La Coupe du monde et l’hypocrisie algérienne.

La Coupe du monde et l’hypocrisie algérienne.

Chronique d’un naufrage !

L’Algérien a le Nez énorme. Il aime cacher ses échecs et ses nullités. Il n’a pas donc analysé les humiliations amassées par l’Équipe nationale. Une équipe sans cohérence qui ne sait qu’accumuler les défaites et changer les entraîneurs à la place des maillots. Ce sujet a été étouffé parce que l’hypocrisie algérienne n’aime pas la vérité qui dérange.

Pour cacher son hypocrisie, l’Algérien a commencé par poser cette question psychanalytique : quelle équipe supporter pour meubler le vide de l’été ?!
Cinq pays du continent africain ont été qualifiés : Maroc, Tunisie, Égypte, Sénégal et Nigéria. L’Algérien soutient d’abord l’équipe tunisienne. Il y a une hostilité injustifiable, inoculée d’une génération à l’autre, envers le Maroc.
Il supporte aussi l’Égypte. L’argument unique : c’est un pays arabe comme l’Algérie. Par ignorance, l’Algérien confond l’identité, la religion, la langue et la géographie. Il n’y a pas un pays nommé Arabe !
Le Maroc fait de bons résultats et avance. L’Algérien change d’équipe et place un autre masque d’hypocrisie. Il soutient ainsi le Maroc et trouve des arguments positifs. D’abord, c’est un pays voisin. Ensuite, il y a beaucoup de couples algéro-marocains. Enfin, la haine entre les deux pays est fomentée par les médias alors que les deux peuples s’aiment énormément.


Les trois pays nord-africains sont écartés de la Coupe. L’Algérien place un autre masque. Il soutient corps et âme le Sénégal et le Nigéria parce que l’Algérie est un pays africain. Autre argument wahhabite : il y a des milliers de musulmans dans ces deux pays.
Dans la rue, tant de réfugiés africains sont humiliés, insultés, et maltraités. L’image la plus choquante est celle d’un adulte algérien qui a giflé cette semaine un enfant africain ; la gifle a été tellement forte que l’enfant a sauté de plusieurs mètres !


Le Sénégal et le Nigeria éliminés, l’Algérien hisse d’autres maillots : Argentine, Portugal, Brésil… Il devient Arlequin. La Finale approche. Il s’inquiète. « Quelle équipe supporter ? », cette question le taraude et lui fait des vertiges.
Il finit par choisir la Croatie parce que leur présidente Kolinda est humble et jeune contrairement aux présidents africains. Elle ne vient pas en costume officiel. Elle n’est pas entourée de policiers et de barbelés. Portant le maillot de son équipe, elle applaudit, réagit, et sourit de temps en temps aux caméras. Le grand paradoxe : l’Algérien cultive une relation maladive vis-à-vis de la femme dans son pays. Les exemples de misogynie sont copieux, le plus récent étant celui du jogging de femmes à Alger.

« Un jeune homme m’a frappée et a commencé à me crier dessus : "Ta place est dans la cuisine !" », a indiqué la victime, Ryma, dans une vidéo où elle raconte, en pleurs, son histoire.

Enfin, le match de la finale France-Croatie. Ce moment a secoué l’Algérie à cause des relations complexes entre l’Algérie et la France.
L’Algérie a vibré pour l’équipe croate. Celui qui soutient les Bleus est boudé, pris même pour un « harki ».
[...]
La défaite de la Croatie a froissé l’Algérien plus que les Croates eux-mêmes. Il est blessé dans son talon d’Achille. Le lendemain, des milliers d’Algériens font la queue, devant les bureaux de visa de France, devant l’Institut Français, pour réaliser leur rêve de vivre en France.


 


Dans une veine plus politico-économique, mais toujours dans le chapitre des « vérités qui dérangent », cet article de Causeur appuie là où ça fait (très) mal.
Personne n’ignore les difficultés économiques à venir de l’Algérie qui ne tient que sur sa rente pétrolière et visiblement, un ajustement brutal est à attendre dans les deux ans.
Personne ne parle d’une autre guerre civile, mais au moins d’une crise sociale majeure. Pour info, la « faillite à la vénézuélienne » établie par Causeur n’a pas uniquement des raisons internes...
Une analyse datant de 2016 et se projetant sur 3 ans :




 

L’Algérie vers une faillite vénézuélienne

De plus en plus dépendante du pétrole, l’Algérie ne pourra pas éternellement compter sur l’économie de rente pour acheter la paix sociale. Malgré ses atouts, désespérément inexploités, sclérosé par la fin de règne de Bouteflika, le pays s’achemine vers une faillite à la vénézuélienne.

C’est un cas d’école enseigné en première année d’économie : comment la rente des hydrocarbures peut couler un pays. Dopant les salaires et la devise, elle mine la compétitivité des entreprises nationales. Les importations s’envolent et le chômage augmente, sauf à multiplier les emplois publics superflus, comme en Arabie saoudite. La maladie est appelée le « syndrome hollandais », les Pays-Bas ayant connu un énorme trou d’air dans les années 1960 quand leurs champs de gaz, en mer du Nord, se sont taris.

Alea jacta est ?
Le remède est connu, mais il demande une classe politique immunisée contre la démagogie. Il faut neutraliser une large partie des recettes des hydrocarbures dans un fonds souverain investi à très long terme. C’est le choix qu’a fait la Norvège. À l’opposé, l’option vénézuélienne consiste à dilapider la rente en sapant sa propre économie, jusqu’à l’effondrement final. C’est sans l’ombre d’un doute le chemin que prend l’Algérie. Dans son rapport annuel publié en avril 2018, la Banque mondiale qualifie la situation du pays de « très préoccupante ». Elle prédit une grave crise financière, sauf coupe drastique dans les dépenses, voie douloureuse de la sagesse.
L’État algérien a pris résolument le chemin contraire. Son sort s’est joué en 2011, alors que les Tunisiens et les Égyptiens venaient d’expulser leurs potentats respectifs et que le baril atteignait son plus haut historique, à 110 dollars. La caste au pouvoir à Alger, peut-être convaincue que les cours du pétrole resteraient durablement au firmament, a ouvert en grand le robinet de la dépense publique. Elle était aiguillonnée par les émeutes contre la vie chère qui secouaient le pays. Recette de la stabilité, des subventions aux produits de première nécessité (pain, huile, sucre, etc.) et des grands travaux visant à maintenir l’activité. Rien de fondamentalement absurde, en théorie. C’est au niveau de l’application que cette super « relance keynésienne » tourne à la farce.

L’Algérie carbure à la dépendance
Démonstration par la baguette. Le prix du pain algérien est contrôlé. En échange, les boulangers peuvent acheter de la farine subventionnée. Celle-ci, hélas, est massivement détournée (l’Union nationale des boulangers algériens le déplore régulièrement). Les minotiers la revendent au prix fort, sans que les autorités réagissent. Les boulangers, contraints de s’approvisionner au marché libre, vendent à perte et font faillite. Trois mille d’entre eux ont fermé boutique en 2017, aggravant les pénuries de pain. Les grands investissements dans la modernisation des infrastructures aboutissent à des situations encore plus rocambolesques.
Le pays dépense de plus en plus, mais il dépend toujours à 95 % des hydrocarbures pour ses exportations et à 75 % pour ses recettes fiscales.
« Sonatrach, c’est l’Algérie et l’Algérie, c’est Sonatrach », résume l’économiste Abderrahmane Mebtoul. « Dépenses improductives, subventions généralisées sans ciblage, mauvaise gestion, pour ne pas dire corruption, il faut un baril à 85 dollars pour ne pas puiser dans les réserves de change, et à 90/100 dollars pour les augmenter. »
[...]
La situation est très grave, mais appelle seulement des mesures de bon sens. La plus emblématique, réclamée par tous les acteurs économiques, serait de supprimer la disposition qui interdit à un étranger de posséder plus de 49 % d’une société en Algérie. Elle constitue un frein énorme aux investissements industriels dont le pays a besoin. Il y a également consensus sur la nécessité de relancer l’agriculture, qui tourne largement en dessous de son potentiel. 
Seulement le tiers des surfaces cultivables est exploité, alors que les importations de produits agricoles représentent la moitié du déficit du commerce extérieur. Tous les analystes s’accordent aussi sur la nécessité de réduire les aides publiques inefficaces. Le gouvernement algérien s’y était engagé publiquement début 2017. Il a commencé à le faire, mais il n’a pas tenu dans la durée. « La loi de finances 2018 prévoit des dépenses budgétaires en très forte hausse par rapport à l’année 2017 », déplore Abderrahmane Mebtoul.
[...]
L’historien voit son pays « au bord de l’explosion sociale » et redoute qu’une crise économique affaiblisse le pouvoir central et embrase l’Algérie, avec deux foyers probables. Il y a tout d’abord les haines accumulées et les vengeances inassouvies de la « décennie noire » (1991-2002). 
« Des milliers de familles ont subi des meurtres, commis par des islamistes ou par des milices, on ne sait pas très bien. Elles n’ont pas oublié », reprend l’historien. Vient ensuite le clivage arabe/berbère. La wilaya (département) de Ghardaïa, à la limite nord du Sahara, connaît depuis des années une guerre civile larvée entre les deux peuples.

Le Venezuela, avec son socialisme national, est-il une Algérie qui a réussi ? 

Commentaires