ABRAHAM LINCOLN, L’INSOMNIAQUE.
Celui qui deviendra, en 1863, le 16ème Président des Etats-Unis, était, avant son élection à la majorité relative, considéré comme un personnage falot, vulgaire, inculte.
Haine et mépris accompagneront sa route. Cet autodidacte ne fut-il pas traité de « satyre », de « mulâtre » ? Mais sa volonté et son honnêteté triomphèrent de ses ennemis tout autant que la force de ses idées et le grand combat de sa vie, l’émancipation des noirs et la guerre de sécession.
Timide et maladroit, Lincoln fut-il gêné par son physique de 1,93 mètres ? Certains médecins ont émis à son égard l’hypothèse selon laquelle il souffrait du syndrome de Marfan, une maladie génétique dont la pathologie se reconnaît à une grande taille, une certaine maigreur et une grande souplesse des articulations. La maladie touche le cœur (rupture de l’aorte), les yeux (myopie) et le squelette (scoliose et arachnodactylie).
On prétend que le Général de Gaulle lui-même, en était atteint.
Mais Lincoln avait une autre particularité, il était insomniaque.
Ne pouvant dormir, il faisait la nuit de longues promenades et buvait moult cafés et thés. Si Pierre Elmalek, fondateur de Maison de la Literie, notre partenaire dans cette Saga du Lit, avait vécu au temps de Lincoln, peut-être lui aurait-il aménagé un lit qui aurait changé ses nuits et peut-être le cours de l’histoire…
De ce fait, le lit n’était pas son domaine de prédilection.
Néanmoins, quand il devint Président, son épouse lui acheta en 1861, un immense lit de bois de rose qui trônait au cœur de la chambre. Il lui préférait une chaise à bascule placée devant la fenêtre ce qui lui permettait de regarder les pelouses et jardins extérieurs de la présidence.
En fait, cette chambre dénommée « Chambre de Lincoln » est devenue célèbre pour plusieurs raisons : la première était que cette pièce ne fut que son bureau personnel et son refuge ; la seconde raison réside dans le fait que ce fut dans ce lieu qu’il rédigea et signa « la Proclamation d’émancipation » en 1863 qui accordait leurs libertés aux esclaves.
Elle fut célèbre aussi car très longtemps considérée comme une chambre hantée par le fantôme du Président !
A tel point qu’utilisée pour y faire dormir les personnalités de haut rang, elle reçut la visite de Winston Churchill qui déclara y avoir « aperçu » l’ancien chef d’Etat…
On raconte même que le chien de Ronald Reagan se calait devant la porte de la chambre, aboyait et refusait d’y entrer. Des femmes de chambre et des domestiques refusèrent, sous de nombreux présidents américains, d’entrer dans cette chambre du fait de la légende du fantôme.
Lincoln fut assassiné d’une balle dans la nuque, le 14 avril 1865, par un acteur, un confédéré extrémiste de l’esclavagisme, John Wilkes Booth, alors qu’il assistait à la représentation d’une pièce de Tom Taylor, « Our American Cousin », au théâtre Ford à Washington.
Par ses décisions courageuses, abolition de l’esclavage et guerre de sécession pour créer la nation américaine, il est entré durablement dans l’histoire. Même l’Association Internationale des Travailleurs, dont Karl Marx était l’un des dirigeants, salua en Lincoln « l’un des rares hommes qui aient réussi à devenir grands sans jamais cesser d’être bons ».
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