Al Hoceima, El Otmani « regrette » le lundi noir de l’aïd (vidéo).
48 heures, c’est long pour une réaction, mais c’est court au Maroc.
Et surtout inédit pour un chef du gouvernement, ou premier ministre. Entre la compréhension paternaliste et quelque peu affligée d’el Youssoufi en pareil cas, l’indifférence affichée et souriante de Driss Jettou, le mutisme légendaire total et définitif d’Abbas el Fassi et la gouaille vulgaire de Benkirane, nous avons aujourd’hui la réaction de Saadeddine EL Otmani pour les événements de ce lundi 26 juin, jour de l’aid al-Fitr.
Dans la forme.
EL Otmani a fait une allocution non lue, avec des notes seulement, debout devant un pupitre orné de quelques micros plus ou moins officiels. Le chef du gouvernement est apparu sûr de lui-même, maîtrisant son propos et ses idées.
Mais on sentait quand même une certaine tension au vu du sujet.
Il faut quand même souligner, et c’est nouveau, qu’un aussi haut responsable aille présenter ses regrets pour des coups et des humiliations subies par les manifestants par les forces de l’ordre.
Mais on notera que dans l’ordre de présentation de ses sujets, EL Otmani a commencé d’abord par parler du Conseil des ministres, de la mobilisation du gouvernement conséquente, du travail à abattre, avant de présenter ses regrets, ce qui est le point le plus important (2'23" dans la vidéo ci-desous), en 3ème point... Même si « regrets » ne valent pas « excuses »…
« Je regrette ce qui s’est produit ce lundi à al Hoceima car personne ne voudrait voir ça se passer. Je regrette les blessés, parmi la population ou les forces de l’ordre ».
Dans le fond.
Le chef du gouvernement a exprimé son regret et sa tristesse suite aux événements douloureux, survenus lundi dernier à Al Hoceima et qui ont fait plusieurs blessés parmi les manifestants et les forces de l'ordre.
Il a aussi demandé à la population de se montrer patiente et calme afin de faire aboutir les projets lancés et qui sont suivis par la plus haute autorité du pays. Le travail ne peut se faire que dans un climat de stabilité, et les investisseurs pourvoyeurs d’emplois ne peuvent penser à s’installer quelque part que si le calme y règne, a expliqué le chef du gouvernement qui a forcé le ton pour dire que « le rythme du travail sera accéléré ».
Par ailleurs, El Otmani a rappelé que le roi a donné ses instructions pour que les procès soient justes et équitables et pour que suites rapides soient données à toute accusation de torture de qui que ce soit par qui que ce soit… On en est là…
Le chef du gouvernement achève alors son allocution par un appel au clame, à la raison, à la confiance, afin que tout puisse se passer dans de bonnes conditions.
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