Le samedi de la dernière chance pour le parti de l’Istiqlal.

Le samedi de la dernière chance pour le parti de l’Istiqlal.

Samedi 7 octobre, un jour comme les autres pour  tout le monde, sauf pour les Istiqlaliens. 

Ce jour-là, les membres du Conseil national du parti de l’Istiqlal se retrouveront pour élire leur secrétaire général et les membres de leur Comité exécutif. Et tout ne semble pas aller pour le mieux dans le meilleur des mondes…

Pour rappel, le très attendu 17ème congrès général s’est tenu le weekend dernier dans la salle couverte du complexe Moulay Abdallah à Rabat. Les congressistes ont discuté et les commissions ont débattu, les noms d’oiseaux ont fusé et les assiettes ont volé, et le point d’orgue devait être l’élection du secrétaire général, samedi vers 22 heures. Vote reporté au lendemain.

Le lendemain dimanche 1er octobre donc, Hamid Chabat et ses amis ont cru déceler des anomalies dans les cartes d’électeur, confectionnées par une société privée, qui s’est trompée dans les identités des électeurs. Hamid Chabat recourt donc à une règle du parti, donnant le droit au secrétaire général – qu’il est encore – de reporter un vote si des problèmes logistiques surviennent. On se met alors d’accord pour repousser l’élection à ce samedi 7 octobre, à la grande joie de Hamid Chabat.
Contrairement à des bruits qui ont couru sur la tenue d’un Comité exécutif hier mardi 3 octobre, les dirigeants de l’Istiqlal ne se sont pas retrouvés. « Comment le pourraient-ils au demeurant alors que tout le monde est ennemi de tout le monde et que tout le monde se méfie de tout le monde? », s’interroge un membre de ce Comité exécutif, contacté par Panorapost… Exact.

« Chabat fera tout ce qui en son pouvoir pour gagner encore plus de temps, rester encore en fonction, et travailler les électeurs et l’élection », ajoute notre source. Fort bien, mais que se passera-t-il si samedi, au Palais des congrès de Skhirat, pour une quelconque raison, Hamid Chabat manœuvre pur reporter encore le vote ? « Nous voterons ! C’est une question existentielle pour le parti. 
C’est très simple : ou nous votons, ou c’est la fin de ce parti de 80 ans ! ».

Notre source, membre du Comité exécutif sortant, ajoute que « nous voterons, nous nous battrons, nous mordrons, nous frapperons, nous irons aussi loin qu’il le faut pour faire sortir ce virus du corps de notre parti, et retrouver notre santé… Chabat est un hooligan, un voyou. Il faut qu’il parte ». Ambiance de ce quoi a été réduit le parti de l’Istiqlal…

Or, Hamid Chabat n’aime pas s’en aller, et ses adversaires n’aimeraient pas qu’il reste. Cela promet des moments périlleux pour le parti de l’Istiqlal. Nizar Baraka a raison de dire, dans son statut Facebook du 3 octobre, que « le parti est fragile et en pleine crise ».
Samedi donc, le millier de membres du Conseil national se retrouveront, dans la continuité du congrès, pour voter. En lice, Hamid Chabat, soutenu par lui-même et ses hommes, et Nizar Baraka, porté par la presque totalité du Comité exécutif sortant et défendu par Hamdi Ould Rachid, le nouvel homme (très) fort du parti, aussi fort qu’imprévisible. Rappelons à titre indicatif et purement informatif qu’Ould Rachid avait été l’un des suppôts et supports de Chabat, mais c’était dans une autre vie.
Pour tout le monde, Nizar Baraka dispose d’à peu près les deux tiers du Conseil national, mais Hamid Chabat met les petits plats dans les grands (sans jeu de mots…) pour retourner le plus de monde possible, et convaincre les 200 ou 300 indécis du Conseil national.
Samedi, jour de vérité pour le parti ? Oui.

Par Aziz Boucetta
Panorapost

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