Du transgenrisme dans le sport féminin au totalitarisme.
Le 05 août 2024
Jeux Olympiques de Paris. Imane Khelif, une boxeuse algérienne, se trouve au centre d’une polémique en raison de ses niveaux de testostérone élevés.
Carini se rétracte et présente finalement ses excuses : « Toute cette polémique me rend triste. Si le CIO a dit qu’elle pouvait se battre, je respecte cette décision… Je tiens à m’excuser auprès d’elle et de tout le monde ».
Matteo Salvini avait publié le 30 Juillet : « La boxeuse trans algérienne – interdite des championnats du monde de boxe – peut participer aux JO ».
Giorgia Meloni a déclaré : « Je sais que tu n’abandonneras pas, Angela, et je sais qu’un jour, tu gagneras avec efforts et sueurs ce que tu mérites ».
Pour le Journal Libération, à propos de Imane Khelif, « les déclarations remettant en cause son droit à concourir dans la catégorie « femme » se multiplient. En s’appuyant souvent, sans aucune prudence, sur des informations non vérifiées ».
Puis Luca Hamori, boxeuse hongroise, affirme que Imane Khelif a été disqualifiée en 2023 pour des niveaux de testostérone élevés, et déclare qu’elle la considère comme un homme. Luca Hamori publie sa photo avec la légende : « C’est la fille qui se battra demain contre le boxeur ».
Elle exprime ses craintes pour sa sécurité, affirme qu’elle mettrait sa vie en danger en affrontant Khelif.
Plusieurs journalistes hongrois, impliqués dans l’affaire, sont accusés d’avoir diffusé de fausses nouvelles, d’avoir participé à une campagne de désinformation, et d’avoir mené une cabale contre Khelif. Certains voient leurs accréditations retirées.
Après une tempête médiatique, le Comité International Olympique convoque la boxeuse hongroise qui devra présenter des excuses sous peine de lourdes sanctions.
Samedi 3 Août, en quarts de finale, Imane Khelif bat Luca Hamori aux points.
Pour Le Figaro, « L’athlète algérienne a été visée par de nombreuses attaques sur sa prétendue transsexualité, après sa victoire par abandon jeudi, sur l’Italienne Angela Carini. Née femme, la boxeuse présente en réalité un taux élevé d’hormones mâles. Hormones susceptibles d’accroître la masse musculaire et d’améliorer les performances. C’est ce qu’on appelle l’hyperandrogénie… Il n’y a aucun rapport entre l’hyperandrogénie et la transsexualité ».
Ainsi, le CIO, le lobby LGBTIQA, les politiques de tous bords, la presse de gauche, autant dire la presse tout-court, les féministes par leur absence et leur silence, prennent fait et cause pour la boxeuse algérienne, qui, si elle n’est pas transsexuelle, présente des caractères masculins qui devraient lui interdire de participer aux compétitions sportives féminines, notamment les sports de combat.
Cet événement mondialisé marque le triomphe de l’idéologie du genre, devenue une théorie scientifique, ce qu’elle n’est assurément pas. Désormais, au nom de la science, les dirigeants et décideurs peuvent encourager le transgenrisme et permettre légalement aux hommes transsexuels et aux femmes ressemblant aux hommes par leur hyperandrogénie de concourir et de rivaliser avec les femmes dans tous les sports, ce qui les avantage systématiquement et élimine presque d’emblée les femmes de toute chance de victoire.
L’injustice, la partialité, la déloyauté, l’iniquité percent dans cette atmosphère trouble et arbitraire.
Et toute discussion, toute contestation, sont strictement interdites. Les journalistes qui osent s’interposer sont poursuivis, risquent de perdre leur emploi. Les sportives lésées qui osent se plaindre subissent une forte pression et doivent présenter leurs excuses. Les gens ordinaires ne peuvent plus révéler ces faits contraires à l’intérêt des femmes, sous peine de discrimination, d’ostracisme, de bannissement. Critiquer la venue des hommes-femmes dans le sport féminin relève de l’extrême droite, de l’homophobie, de la transphobie, pourquoi pas de l’antisémitisme.
Car il y a désormais un discours officiel relatif à la « théorie du genre », discours certifié qu’on ne peut pas remettre en cause. Ce discours accrédité et autorisé par le pouvoir se retrouve dans tous les domaines. Par exemple, le climat. Un réchauffement climatique anthropique, d’origine humaine, menace la planète, alors il faut arriver à zéro émission de carbone. C’est comme ça et point barre. Par exemple, le covid. Des maladies infectieuses menacent en permanence l’humanité, alors il faut employer des mesures radicales, le masque, la distanciation sociale, le confinement, les tests PCR, et l’injection génique appelée vaccin. C’est comme ça et point barre. Et si vous n’êtes pas content, la prochaine fois, on vous enverra la police. Et pour les nourrissons, quinze vaccins obligatoires, dont on ignore le contenu, et les retombées.
Par exemple, la guerre en Ukraine où Poutine est considéré comme l’agresseur alors que les Américains et l’OTAN multipliaient les hostilités depuis des années, et que Poutine est intervenu pour défendre les habitants du Donbass russophiles massacrés par l’Ukraine, et pour protéger la Russie menacée d’encerclement. Mais c’est comme ça et point barre.
Point barre face à une situation, c’est un signe d’absolutisme, de despotisme, et finalement de totalitarisme. Jamais, nous n’avons connu un tel totalitarisme, même sous l’Ancien Régime.
Hannah Arendt définit le totalitarisme comme « l’ambition de la domination totale ». Un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ».
Le totalitarisme monopolise le pouvoir, pouvoir arbitraire fondé sur la peur, la crainte. Il vise la destruction de tout espace politique, la transformation totale de la société en une masse homogène et dépourvue de l’initiative, l’extermination des groupes humains qui sont jugés entraver la réalisation de ce but.
Le système totalitaire est un ensemble, une somme dont les parties interagissent les unes avec les autres. Si des figures clés du système sont éliminées, des têtes repoussent, des décideurs renaissent, car ce qui fabrique et nourrit le système totalitaire, c’est l’idéologie. Laquelle idéologie a pour premiers principes le mépris du passé, l’organisation du changement dans les comportements, jusqu’à légitimer les actes criminels. Tant qu’une grande partie de la population croit à ce discours idéologique et y adhère, le système totalitaire perdure, jusqu’à dévorer ses propres enfants et ses plus fidèles serviteurs.
Le système totalitaire se fonde sur l’état d’exception. Cet état d’exception concentre tous les pouvoirs, est d’une ambition illimitée, se renouvelle perpétuellement, devient une norme.
La domination totale est entendue comme la « négation la plus absolue de la liberté ». Elle s’exerce sur toutes les sphères de l’existence, famille, amitiés, loisirs, fréquentations. Elle s’exerce sur l’information, programmes à la télévision, livres promus ou passés sous silence. Elle s’exerce sur le temps, droit de réaliser ou non telle activité, se mouvoir. Elle s’exerce sur l’espace, endroit, lieu des déplacements. Au-delà de cela, la domination totale prétend régner sur toutes les dimensions de l’être : physique, émotionnelle, intellectuelle, psychique, spirituelle.
Le totalitarisme régente les corps et les esprits, la vie intime des sujets. Il refuse catégoriquement toute forme d’opposition. Il gouverne par la terreur et l’idéologie. Il poursuit son expansion spatiale. Il n’a pas de limite temporelle future. Il sacrifie les innocents. Hannah Arendt rappelle : « Il n’est pas nécessaire de faire quoi que ce soit pour être déporté ou être exécuté ».
Les individus, soumis à la manipulation des meneurs et des médias, perdent leur esprit critique et s’amassent dans une unité compacte, aux élans irrationnels, la masse. Au sein de la masse, les individus, dépouillés de la conscience de leur propre identité, agglutinés dans un seul corps de croyances, peuvent être entraînés aux pires extrémités, jusqu’à soutenir les décisions les plus arbitraires et les plus dangereuses du pouvoir totalitaire.
Les médias de masse diffusent une propagande de masse et entretiennent la croyance en un discours fallacieux. Alors, cette masse devient le premier soutien du régime totalitaire.
Les critiques envers l’Etat ne peuvent donc plus être formulées, d’autant plus que la surveillance, le contrôle, la censure, et les lois iniques empêchent toute critique. Ce récit exige une adhésion sectaire, une croyance fanatique, sans possible contestation, sans remise en cause.
Maintenir l’idéologie « en mouvement perpétuel » est l’obsession du pouvoir totalitaire.
L’idéologie se réclame de la cohérence, de la vérité, et d’un lien avec l’expérience vécue.
L’idéologie introduit un phénomène psychique de masse : la déréalisation, c’est-à-dire la perte de contact avec la réalité. A force de répétition, la population finit par croire que l’eau brûle et que le feu mouille, que le « vaccin » guérit, que le masque et le confinement empêchent toute contagion, que les enfants et adolescents peuvent changer de genre sans conséquences, que les enfants peuvent recevoir une éducation à la sexualité dès la maternelle sans problèmes, que le réchauffement climatique est vraiment dû à l’homme….
Les discours politiques et médiatiques soutiennent que A équivaut à non-A, bientôt que 2 + 2 n’est pas égal à 4. Des notions contradictoires sont admises comme principes de la folie raisonnante.
Pour justifier l’état d’exception, il faut susciter la peur par l’idée d’un grave danger persécuteur. Ce danger persécuteur obligerait la population à consentir des sacrifices, ou à sacrifier une partie de la population.
Les dirigeants obtiennent et entretiennent la croyance en l’idéologie. Ils créent des rituels et des protocoles entraînant les individus dans des conditionnements corporels.
L’idéologie, mur porteur du totalitarisme, est irrationnelle, très éloignée de la vérité et de la logique, et de la réalité de l’expérience. Une telle croyance irrationnelle, qui ne correspond pas à la réalité, est une aliénation mentale, ainsi la croyance que le genre est culturel et construit, la croyance que l’homme-femme lutte à armes égales avec une vraie femme…
L’indifférenciation entre les individus et la masse, et l’aliénation des groupes à l’idéologie, sont les deux mamelles de la formation de masse. Hannah Arendt disait : « La transformation des classes en masses et l’élimination parallèle des solidarités de groupe sont la condition sine qua non de la domination totale ». Pour ce faire, il faut isoler l’individu et rompre les solidarités traditionnelles, familiales, communales, syndicales, sociales.
Dans le régime totalitaire, tout doit soutenir l’idéologie. L’idéologie s’immisce partout : dans chaque relation, dans les représentations mentales et les émotions, au travers de la langue usurpée et des manipulations politiques.
L’individu est « avec l’idéologie » ou « contre l’idéologie ». S’il est contre, le système totalitaire cherche à l’abattre comme un ennemi juré.
Pour ce faire, les qualificatifs d’extrême droite, d’homophobie, de transphobie, d’antisémitisme sont les bienvenus.
L’acceptation des femmes-hommes dans le sport féminin est bien un symptôme de totalitarisme.
Par Jean Saunier
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