El Othmani qualifie la reprise des relations avec Israël d’«ouverture».

El Othmani qualifie la reprise des relations avec Israël d’«ouverture»



Cinq jours après la reprise des relations entre le Maroc et Israël, Saad-Eddine El Othmani qualifie cette annonce d’ «ouverture», reconnaissant dans une interview accordée à Al Jazeera que parfois « les Etats sont forcés de prendre des décisions difficiles ».


Saad-Eddine El Othmani en sapeur-pompier sur la chaîne Al Jazeera. Arborant sa casquette de chef du gouvernement, il a défendu la position du royaume vis-à-vis de la question palestinienne sur un média très populaire dans le monde musulman.

A l’adresse des factions palestiniennes, le chef de l’exécutif a assuré que le royaume «n’a pas abandonné la cause palestinienne», rappelant des passages du communiqué du cabinet royal du 10 décembre publié suite à l’entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et le président Mahmoud Abbas.

«Le Maroc a des constantes dans son traitement» de ce dossier «et il restera fidèle à ses principe aujourd’hui et demain. Ce qui est très important», a-t-il martelé. A cette occasion, il s’est félicité que le décret du président des Etats-Unis constitue un «tournant majeur et une victoire sans précédent» offrant l’opportunité au royaume de mieux se consacrer désormais à soutenir la cause palestinienne sur la scène internationale.

Sans entrer dans les détails, il a assuré que «le Maroc a une ligne spéciale dans la défense des droits légitimes des Palestiniens». Il est lieu de noter que cette approche prônée par El Othmani sur le média qatari a été également revendiquée par les Emirats arabes unis et le Bahreïn pour justifier la normalisation avec Israël.

La normalisation avec Israël est une «ouverture»

Très pragmatique, El Othmani a concédé que parfois «les Etats sont forcés de prendre des décisions difficiles». Immédiatement après cet aveu, le journaliste lui a demandé si la normalisation avec Israël en fait partie. «Sans doute. Sinon, elle n’aurait pas autant tardé», a répondu calmement le chef du gouvernement.

El Othmani a refusé de qualifier de «troc» la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l’administration Trump et la reprise des relations avec Israël. «Nous ne voulons pas que la question du Sahara fasse l’objet de troc. Néanmoins les circonstances ont exigé que la victoire dans cette bataille coïncide avec l’autre ouverture», a-t-il précisé. 

C’est, d’ailleurs, la première fois qu’El Othmani qualifie la reprise des relations avec Israël d’ «ouverture». Une position nouvelle de la part d’un islamiste qui, il y a quelques mois auparavant, criait haut et fort que la «normalisation» avec l’Etat juif est une «ligne rouge à ne pas franchir».



La sortie de Saad-Eddine El Othmani sur Al Jazeera intervient trois jours après les déclarations controversées de son «frère» Mohamed Amekraz sur une chaîne pro-Hezbollah. «Les Marocains ont été surpris par la décision de normalisation des relations avec Israël», ajoutant que la position de la jeunesse du PJD sur ce sujet «et sur le reste des questions liées à la cause palestinienne «est claire et sans ambiguïté. 

Nous exprimons ainsi la position historique de la jeunesse du PJD qui est la position de tous les Marocains».


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