Revers et lourdes pertes de l'armée malienne et de ses alliés russes dans le nord du Mali.


Revers et lourdes pertes de l'armée malienne et de ses alliés russes dans le nord du Mali.


Publié le : 31/07/2024

Le chef de la junte malienne, Assimi Goita, 

L'armée malienne et ses alliés russes ont subi de sérieuses pertes samedi dans des combats contre les séparatistes dans le nord du pays, près de la frontière avec l'Algérie. 
L'alliance de groupes armés séparatistes à dominante touarègue (CSP-DPA) a revendiqué dimanche dernier une "victoire éclatante".


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Un gros revers et de lourdes pertes ont été enregistrés par l'armée malienne et ses alliés russes samedi 27 juillet lors de combats contre les séparatistes dans le nord du pays, près de la frontière avec l'Algérie.

Des combats, d'une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté jeudi entre armée et séparatistes dans la localité de Tinzaouatene après que l'état-major a annoncé avoir pris le contrôle d'In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 km au nord-ouest de Tessalit, dans la région de kidal.

Les séparatistes maliens ont revendiqué dimanche 28 juillet une "victoire éclatante" contre l'armée malienne et ses alliés russes. "Nos forces ont définitivement anéanti ces colonnes de l'ennemi samedi. Un important matériel roulant et armements a été saisi ou endommagé. Les rares survivants des rangs Famas et de la milice (russe) Wagner ont été faits prisonniers", dit un communiqué signé Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole d'une alliance des groupes armés séparatistes à dominante touarègue (CSP-DPA).

Côté forces armées de l'Azawad, région du Nord dont les Touareg réclament l'indépendance, sept soldats ont été tués et douze blessés, dit le communiqué.

"Le CSP-DPA se félicite de cette victoire arrachée par ses hommes, images et vidéos à l'appui durant toutes ces batailles", poursuit le communiqué. "Aucun amalgame ou autres propagandes subtilement hostiles à notre engagement ne peut nous voler notre éclatante victoire."
Le GSIM revendique également une attaque

Du côté des forces armées maliennes et de leurs alliés russes, aucun bilan consolidé n'est disponible mais le porte-parole des séparatistes a transmis à l'AFP plusieurs vidéos où gisent de nombreux cadavres de ce camp. Dans certaines vidéos, des soldats blancs sont visibles parmi les prisonniers.

Outre les séparatistes, un élu local et un ancien travailleur de la mission de l'ONU à Kidal ont assuré à l'AFP que "l'armée malienne avait reculé" et qu'au moins 15 combattants de Wagner avaient été tués ou arrêtés", tout en précisant que ce n'était qu'un bilan provisoire.

Un cadre du mouvement séparatiste, Mossa Ag Inzoma, assure qu'il y a eu des "dizaines et dizaines de Wagner et Famas tués et [faits] prisonniers".

Dans un communiqué distinct authentifié par Site, ONG américaine spécialisée dans le suivi des groupes radicaux, les jihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), alliance affiliée à Al-Qaïda, ont aussi affirmé avoir piégé un convoi de l'armée malienne et de leurs alliés russes de Wagner au sud de la ville de Tinzaouatene.

Ils disent avoir tué 50 Russes et 10 Maliens, des chiffres que l'AFP n'était pas en mesure de confirmer. Les rebelles du CSP ont démenti la participation du GSIM, les accusant de vouloir tirer la couverture à eux.

De son côté, l'armée malienne a affirmé que "dans la nuit du 26 au 27 juillet 2024, les unités Famas en patrouille dans le secteur de Tizaouatene depuis trois jours ont amorcé leur mouvement rétrograde". La zone "est sous surveillance et la situation est particulièrement suivie", dit-elle. "Cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens Famas."
Accusations d'exactions

L'armée malienne communique rarement sur ses pertes. La pression des groupes armés et des militaires au pouvoir a réduit au silence la plupart des sources d'informations indépendantes dans les zones d'opérations.

La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a fait de la reconquête du territoire national une de ses priorités. Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis la fin 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.



L'offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d'exactions commises à l'encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.

Le Mali est aussi en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.

La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Elle a ainsi rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.

Avec AFP


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