UN RAPPORT DE JETTOU RISQUE DE PROVOQUER UN NOUVEAU SÉISME GOUVERNEMENTAL.

UN RAPPORT DE JETTOU RISQUE DE PROVOQUER UN NOUVEAU SÉISME GOUVERNEMENTAL.

Driss Jettou
 Driss Jettou, Président de la Cour des comptes.
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La Cour des comptes s’apprête à rendre public un rapport décortiquant la gestion des comptes gérés, directement ou indirectement, par des ministres du gouvernement El Othmani. Pas moins de cent comptes sont soupçonnés par la mauvaise gouvernance.
Un autre séisme gouvernemental, sur la base d’un nouveau rapport de la Cour des comptes, risque de secouer le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. 
En effet, la Cour des comptes, qui œuvre pour l’instauration d’une bonne gouvernance financière, s’apprête à rendre public un rapport mettant à nu les irrégularités qui entachent la gestion de pas moins de cent comptes gérés directement par des ministres ou par des directeurs généraux et de hauts responsables qui exercent sous leur tutelle.

Le quotidien Assabah, qui s’intéresse à cette affaire dans son édition de ce mardi 17 juillet, affirme que le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, avait déjà mis en garde ces responsables contre «tout laxisme de nature à causer des retards dans la réalisation des projets de développement» et leur impact négatif sur la population.

A ce propos, les sources du quotidien font savoir que la bonne marche de plusieurs secteurs se trouve entravée par des problèmes de gouvernance financière et que les projets de développement programmés et non réalisés font l’objet de nouveaux appels d’offres. 

Dans ce registre, les sources du quotidien citent les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de la formation professionnelle, du tourisme, de la culture et de la communication, de l’équipement et du transport, de l’aménagement du territoire national et de l’habitat, de la jeunesse et des sports et de la réforme de l’administration publique.

Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avait déjà été alerté par ces dysfonctionnements, poursuit le quotidien. Le dernier en date est le cas de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), qui, épinglé par un rapport de la même Cour des comptes, a fini par reconnaitre les anomalies soulevées dans pas moins de 300 abattoirs dans le monde rural. 
Le constat est le même pour la situation financière de six établissements publics dépendant des ministres et dont les dettes dépassent 440 milliards de dirhams.

Pour faire face à cette situation alarmante, le chef du gouvernement a appelé ses ministres à descendre sur le terrain pour faire le suivi de l’état d’avancement des projets de développement lancés dans les différentes régions du pays. 

«Je ne veux pas être injuste envers quelqu’un, mais chacun, ministre ou haut responsable, doit assumer ses responsabilités», a-t-il mis en garde les membres de son équipe lors de deux conseils de gouvernement, ajoutent les sources du quotidien, leur conseillant d’éviter les erreurs de leurs prédécesseurs.

El Othmani aurait fait allusion aux ministres limogés sur la base d’un rapport de la même Cour des comptes. 
Cela revient à dire que le prochain rapport pourrait également faire tomber des têtes. 

Et ce n’est que la mise en œuvre du principe constitutionnel liant la responsabilité à la reddition des comptes.

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