rêve de voir leur enfants épanouis dans Ce Maroc, leur patrie, la terre qui les a vu naître et qui doit les voir épanouis…
Au fil des années la démarche au sein du centre de l’AMI se professionnalise, les processus de fonctionnement sont formalisés avec des systèmes de suivi informatisés pour s’assurer que chaque enfant profite pleinement de son planning de rééducation, d’activité et loisir et d’apprentissage. Aux manettes de ce système Salma Filali qui suit la traçabilité de toute action menée.
Mieux encore, Youssef, Monsieur Qualité assure la veille sur la certification et la reconduction de la certification du centre. Le Centre est certifié ISO 9001… Il fait preuve d’une détermination infaillible qui force l’admiration et porte à cœur son travail au service des enfants.
Le centre est également une structure unique qui assure une éducation spécialisée aux enfants et une expérience pilote sera bientôt lancée avec une classe qui accepte également des enfants qui n’ont aucun handicap.  Une action à saluer puisqu’elle rappelle ce qui se fait déjà sous d’autres cieux : Les enfants handicapés suivent leurs cours dans des classes ordinaires dans le système scolaire public. Au Maroc cela relève encore de la science-fiction…
Pour assurer un travail quotidien dans ce centre, il faut avoir la passion, la foi, la patience et la vocation. Garder espoir même face aux cas les plus difficiles et qui ne montrent aucun progrès immédiat. Le personnel ne peut s’empêcher d’adopter ces enfants et défendre leur cause… Saluons ces soldats de l’ombre qui ne changeraient de job pour rien au monde. Le cas de Nabila, éducatrice spécialisée.
Le 11 janvier 2019, le centre fêtait huit années d’existence… non sans grands sacrifices et une lutte acharnée pour pérenniser et améliorer les prestations assurées aux enfants. Un centre qui tente d’assurer les moyens financiers nécessaires pour sa bonne marche pour la bonne cause… Plus de 160 enfants pris en charges et une trentaine de salariés et surtout de grandes ambitions pour développer le centre.
À la fin de notre visite, l’équipe a du mal à quitter ces personnes mobilisées au quotidien, ces anges gardiens qui tentent de réparer l’injustice d’une société qui marginalise des enfants dont le seul crime est de souffrir d’infirmité motrice cérébrale.

EcoActus

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