Sahara : Malgré les discours, Moscou envoie le directeur de l’agence de pêche à Laayoune.
Alors que Sergueï Lavrov, Mikhaïl Bogdanov et Igor Beliaev, l’ambassadeur de Moscou à Alger, ont critiqué la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara, le gouvernement russe a envoyé le directeur de l’agence nationale de la pêche à Laâyoune pour y examiner sur place le renforcement de la coopération avec le royaume.
Publié le 19/12/2020
Les poissons ont éclipsé le slogan de «l’autodétermination du peuple du Sahara»
Malgré cette cascade de réactions des principaux porte-paroles de la diplomatie de Moscou, le gouvernement russe n’a pas vu d'objection a envoyer le directeur de son agence nationale de la pêche en mission dans la capitale du Sahara occidental.
Alors que Sergueï Lavrov, Mikhaïl Bogdanov et Igor Beliaev, l’ambassadeur de Moscou à Alger, ont critiqué la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara, le gouvernement russe a envoyé le directeur de l’agence nationale de la pêche à Laâyoune pour y examiner sur place le renforcement de la coopération avec le royaume.
Publié le 19/12/2020
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A quoi joue la Russie sur la question du Sahara ?
A quoi joue la Russie sur la question du Sahara ?
Depuis l’opération des Forces armées royales du 13 novembre à El Guerguerate, l'ambassadeur russe à Alger, Igor Beliaev, est la vedette des médias algériens.
La décision de Donald Trump, annoncée le 10 décembre, de reconnaître la souveraineté du Maroc sur la province, lui a donné l’occasion de prolonger cette campagne médiatique.
Ainsi, dans une interview accordée au quotidien arabophone El Bilad, le diplomate russe a qualifié le décret du président des Etats-Unis de «violation de la légalité internationale qui ne changera nullement la réalité de la cause sahraouie qui restera une question de décolonisation».
Ainsi, dans une interview accordée au quotidien arabophone El Bilad, le diplomate russe a qualifié le décret du président des Etats-Unis de «violation de la légalité internationale qui ne changera nullement la réalité de la cause sahraouie qui restera une question de décolonisation».
Des propos qui rappellent ceux tenus une semaine auparavant, par Mikhail Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères et représentant spécial du président de la Fédération de Russie pour le Proche Orient. «C’est une décision unilatérale qui va au-delà du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU pour lesquelles les Américains eux-mêmes ont voté», a-t-il commenté.
Mikhaïl Tarasov à Laayoune
Même son de cloche auprès de son supérieur hiérarchique, Sergueï Lavrov.
Même son de cloche auprès de son supérieur hiérarchique, Sergueï Lavrov.
Le ministère des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué que la reconnaissance américaine pourrait «entraver les efforts des Nations unies visant à résoudre le conflit» et d’«une nouvelle initiative unilatérale qui menace la stabilité dans la région».
Les poissons ont éclipsé le slogan de «l’autodétermination du peuple du Sahara»
Malgré cette cascade de réactions des principaux porte-paroles de la diplomatie de Moscou, le gouvernement russe n’a pas vu d'objection a envoyer le directeur de son agence nationale de la pêche en mission dans la capitale du Sahara occidental.
Le jeudi 17 décembre, Mikhaïl Tarasov a effectué une visite à l’Institut technologique de la pêche maritime, situé au port d’El Marsa près de Laayoune.
Le responsable a notamment examiné avec la partie marocaine les moyens d’établir une coopération entre les deux pays dans le secteur. Moscou a, ainsi, mis sous le boisseau ses slogans maintes fois répétées en faveur de l’ «autodétermination du peuple du Sahara occidental» pour bénéficier des ressources halieutiques de la région.
Mikhaïl Tarasov avec le directeur de l'institut technologique de pêche maritime de Laayoune
Pour mémoire, Rabat et Moscou ont signé le 27 novembre un nouvel accord de pêche, le huitième du genre depuis 1992, d’une durée de quatre années, intégrant les eaux au large du Sahara occidental.
Ce double jeu de la Russie sur cette question est loin d’être un cas isolé. L’Espagne l’a déjà pratiqué à chaque fois qu'expirait la validité de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union.
Pour mémoire, Rabat et Moscou ont signé le 27 novembre un nouvel accord de pêche, le huitième du genre depuis 1992, d’une durée de quatre années, intégrant les eaux au large du Sahara occidental.
Ce double jeu de la Russie sur cette question est loin d’être un cas isolé. L’Espagne l’a déjà pratiqué à chaque fois qu'expirait la validité de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union.
Madrid faisait alors pression sur la Commission européenne pour qu'elle lance des négociations avec le royaume devant faciliter le retour de ses chalutiers dans les eaux atlantiques du Maroc, intégrant le Sahara occidental.
Mais accepter de bénéficier des ressources naturelles de ce territoire ne constitue-t-il pas aussi un acte de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ?
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