Le Maroc n’est pas à l’abri d’une 3e vague de la Covid-19.

 

Le Maroc n’est pas à l’abri d’une 3e vague de la Covid-19.



La campagne de vaccination contre la Covid-19 reprend de la vitesse après avoir ralenti ces dernières semaines. 
 
Le Maroc a en effet reçu un million de doses du vaccin du laboratoire chinois Sinopharm le samedi 19 juin.
Une livraison qui permettra enfin aux personnes qui n’ont pas pu recevoir leur première dose en raison de l’épuisement du stock du Royaume de se faire vacciner.
De leur côté, les experts préviennent du risque d’une nouvelle recrudescence des contaminations après l’allègement des restrictions, le lancement de l’opération Marhaba et le non-respect des mesures sanitaires de prévention.


Le Maroc n’est toujours pas sorti de l’auberge. Selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de la Santé le dimanche 20 juin, le Royaume a administré à ce jour un total de près de 17,5 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 à ses citoyens. 9.375.240 de Marocains ont ainsi reçu la première dose et 8.118.841 sont totalement immunisés (ayant reçu deux doses). Les 9.017 tests effectués ce dimanche ont révélé 288 nouvelles infections au virus.
Désormais, le pays compte 3.732 cas actifs, dont 202 en réanimation et cinq sous intubation invasive.

Notons qu’en raison de l’épuisement du stock de doses vaccinales, plusieurs citoyens souhaitant recevoir leur première injection ont vu leur rendez-vous de vaccination reporté. Toutefois, grâce à la dernière livraison du vaccin de Sinopharm, qui a eu lieu le samedi 19 juin et qui comprend un million de doses, l’opération de vaccination peut reprendre de la vitesse.
En effet, les personnes concernées ont été priées de se rendre aux centres de vaccination désignés pour recevoir leur première injection.

Le spectre d’une troisième vague de la Covid-19 s’installe

Grâce à sa campagne de vaccination, le Maroc a pu immuniser à ce jour la majorité des Marocains vulnérables à la Covid-19, notamment les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques, précise docteur Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. Cependant, il prévient que ces catégories n’ont pas été vaccinées à 100%, soit parce que certaines personnes font preuve de tergiversation ou de négligence ou encore qu’elles croient qu’elles sont à l’abri du virus. Cette réticence face à la vaccination risque de provoquer une nouvelle recrudescence des contaminations dans le pays et de saturer les services de réanimation, soutient l’expert. Ce dernier souligne également qu’il est temps d’envisager la vaccination des citoyens âgés de 30 à 35 ans, car le taux de mortalité de cette tranche d’âge à cause du virus n’est pas négligeable.

Par ailleurs, Dr Hamdi précise que l’assouplissement progressif des mesures préventives anti-Covid-19 et l’ouverture conditionnée des frontières aux Marocains de la diaspora dans le cadre de Marhaba 2021 et aux touristes étrangers ne signifient pas que le virus et ces variants ont disparu. Bien que le Maroc mène une bonne campagne de vaccination nationale, il n’a pas encore atteint son objectif d’immunité collective et le virus se propage toujours dans le Royaume. Le chercheur a expliqué dans ce sens que le pays peut toujours réimposer des restrictions drastiques «si la situation épidémiologique évolue dans le mauvais sens». Selon lui, la «réalisation de l’immunité collective aux niveaux national et mondial et la fin de la pandémie nécessiteront encore plusieurs mois».

Citant les conclusions d’une étude scientifique menée par une équipe de l’Université d’Oxford, Dr Hamdi a avancé que la reprise des voyages internationaux risque d’augmenter le nombre de cas d’infection importés et de «relancer de nouveau l’épidémie même si le taux de vaccination de la population dépasse 60%». 
 
Les chercheurs ont prévenu que «la possibilité de transmettre le virus même après la vaccination, la présence d’une population non vaccinée et l’émergence de souches plus résistante aux vaccins» pourraient effectivement conduire à de nouvelles vagues plus meurtrières de la pandémie. En outre, la même étude a démontré que le variant indien est désormais 60% plus répandu que le britannique, qui est à son tour plus répandu que la souche originale du virus.

Enfin, il est clair que les citoyens marocains et du monde entier, tous âges confondus, doivent se conformer davantage aux mesures de prévention sanitaire pour prévenir d’une nouvelle explosion des cas de contaminations.

Le respect de ces protocoles sanitaires est d’autant plus important aujourd’hui, car la production de vaccin contre la Covid-19 connait un ralentissement au niveau international. Les pays riches continuent d’accaparer le plus gros lot des doses, entament la vaccination des enfants et des adolescents et programment même l’administration d’une troisième dose et de doses de rappel pour maintenir l’immunité des personnes vaccinées et vulnérables face aux nouvelles souches. 
 
Ainsi, pour se protéger et protéger la santé de sa famille, il est de la responsabilité de chacun de respecter les mesures simples, gratuites et efficaces en vigueur pour éviter cette maladie.


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